Trois poèmes du Montreur d’ombres (partie Bornands), par Clément G. Second
Les diamants engourdis que le sommeil détient
sont des sursis de braise appointée sous la cendre
en deçà des regards consumés de rencontres
que le souffle des nuits ne sait qu’inassouvir
Si parfois des oiseaux ayant vent de lisières
de feu nomadisant vers les replats du ciel
y tracent des bonheurs sans jamais de légende,
une enfance étrangère aux semblants s’en éloigne
sur des sentiers rouleurs de silex et de nombres,
le désir pour monture affamée de lointains,
le dos tourné aux pans de phrases sporadiques
figés dans la splendeur captieuse des matins
Veilleur s’étant dépris de sommes équivoques,
un qui reçoit son jour menu d’un guet de lampe
ne songe à rayonner pas plus qu’il ne suppute
sur quels piliers s’appuient les ogives du vent
La nuit n’en finit pas de se décharbonner
Tremblent des papillons de leurs ailes-paupières
éclaboussées d’un ciel dressant le lendemain
au-dessus des lueurs aveuglées de promesses
Parmi les raccourcis trompeurs, de véritables
bernent soudain les plis du moment et du lieu
et le regard plus clair par eux monte et se garde
vers le soleil de trébucher de redescendre
De même que murmure un présent malhabile,
se dérobe alentour et au cœur le tracé
de ce que l’on ne peut rédiger sans désir
et qu’un ardent désir oblitère à moitié
De course lasse et non excepté de détours,
qui déniera jamais de hauts flux ni l’étiage,
non plus la source à vif en lui filigranée ?
Lorsqu’un songeur accède à lire entre des neiges
non foulées de sa main, s’il n’a pas fait demande
de posséder le blanc qui cède sous son encre,
aucun éclat de rire ouvrant l’obscurité
n’égalera la joie rétive qui le scande
Clément G. Second
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