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La Pléiade Gallimard

 

La Pléiade est "l'élite" de Gallimard. L'entrée d'un auteur dans cette prestigieuse collection vaut mieux que bien des prix !

 

François Villon, Oeuvres complètes en la Pléiade

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Jeudi, 30 Octobre 2014. , dans La Pléiade Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie

François Villon, Œuvres complètes. Edition établie par Jacqueline Carquiglini-Toulet, avec Laetitia Tabard. 910 p. 49,50 € (prix de lancement jusqu’au 31 janvier 2015 42 €) . Ecrivain(s): François Villon Edition: La Pléiade Gallimard

 

Villon à la Pléiade. Peut-on oser dire – tout en saluant hautement cet événement -  qu’on pensait que c’était le cas depuis le premier volume de cette prestigieuse collection ? Hors la boutade, il est vrai que c’est avec François Villon que commence la littérature française moderne. Par sa langue – le français francilien qui est la source principale de notre langue nationale. Par ses thèmes, radicalement modernes : la Mort, la Douleur, la Justice, la Pauvreté, la Jouissance. Par sa sensibilité enfin, à fleur de peau, exaltée, rugueuse. Il y a chez Villon quelque chose de pur, de total, de brut  - avant le polissage – on pourrait l’écrire « poliçage » - du XVIème siècle. Et c’est cet état originel qui en fait le poète le plus moderne qui soit, le frère en Lettres de Baudelaire par exemple.

La préface passionnante de Jacqueline Cerquiglini-Toulet condense tous les mystères qui entourent Villon – et Dieu sait s’il en est ! Jusqu’à son nom, sa naissance, son enfance, ses méfaits, ses condamnations, sa disparition en 1463 et, bien sûr, sa mort, à jamais d’une opacité parfaite (sauf stupéfiante découverte). Rien n’est sûr autour de Villon quant à sa biographie. Sauf l’essentiel : notre « escholier » fut un jeune homme peu recommandable, probablement assez dangereux à fréquenter.

Frankenstein et autres romans gothiques en La Pléiade

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Mardi, 28 Octobre 2014. , dans La Pléiade Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Frankenstein et autres romans gothiques, traduction de l’anglais par Alain Morvan et Marc Porée, sous la direction d’Alain Morvan avec Marc Porée, 23 octobre 2014. 1440 p. Px de lancement jusqu'au 312 janvier 2015 58 € Edition: La Pléiade Gallimard

 

Le terme « gothique » s’est employé et s’emploie encore dans les contextes les plus divers, de l’ethnicité à la mode vestimentaire et cosmétique, en passant par la typographie ou par l’architecture. Mais qu’en est-il du gothique littéraire, à l’effarante contagiosité (le roman gothique a connu et connaît encore le succès que l’on sait) ?

À la différence du classicisme, du symbolisme ou du réalisme, la littérature gothique ne se contente pas de se constituer en école – ce qu’elle n’a d’ailleurs jamais été tout à fait –, ni en mode ou en genre – ce qu’elle fut sans conteste. « C’est une orientation, une pente, une certaine forme de sensibilité, et même de vision ». Et un goût, pourrait-on ajouter.

Un goût pour – notamment – le spectaculaire, conçu comme frère du monstrueux, goût dont témoigne Le Château d’Otrante, roman d’Horace Walpole qui constitue, en 1764, l’acte de naissance du gothique littéraire.

Péguy en la Pléiade - Œuvres poétiques et dramatiques, Charles Péguy

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Jeudi, 09 Octobre 2014. , dans La Pléiade Gallimard, Les Livres, Critiques, Livres décortiqués, La Une Livres, Poésie, La rentrée littéraire, Théâtre

. Ecrivain(s): Charles Péguy Edition: La Pléiade Gallimard

 

Œuvres poétiques et dramatiques, Charles Péguy, nouvelle édition sous la direction de Claire Daudin, avec la collaboration de Pauline Bruley, Jérôme Roger et Romain Vaissermann, Gallimard, coll. Bibliothèque de la Pléiade, n°60, 18 septembre 2014, 1888 pages

 

« La postérité retient parfois de Péguy l’efficacité du polémiste, le prophétisme du philosophe de l’Histoire, le moraliste aigu, l’anarchiste irréductible ou le socialiste humaniste et, d’une manière peu discutée, le patriote martyr. Mais le poète, le connaît-on vraiment ? », s’interrogent les éditeurs.

