Identification

Trois poèmes tirés de PÉRIPLE (suite de sept)

Ecrit par Clément G. Second 08.04.14 dans La Une CED, Ecriture, Création poétique

Trois poèmes tirés de PÉRIPLE (suite de sept)

 

 

 

1

 

Corps de poème au mauvais sang qui vire à l’encre

La mer partout la mer érodant à l’extrême

Sauf les yeux diamantins assidus aux percées

La brèche ici ailleurs déjà envisagée

Que l’attardé d’un front acquis aux déferlantes

Faisant place à celui ou cela qui s’en vient

Devienne en se défiant de trop pesants mélanges

Sur la route au sel blanc par de l’obscur nié

Copies de portulans brûlées à fond de veines

S’éblouit l’horizon des vides côtoyés

Inimitablement d’une plume incertaine

Au soleil des écarts possible vérité

Que jaillisse hors du nœud dérivant de la vie

L’étrave à fendre enfin jour à jour la grisaille

Femme-nuit blanche entrouvre où gisent des cordages

Les ailes d’un sourire inventant des zélés

 

2

 

Après avoir subi des sévices de brumes

Un soleil effacé se levait dans leurs mœurs

Les faisant consentir passiblement aux heures

« Pourvu qu’un lumineux littoral s’y inscrive »

Ils embarquaient misant sur des points de boussole

Faute de situer des estrans d’aboutir

Tout au souci de ne pas choir dans des lueurs

À trop scruter les graffiti de haute écume

Or des remous nombreux dissipant leur valeur

Tous ces glissants parmi les flux aléatoires

Auraient pu s’amarrer aux bâtiments d’urgence

Si des courants ne s’étaient plu au long délice

De les priver du sentiment du giratoire

Des croisements d’oiseaux écrivaient sur les vents

Aux déchiffreurs comment briser d’un coup le songe

Pour ne plus tournoyer à perte de sueur

 

3

 

Pèlerins d’un désir indocile aux mouillages

Les bras tannés la tête en feu le cœur fusible

Vous les avez dépris du ciel les anges lents

Et forcés à retendre avec vous les amures

Pairs à pairs dans des vents de large et traversiers

Sur un pont dur aux pieds nostalgiques des siestes

Combien le fin du sel tout à la corrosion

Du bois des peaux du long vouloir a mis à vif

Ces mourants clandestins de votre oubli du mal

Et comme un tel élancement vous a haussés

Sans que vous dominiez la houle intempestive

Ayant par défaut d’aise osé fumer vos pipes

D’hébétude à vous délover d’un gouvernail

Par de ces nuits se calfatant de leur lumière

Où berceuse à vos yeux d’un Nord mirobolant

La courbure des mers vous a récupérés

 

Clément G. Second


  • Vu : 2794

Réseaux Sociaux

A propos du rédacteur

Clément G. Second

Lire tous les textes de Clément G. Second

 

Écrit depuis 1959 : poèmes (sortes de haïkus qu’il préfère nommer Brefs, sonnets, formes  libres), nouvelles, notes sur la pratique de l’écrit principalement.

Plusieurs ouvrages en cours ou achevés, parmi lesquels, en poésie,  Porteur Silence (2017 aux Éditions Unicité de François Mocaër), Encres de songerie (2018) et Ce qu’avoue la lisseur des choses suivi de Reprise (2020) chez le même éditeur..

Longtemps en retrait des échanges littéraires, a commencé en 2013 à collaborer à diverses revues pour l’ouverture et le partage : publications  dans Le Capital des Mots,  La Cause Littéraire, Décharge, 17secondes, Écrit(s) du Nord, Incertain regard, Lichen, Littératures brèves, N47, Neiges (site Landes), Nouvelles d’Harfang, Paysages écrits, Revue Pantouns, Terre à Ciel, Verso.

Réalisations avec Agnès Delrieu, photographe (revues, blog L’Œil & L’Encre http://agnesdelrieu.wix.com/loeiletlencre)

Proche de toute écriture qui « donne à lire et à deviner » (Sagesse chinoise), où « Une seule chose compte, celle qui ne peut être expliquée » (Georges Braque), et qui relève du constat d’Albert Camus : « L’expression commence où la pensée finit ».

 

Son blog : Carnets de flottaison CF. https://carnetsdeflottaison.blogspot.com/