Tu voyages
De Grandeur Nature il n’est pas plus pure optique que ce dédale de terre et d’herbes dressées pour le reposoir des ailes du regard qui te portent / t’emportent / au-delà des mètres limités / au-delà de l’huis clos
De Grandeur Nature il n’est pas de plus pur chemin / de la porte d’entrée que l’on cogne des mains de la rencontre et des retrouvailles / à sa baie vitrée / aux bords pourtant ébréchés du temps / où t’arrive / en bouffées / comme sur la table / des ailes fracassées
Vol à l’aveugle / embrassé / stoppé net
Dans sa ligne frontale /
Mort-né de sa ligne trop droite /
Miroir aux alouettes /
Un écran de verre trompe leur envol /
leurs plus belles courses
Tu relèves ton corps de cette chute de voyage /
Reprenant sans cesse le large
A bord des plus fragilisés cœurs
d’oiseaux
Tu voyages / De la fenêtre de ta cuisine /
Ton regard sensible habite chaque balancement de branches
reverdies encore de ta générosité aux abords tangibles du verger
Je recueille les fruits de ta présence
fortifiante et de rugueuse délicatesse
les brassées franches
un huis d’or au palier de mes rêveries chasseresses
Murielle Compère-Demarcy
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