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La Pléiade Gallimard

 

La Pléiade est "l'élite" de Gallimard. L'entrée d'un auteur dans cette prestigieuse collection vaut mieux que bien des prix !

 

L’Amant de Lady Chatterley et autres romans, D.H. Lawrence, Bibliothèque de la Pléiade (par Luc-André Sagne)

Ecrit par Luc-André Sagne , le Mardi, 25 Mars 2025. , dans La Pléiade Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Iles britanniques, Roman, En Vitrine, Cette semaine

L’Amant de Lady Chatterley et autres romans, D.H. Lawrence, Bibliothèque de la Pléiade, Éditions Gallimard, 2024, 1281 pages, 76 € . Ecrivain(s): D. H. Lawrence Edition: La Pléiade Gallimard

 

David Herbert Lawrence (1885-1930) fait partie de ces écrivains dont un seul titre masque l’ensemble de l’œuvre. En l’occurrence, L’Amant de Lady Chatterley, sa célébrité de scandale, sa condamnation, les polémiques et les malentendus émis à son sujet ont entravé non seulement la bonne lecture du roman, qui ne sera disponible intégralement que trente ans après sa première publication en 1928, mais aussi la connaissance du reste des écrits de Lawrence, qui est considérable. Poèmes, romans, récits, essais, articles, correspondance, c’est en vérité au « continent Lawrence » que l’on a affaire et que la « Cambridge Edition » lancée en 1980 a peu à peu révélé au prix d’un travail titanesque (40 volumes en 2018).

L’entrée aujourd’hui de Lawrence dans la Bibliothèque de la Pléiade, aux éditions Gallimard, avec tout l’appareil critique qui lui est propre, après celle de James Joyce et de Virginia Woolf, ses contemporains, donne ainsi l’occasion pour le public français de le lire vraiment et peut-être, finalement, de le découvrir ou redécouvrir.

Récits, Howard Phillips Lovecraft en La Pléiade (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Jeudi, 16 Janvier 2025. , dans La Pléiade Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, Fantastique

Récits, Howard Phillips Lovecraft, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, octobre 2024 (nouvelles traductions), 1408 pages, 69 € Edition: La Pléiade Gallimard

 

Hybridité

La Bibliothèque de la Pléiade publie 29 nouvelles saisissantes, suivies d’un corpus d’escorte exigeant, du maître de la littérature fantastique, de l’épouvante et de la science-fiction, Howard Phillips Lovecraft, né à Providence, Rhode Island en 1890 et mort à Providence, Rhode Island en 1937.

De fait, les protagonistes, victimes de forces sataniques, les anti-héros de ces nouvelles sont la proie d’états paradoxaux, anamnèses provenant d’arrière-mondes infinis, menant à des abysses psychologiques et des gouffres inviolés, des sépulcres et des profondeurs insondables et dangereuses au sein d’écosystèmes inconnus. Les manifestations surnaturelles ont lieu brutalement. Des individus esseulés, bizarres, se font les dépositaires de secrets et les intermédiaires de délires et de visions effrayants. Un don de double-vue habite souvent le narrateur principal, comme Lovecraft l’affirme de lui-même : « et dès ma prime enfance je fus un rêveur et un visionnaire ».

Œuvres complètes, Lautréamont en La Pléiade (par Patrick Abraham)

Ecrit par Patrick Abraham , le Mercredi, 04 Décembre 2024. , dans La Pléiade Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie

Œuvres complètes, Lautréamont, Bibliothèque de la Pléiade, 2009, 848 pages, 53 € Edition: La Pléiade Gallimard

 

Note sur le Chant VI des Chants de Maldoror

Philippe Sollers a beaucoup aimé la nouvelle édition des Œuvres complètes de Lautréamont dans la Bibliothèque de la Pléiade, établie et annotée par Jean-Luc Steinmetz. Le corpus ducassien ne s’étendant que sur un peu plus de trois cents pages, courte correspondance et textes d’attribution douteuse inclus, Steinmetz et ses commanditaires ont fait le choix a priori judicieux, pour amplifier le volume, d’y adjoindre une sélection de « Lectures de Lautréamont » allant de 1868 à la fin du vingtième siècle. Or on trouve dans ces « lectures » deux contributions de Sollers justement, un article de 1967 pour la revue Critique, péniblement lisible aujourd’hui, et un remarquable entretien de 1997 publié dans la revue Ligne de risque : en célébrant « le Montévidéen » et cette édition, Philippe Sollers célébrait donc d’abord Philippe Sollers. Libre à lui après tout mais on a le droit d’en sourire.

Manifestes du surréalisme, André Breton en La Pléiade (par Charles Duttine)

Ecrit par Charles Duttine , le Mercredi, 13 Novembre 2024. , dans La Pléiade Gallimard, Les Livres, Les Chroniques, La Une CED

Manifestes du surréalisme, André Breton, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, septembre 2024, Préface Philippe Forest, 1184 pages, 65 €

Le surréalisme en son centenaire.

On adore célébrer les anniversaires aujourd’hui. « Commémorer » est l’un des grands mots de notre époque. Et, de nos jours, on commémore vraiment beaucoup. Le surréalisme n’y échappe pas. Un mouvement aussi déroutant que le surréalisme peut-il admettre une commémoration avec force cérémonies et programmations officielles ? On en doute quelque peu. Et comment, un siècle après la publication du « Manifeste du surréalisme », nos contemporains qui connaîtraient peu ou mal ce mouvement peuvent-ils l’accueillir ? Qu’est devenu ce texte aujourd’hui ? Comment rendre compte d’ailleurs d’un texte-phare comme le premier manifeste ? Est-ce possible de dire ici en quelques lignes toute la richesse et la vitalité d’une telle référence ? Tant de commentaires, débats, critiques sont nés depuis la publication de ce texte qu’il est difficile de dire toute l’aura de ce texte ou d’en faire comme une sorte d’inventaire, ce à quoi on ne se risquera pas, ou à peine. On n’apportera donc que de minces nuances, quelques remarques et observations.

Œuvres complètes, Charles Baudelaire en La Pléiade (par Laurent Fassin)

Ecrit par Laurent Fassin , le Mercredi, 26 Juin 2024. , dans La Pléiade Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie, En Vitrine, Cette semaine

Œuvres complètes, Charles Baudelaire, Bibliothèque La Pléiade, Gallimard, mai 2024 (Coffret illustré 2 volumes + 1 album 209 illustrations), 1760 pages, 75 € chacun. . Ecrivain(s): Charles Baudelaire Edition: La Pléiade Gallimard

 

« Ce qui est créé par l’esprit est plus vivant que la matière » (1), soutenait Charles Baudelaire (1821-1867). La nouvelle édition de ses Œuvres complètes montre à quel point cette pensée l’obsédait. Autant le souligner dès à présent : les deux volumes préfacés par Antoine Compagnon et publiés sous la direction d’André Guyaux et Andrea Schellino, feront date. Ces derniers innovent en renonçant au partage dans l’œuvre entre poésie et critique. Le sommaire chronologique, qui fait toute la valeur de leur entreprise, conduit à suivre, étape après étape, le cheminement de l’écrivain. Grâce au parti qu’ils ont adopté, nous voyons peu à peu s’affirmer le critique, puis l’artiste ; assistons à l’avancée de son projet ; relevons, au terme d’une exploration captivante, la cohérence d’ensemble de sa démarche.

Ce travail monumental est l’occasion de rappeler que Baudelaire fut retenu, en 1931, pour inaugurer la prestigieuse Bibliothèque de la Pléiade – un choix qui à l’époque n’avait rien d’évident.