L’on aurait envie d’ajouter ici : peut-on seulement le connaître ? En effet, Péguy se tient tout entier reclus (reclus pour être découvert) dans ses contrastes, dans la façon qu’il a de prendre la fuite face à la saisie que l’on pourrait opérer – saisie sans cesse recommencée – et du sens et de la musique que ses longues pièces jettent à la vue et à l’oreille. En effet, ses « Dialogues ne sont pas des dialogues, ses Notes n’ont rien de superfétatoire, ses Mystères gardent leur mystère, ses Ballades nous égarent, et nul ne sait vraiment ce que sont ses Tapisseries… »

Flaubert, Oeuvres complètes II et III en la Pléiade

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Mercredi, 08 Octobre 2014. , dans La Pléiade Gallimard, Les Livres, Livres décortiqués, La Une Livres

Oeuvres complètes Flaubert Tome II. La Pléiade . Ecrivain(s): Gustave Flaubert Edition: La Pléiade Gallimard

Gustave Flaubert, Œuvres complètes, II, 1845-1851, édition publiée sous la direction de Claudine Gothot-Mersch, avec pour ce volume la collaboration de Stéphanie Dord-Crouslé, Yvan Leclerc, Guy Sagnes…, Paris, Gallimard, collection Bibliothèque de la Pléiade, 2013, 1 vol. (XVIII-1658 p.), 72 €, et Gustave Flaubert, Œuvres complètes, III, 1851-1862, édition publiée sous la direction de Claudine Gothot-Mersch, avec pour ce volume la collaboration de Jeanne Bem, Yvan Leclerc, Guy Sagnes…, Paris, Gallimard, collection Bibliothèque de la Pléiade, 2013, 1 vol. (XVII-1332 p.), 67 €

 

Flaubert s’attachait à faire en sorte que « les phrases so[ie]nt des aventures », ainsi qu’il l’écrit à Madame Schlésinger, en janvier 1857.

Faire en sorte que les phrases soient des aventures, c’est permettre qu’elles soient, comme le résume Hédi Kaddour dans Les pierres qui montent, notes et croquis de l’année 2008 (Gallimard, 2010), l’équivalent « de ce qu’on peut ressentir devant un tableau, comme quand Claudel dans L’œil écoute fait remarquer que la réussite d’un tableau, c’est quand on se dit devant lui : “Il va arriver quelque chose” ».

Philippe Jaccottet, Œuvres en la Pléiade

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Jeudi, 18 Septembre 2014. , dans La Pléiade Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie

Philippe Jaccottet, Œuvres, préface de Fabio Pusterla, édition établie par José-Flore Tappy, avec Hervé Ferrage, Doris Jakubec…, février 2014, LXXXIII-1626 pages, 59 € . Ecrivain(s): Philippe Jaccottet Edition: La Pléiade Gallimard

 

La poésie et la prose de Jaccottet s’enquièrent du don avec quoi se confond la vie, lorsque les yeux sont désembués.

Ce don, ce peut être un arbre, simplement.

« Le don, inattendu, d’un arbre éclairé par le soleil bas de la fin de l’automne ; comme quand une bougie est allumée dans une chambre qui s’assombrit » (Ce peu de bruits).

Et pour que ce don soit, pour que cela soit sur la page, dans sa saveur originelle, pour que la page soit ce qui accueille, nulle didactique, jamais. Les mots sont tout juste ce qui effleure. Les pages de Jaccottet sont constituées de « paroles cédées au vent, dorées elles aussi par la lumière du soir. Même si les a écrites une main tavelée ».