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Critiques

La fille, Tupelo Hassman

Ecrit par Patryck Froissart , le Mercredi, 30 Avril 2014. , dans Critiques, Les Livres, La Une Livres, USA, Roman, Christian Bourgois

La fille (Girlchild), traduit de l’anglais (USA) par Laurence Kiefé, janvier 2014, 346 pages, 20 € . Ecrivain(s): Tupelo Hassman Edition: Christian Bourgois

 

La fille, c’est R.D., Rory Dawn

La mère, Johanna Hendrix, c’est Maman, dans le texte

La grand-mère, c’est Grandma

Ce sont là les trois personnages principaux de ce roman, dont la plus remarquable des multiples qualités consiste en le fait que la narration est faite à la première personne par La Fille elle-même.

Le lecteur découvre donc, du point de vue de l’enfant qu’est Rory Dawn puis de l’adolescente qu’elle devient, la vie quotidienne d’un quartier oublié, défavorisé, de Reno, cité poussiéreuse du Nevada, connue pour ses casinos et pour la facilité qu’elle offre à tout couple marié de promptement divorcer.

Trois heures avant l’aube, Gilles Vincent

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Mercredi, 30 Avril 2014. , dans Critiques, Les Livres, Polars, La Une Livres, Roman, Jigal

Trois heures avant l’aube, février 2014, 224 pages, 18,50 € . Ecrivain(s): Gilles Vincent Edition: Jigal

 

Trouver un sens à sa vie, c’est ce que croit Kamel, jeune français, en partant au Pakistan suivre l’entraînement au combat des djihadistes, puis en faisant la guerre sainte une fois revenu à Marseille, ce dont rêve Sabrina, dans sa cité du nord de la France, obsédée par les meurtriers pédophiles qui peuvent bénéficier d’une remise de peine et sortir de prison, ce qu’espère Grégor, ouvrier modèle et pourtant licencié, décidé à ne pas assister à la fermeture de son usine bretonne, sans tenter un coup d’éclat. Trois êtres aux destinées tragiques, qui vont développer, chacun à sa manière, une stratégie pour faire justice ou du moins ce qu’ils pensent s’en approcher le plus. D’où des attentats, des meurtres et un enlèvement. Trois enquêtes qui vont lancer à leur poursuite des flics de Marseille à Valenciennes en passant par le Morbihan. Des trajectoires différentes, a priori sans aucun rapport entre elles, mais qui inexorablement se croiseront au point équidistant du triangle de leurs dérives respectives, comme une fatalité morbide.

Un portrait de Jane Austen, David Cecil

Ecrit par Pierrette Epsztein , le Lundi, 28 Avril 2014. , dans Critiques, Les Livres, La Une Livres, Iles britanniques, Biographie, Petite bibliothèque Payot

Un portrait de Jane Austen, trad. Anglais Virginie Buhl. octobre 2013, 304 p. 9,15 € . Ecrivain(s): David Cecil Edition: Petite bibliothèque Payot

 

Qui n’a pas eu le plaisir de découvrir dès l’adolescence les deux romans les plus célèbres de Jane Austen, Orgueil et préjugés et Raisons et sentiments, n’a pas été pris dans les filets de son écriture. Mais ceux qui ont eu cette joie ont ensuite poursuivi la lecture de ses récits à l’âge adulte. Nous avons aussi pu avoir la surprise de découvrir son univers dans des films ou des téléfilms qui ont pu servir de fil conducteur vers ses livres. Cet auteur s’adresse-t-elle plus particulièrement à un public féminin comme on le laisse souvent entendre ? Peut-être, mais ce n’est pas certain. Jane Austen est décédée à 42 ans au faîte se son talent. En six romans, elle est devenue l’un des plus célèbres écrivains britanniques.

En 1978, Lord David Cecil publie en Angleterre Un portrait de Jane Austen. Ce livre est traduit en français en 2009 et paraît en poche en octobre 2013 dans la collection de la Petite Bibliothèque Payot. On peut donc le lire à petit prix.

L’auteur s’explique sur sa visée dès l’avant-propos : « Les renseignements dont nous disposons sont fragmentaires et aucun des romans de Jane Austen n’est autobiographique ».

La préparation de la vie, Colette Fellous

Ecrit par Arnaud Genon , le Lundi, 28 Avril 2014. , dans Critiques, Les Livres, La Une Livres, Roman, Gallimard

La préparation de la vie, mars 2014, 208 pages, 21 € . Ecrivain(s): Colette Fellous Edition: Gallimard

 

L’hommage à R.B.

« Dans le fond, c’était lui qui m’avait poussée à écrire et à dire je, peut-être ne l’avait-il jamais su, mais aujourd’hui j’avais envie de le retrouver comme j’avais retrouvé la voix de Jeff » note Colette Fellous, dans les premières pages de son récit. « Lui », c’est Roland Barthes. La narratrice suivit, entre 1972 et 1976, son séminaire au 6 de la rue Tournon. Jeff, c’est son premier amour. Un américain rencontré furtivement à Paris, avec qui elle entretint une correspondance avant de le retrouver à Washington, pour trois jours seulement, et de le laisser seul à son American way of life… Un peu comme dans un roman de Françoise Sagan.

Ces deux figures, celle de l’amour raté et celle du « guide vagabond », viennent à se croiser alors que Colette Fellous cherche dans de vieux cartons une lettre de Barthes. Y trouvant celles de Jeff, elle y trouve aussi l’occasion de le recontacter et d’entendre, près de 40 ans plus tard, le son de sa voix. Et l’envie de faire revivre celle de Barthes, de la ranimer, la saisit alors, car cette voix, nous dit-elle, l’a toujours accompagnée.

Rue des Syriens, Raphaël Confiant

Ecrit par Patryck Froissart , le Samedi, 19 Avril 2014. , dans Critiques, Les Livres, La Une Livres, Roman, Folio (Gallimard)

Rue des Syriens, Octobre 2013 (pour lm'édition Folio) 384 pages . Ecrivain(s): Raphaël Confiant Edition: Folio (Gallimard)

 

Chaque roman de Raphaël Confiant constitue un menu des plus goûteux.

Truculence et succulence sont deux termes qui s’imposent, une fois de plus, au lecteur amené à savourer celui-ci.

Car c’est bien de langue qu’il s’agit d’abord. De cette langue pimentée que Confiant manie d’une façon inimitable, de cette langue qui est celle de son peuple, de son île, de son pays, de cette langue qu’il partage et dont il revendique fièrement l’héritage, de cette langue qu’il s’approprie, qu’il pétrit, qu’il métisse, qu’il assaisonne de condiments culturels d’origines diverses, qu’il fait sienne, et qui se révèle sous sa plume une langue au goût exquis, une langue qui fait saliver de plaisir, une langue de grande et belle littérature.

Et puis il y a l’histoire.