Vingt-sept degrés d’amour, Chloé Landriot
Vingt-sept degrés d’amour, Éditions Le Citron Gare, mai 2017, illust. de l’auteur et de Joëlle Pardanaud, 85 pages, 10 €
Ecrivain(s): Chloé Landriot
L’un pour l’autre nous sommes
Merveille
Cette étrange présence
Qui ne s’habitue pas.
Sous le signe de l’arbre et de l’infinie richesse du symbole, arbre que l’on retrouve dans toutes les illustrations, réalisées ici à quatre mains par l’auteur et sa propre mère, le lien affectif se niche de façon limpide au cœur du livre tout comme il en tisse également la forme. Un livre porteur d’une parole de femme, d’une femme solaire ou qui aspire en tout cas à l’être. Amante généreuse, compagne et puis mère elle aussi. Un hymne à l’amour quand corps et nature ne font plus qu’un et que les mots s’en vont puiser à la source, cherchent la lumière comme le font aussi bien les jeunes pousses que les vieux arbres.
Dans ces Vingt-sept degrés d’amour, il y a du corps et il y a de l’âme et ils ne sont pas séparés par une fausse pudeur. Femme en plénitude qui connaît ses ombres, qui prend sa force dans le désir assumé et assouvi et pour qui les mots tracent un sentier vers la transcendance, tendent leur toile d’une branche à l’autre. L’auteur n’ignore pas cependant que le silence reste la meilleure façon d’exprimer le mystère renouvelé du vivre dans sa dimension la plus sacrée.
L’amour et le lien à l’autre comme une voie initiatique.
J’avance encore à tes côtés
En tenant par la main
Cette chance imparfaite et boiteuse
Cette chance.
Ce qui n’empêche la lucidité, le duo ayant aussi ses duels au premier sang.
C’est la règle
Entre toi et moi
La preuve
Que je te touche
Que tu ne fais pas semblant
Que je ne te fuis pas
Et sur cette voie de compagnonnage naissent des fruits et tombent des feuilles mortes. Cycles qui ne sont peut-être pas éternels…
Je ne sais maintenant
Où vous pourrez puiser l’eau fraîche des espoirs
Où vous pourrez apprendre à traquer la beauté
À rester humain
Ni si vous nous pardonnerez
Nôtre infâme bêtise
Ou bien si vous croirez que c’est votre destin
Et que vous lutterez
Laissant aux morts les questions vaines
Cycles dont il faut tâcher de comprendre les rythmes, afin de s’y accorder avec justesse, avec sagesse. C’est ce que tente Chloé Landriot dans ces Vingt-sept degrés d’amour.
Cathy Garcia
Joëlle Pardanaud est née en 1956 à Saint-Etienne et elle est la mère de Chloé. Elle vit en Charente. Elle a renoué depuis quelque temps avec le dessin, qu’elle pratiquait dans sa jeunesse : « C’est grâce à mon petit-fils Guilhem que je me suis remise à dessiner, explique-t-elle, pour lui dire combien il me manquait. Alors, j’ai su que le dessin me permettrait de combler mon désir d’être près de mes enfants et petits-enfants grâce au papier, aux crayons et aux tubes de peinture ». Elle a accepté de contribuer à illustrer Vingt-sept degrés d’amour : une collaboration mère-fille qui prend tout son sens dans ce recueil.
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