Trois sonnets des Oiseaux, par Clément G. Second
(Mélaniques, Journal diffracté, 1984-2015)
Part du départ
Insistant le cours
Du vent sous les portes
Les matinées tortes
Les guide le jour
L’oreille aux parcours
Que l’oiseau rapporte
Le silence escorte
Un secret discours
Des sept sens à l’âme
Qu’est-ce qui réclame
L’empennage humain
Approcher l’énigme
Sur un mode infime
Sans clair lendemain
Propre de l’oiseau
Sur tous les silences
Poignants ou blasés
Soudain décroisé
L’oiseau qui s’élance
Et qui se balance
Tout extravasé
Dans l’air pavoisé
De vents de relance
Peine tenue loin
Quel que soit le soin
De ses non-remèdes
Comme à tout jamais
S’enhardit la paix
Mieux qu’un intermède
Un passereau
Celui qui pointillé s’annonce
Sur la fuite à ressauts des champs
L’écouter mieux sans les réponses
Que délivrerait le penchant
Analphabète de son chant
– Solfierait-on parmi les ronces
Ou vers la cime à ciel touchant
Ce que sa beauté fluide énonce
Se scellerait ici l’ailleurs –
On est profond de sa faveur
Car s’il frémit de marge en marge
Espacé mélodieux songeur
C’est en discret émulateur
Notule introduisant au large
Clément G. Second
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