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Fantastique

Récits, Howard Phillips Lovecraft en La Pléiade (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Jeudi, 16 Janvier 2025. , dans Fantastique, Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, La Pléiade Gallimard

Récits, Howard Phillips Lovecraft, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, octobre 2024 (nouvelles traductions), 1408 pages, 69 € Edition: La Pléiade Gallimard

 

Hybridité

La Bibliothèque de la Pléiade publie 29 nouvelles saisissantes, suivies d’un corpus d’escorte exigeant, du maître de la littérature fantastique, de l’épouvante et de la science-fiction, Howard Phillips Lovecraft, né à Providence, Rhode Island en 1890 et mort à Providence, Rhode Island en 1937.

De fait, les protagonistes, victimes de forces sataniques, les anti-héros de ces nouvelles sont la proie d’états paradoxaux, anamnèses provenant d’arrière-mondes infinis, menant à des abysses psychologiques et des gouffres inviolés, des sépulcres et des profondeurs insondables et dangereuses au sein d’écosystèmes inconnus. Les manifestations surnaturelles ont lieu brutalement. Des individus esseulés, bizarres, se font les dépositaires de secrets et les intermédiaires de délires et de visions effrayants. Un don de double-vue habite souvent le narrateur principal, comme Lovecraft l’affirme de lui-même : « et dès ma prime enfance je fus un rêveur et un visionnaire ».

Le Chevalier aux épines I, Le tournoi des preux, Jean-Philippe Jaworski (par Didier Smal)

Ecrit par Didier Smal , le Mardi, 03 Septembre 2024. , dans Fantastique, Les Livres, Critiques, Science-fiction, La Une Livres, Folio (Gallimard)

Le Chevalier aux épines I, Le tournoi des preux, Jean-Philippe Jaworski, Folio, mai 2024, 736 pages, 11,70 € Edition: Folio (Gallimard)

 

Il convient d’être honnête : non, bien qu’il ait reçu le prix Elkabin.net, le premier tome du Chevalier aux épines, la nouvelle incursion de Jean-Philippe Jaworski dans le Vieux Royaume, n’a pas convaincu, voire a lassé. De toute façon, on sait qu’un prix n’oblige en rien à l’adhésion – ce même prix avait couronné Deniers jours d’un monde oublié de Chris Vuklisevic, et ce roman avait agacé bien plus que plu. Mais là, il s’agit de Jaworski, dont l’œuvre a été célébrée à deux reprises en ces pages, et la déception est d’autant plus grande.

Tâchons d’expliquer pourquoi Le Tournoi des preux est tombé des mains. L’histoire est celle d’un chevalier, Ædan de Vaumacel, qui aurait dû se présenter comme champion de la duchesse Audéarde de Bromael, accusée d’adultère, mais en a été empêché. Il réapparaît un an après le procès, alors qu’elle est emprisonnée, désireux de restaurer son honneur et celui de la dame, emprisonnée. À cela se mêlent une histoire d’enfants de gueux enlevés et des tensions politiques au sein du duché de Bromael. Tout est donc en place pour un roman épique.

Jean-Philippe Jaworski, Folio (par Didier Smal)

Ecrit par Didier Smal , le Mardi, 16 Janvier 2024. , dans Fantastique, Les Livres, Critiques, Science-fiction, La Une Livres, Folio (Gallimard)

Edition: Folio (Gallimard)

 

Janua Vera, juillet 2023, 496 pages, 10,20 €

Gagner la guerre, novembre 2023, 992 pages, 13,50 €

Rois du monde, Même pas mort, septembre 2023, 464 pages, 9,20 €

Chasse royale, De meute à mort, septembre 2023, 480 pages, 9,20 €

Chasse royale, Les grands arrières, septembre 2023, 608 pages, 9,70 €

Chasse royale, Curée chaude, septembre 2023, 752 pages, 10,20 €

 

À la faveur d’un programme de réédition au format Poche des récits et romans publiés par Jean-Philippe Jaworski depuis Janua Vera en 2007, jusqu’à la quatrième branche (branche, comme pour le Mabinogi) de Chasse royale en 2020, on se penche à nouveau (on avait déjà évoqué ici le recueil de nouvelles Le Sentiment du fer) sur une œuvre qui certes est siglée fantasy mais est de haute volée littéraire.

Le Royaume de Pierre d’Angle, Tome 1, l’Art du Naufrage, Pascale Quiviger (par Didier Smal)

Ecrit par Didier Smal , le Mercredi, 12 Juillet 2023. , dans Fantastique, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Folio (Gallimard)

Le Royaume de Pierre d’Angle, Tome 1, l’Art du Naufrage, Pascale Quiviger, Folio, mars 2023, 496 pages, 9,70 € Edition: Folio (Gallimard)

 

Ouvrons sur une taquinerie de lecteur attentif : dans un univers de type médiéval, Quiviger fait dire à un personnage le mot « résilience » (page 463) ; c’est une maladresse lexicale, et l’on en sourit – parce que c’est bien le seul défaut à la cuirasse narrative de ce premier tome du Royaume de Pierre d’Angle que l’on ait trouvé. Enfin, on en connaît un autre, qui est en fait une grande qualité : sa dernière page, qui donne envie de se jeter sur ses trois successeurs afin de connaître la suite et la fin des aventures du prince Thibaut et sa fascinante femme, Ema Beatriz Ejea Casarei. Bien sûr, puisqu’on est au fait des codes de la fantasy, on se doute schématiquement de cette suite et de cette fin, et cette connaissance des codes en question nous a d’ailleurs déjà fait lâcher maints volumes récemment publiés. Mais impossible de laisser choir L’Art du Naufrage, qui a envoûté dès la première page et qu’on a lu goulûment, chaque pause, au travail, à la maison, même brève, étant l’occasion de quelques pages au moins.

Le Silmarillion, J.R.R. Tolkien (par Didier Smal)

Ecrit par Didier Smal , le Mercredi, 01 Février 2023. , dans Fantastique, Les Livres, Critiques, Science-fiction, La Une Livres, Iles britanniques, Christian Bourgois

Le Silmarillion, J.R.R. Tolkien, Christian Bourgois, septembre 2022, trad. anglais, Daniel Lauzon, ill. Ted Nasmith, 480 pages, 24,90 € . Ecrivain(s): J. R. R. Tolkien Edition: Christian Bourgois

 

L’histoire veut que lorsque Tolkien, fort du succès de librairie du Hobbit en 1937, présenta à son éditeur, Allen & Unwin, mais aussi à Collins, Le Silmarillion, un lecteur d’un des comités de lecture rendit une note indiquant que le récit était fort mais trop teinté de mythologie pour être publié en même temps que Le Seigneur des Anneaux au mitan des années cinquante. Cette raison est doublée d’une autre, plus pragmatique : les frais d’impression étaient alors toujours très élevés en Angleterre, et ajouter un quatrième volume, à la destinée moins certaine, à ceux du Seigneur des Anneaux, était prendre un risque inconsidéré. Tolkien reprit son manuscrit mais n’arrêta pas pour autant de s’atteler à son œuvre, son grand œuvre probablement, entamé vingt ans avant la publication du Hobbit et poursuivi jusqu’à sa mort en 1973 – c’est son fils Christopher qui, à la demande de son père, organisa en un volume cohérent un ensemble d’histoires dispersées sur des milliers de pages manuscrites mais pas disparates en 1977. Et naquit la légende.