Trois poèmes tirés de PÉRIPLE (suite de sept)
1
Corps de poème au mauvais sang qui vire à l’encre
La mer partout la mer érodant à l’extrême
Sauf les yeux diamantins assidus aux percées
La brèche ici ailleurs déjà envisagée
Que l’attardé d’un front acquis aux déferlantes
Faisant place à celui ou cela qui s’en vient
Devienne en se défiant de trop pesants mélanges
Sur la route au sel blanc par de l’obscur nié
Copies de portulans brûlées à fond de veines
S’éblouit l’horizon des vides côtoyés
Inimitablement d’une plume incertaine
Au soleil des écarts possible vérité
Que jaillisse hors du nœud dérivant de la vie
L’étrave à fendre enfin jour à jour la grisaille
Femme-nuit blanche entrouvre où gisent des cordages
Les ailes d’un sourire inventant des zélés
2
Après avoir subi des sévices de brumes
Un soleil effacé se levait dans leurs mœurs
Les faisant consentir passiblement aux heures
« Pourvu qu’un lumineux littoral s’y inscrive »
Ils embarquaient misant sur des points de boussole
Faute de situer des estrans d’aboutir
Tout au souci de ne pas choir dans des lueurs
À trop scruter les graffiti de haute écume
Or des remous nombreux dissipant leur valeur
Tous ces glissants parmi les flux aléatoires
Auraient pu s’amarrer aux bâtiments d’urgence
Si des courants ne s’étaient plu au long délice
De les priver du sentiment du giratoire
Des croisements d’oiseaux écrivaient sur les vents
Aux déchiffreurs comment briser d’un coup le songe
Pour ne plus tournoyer à perte de sueur
3
Pèlerins d’un désir indocile aux mouillages
Les bras tannés la tête en feu le cœur fusible
Vous les avez dépris du ciel les anges lents
Et forcés à retendre avec vous les amures
Pairs à pairs dans des vents de large et traversiers
Sur un pont dur aux pieds nostalgiques des siestes
Combien le fin du sel tout à la corrosion
Du bois des peaux du long vouloir a mis à vif
Ces mourants clandestins de votre oubli du mal
Et comme un tel élancement vous a haussés
Sans que vous dominiez la houle intempestive
Ayant par défaut d’aise osé fumer vos pipes
D’hébétude à vous délover d’un gouvernail
Par de ces nuits se calfatant de leur lumière
Où berceuse à vos yeux d’un Nord mirobolant
La courbure des mers vous a récupérés
Clément G. Second
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