Un roman étranger, Khalid Lyamlahy
Un roman étranger, éditions Présence Africaine, janvier 2017, 186 pages, 20 €
Ecrivain(s): Khalid Lyamlahy
Il est vrai que le sujet principal de ce livre est « l’immigration ». Dès lors que l’on acquiesce cela, on découvre aussi comme autre sujet « l’insertion ». Et l’angoisse d’être ou de paraître différent !
Ce roman ressemble beaucoup plus à un journal intime. Il est rempli de détails, d’émotions, de redondance, sûrement une petite faiblesse d’un premier roman, mais dès lors que l’on s’accroche et que l’on est bienveillant, on sort heureux d’avoir découvert cette œuvre !
Le personnage principal découvre, à l’entrée d’un cinéma, quand il doit présenter sa carte d’identité pour bénéficier d’un tarif préférentiel, que son titre de séjour expire dans presque un mois. Et là, va commencer pour lui un long moment d’angoisse et de multiples questionnements…
Il y a aussi, et surtout, dans ce livre, de très belles phrases. Par exemple, il dit de Sophie, cette jeune étudiante dont il est amoureux et à qui il ne sait pas comment avouer sa flamme :
« Pour la première fois, mon regard s’arrête sur ses yeux vert émeraude qui brillent comme deux diamants dans leurs globes ».
Qu’est-ce qu’un titre de séjour ? Une pièce d’identité éphémère ou un prétexte pour écrire un roman ? Face à la procédure de renouvellement de son titre de séjour, comment raconter l’engrenage administratif, les allers-retours incessants, la tension insoutenable et l’attente prolongée ? Le narrateur, un étranger exilé dans une capitale européenne, lutte pour renouveler son titre de séjour, écrire son premier roman et conquérir un amour impossible. Dans un environnement qui lui devient de plus en plus hostile, il se réfugie dans l’écriture et continue à croire en une possibilité de reconstruction.
Michel Tagne Foko
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