Trois poèmes (in Grignons, recueil en cours) (par Clément G. Second)
Un chiffre gisant attendrait-il,
sorte de minceur entrante,
comme une clef plate au sol, poussiéreuse,
que l’on ne sait pas ramasser, bien saisir,
dont nos pas nous éloigneraient
là ou vers quelque ailleurs, peut-être même ici ?
Pourquoi cherchons-nous
de cette disposition sans lassitude ?
– moins la porte que la fente
et moins à pénétrer qu’à ouvrir :
décider au pivotement l’interposé gourd,
en douceur le pousser, qu’apparaissent
des parages à embrasser
mieux, de plus de nous
avant qu’une attirance établie nous ébranle.
Comme tancé par un silence
qui ne veut pas d’une ombre
lui faisant la moindre ombre au devers,
même longtemps après le débord d’un bruit
– Laisser là toute chose ?
Et, du point de départ,
le chercher aussi bien
dans ce qui paraissait si mutique et si clair ?
Pour cela, dévêtir
le lieu et son tenant
de vieilles certitudes ?
– De l’ignorance aux mains :
celle-là, bien-aimée qui en perdant se gagne.
Cela, qui parle en s’effaçant
Sans se signaler autrement
il emplit toute la rencontre
du retrait de son éloquence
dont le vide est plus accueillant
que les savanteries qui brouillent
On veut toujours plus sa présence :
il a fui
– et plus tard se tient
là, quand l’attentif se renonce.
Clément G. Second
- Vu : 1964