Sodoma, Enquête au cœur du Vatican, Frédéric Martel (par Mélanie Talcott)
Sodoma, Enquête au cœur du Vatican, Frédéric Martel, Robert Laffont, février 2019, 638 pages, 23 €
Sodoma… Un titre scabreux évoquant le lucre et le foutre… Un livre de Frédéric Martel, sociologue, journaliste et militant LGBT qui nous précipite au sein du Vatican dans une Gomorrhe hallucinante.
En préambule, il me faut saluer le travail rigoureux que représente cette investigation. Son propos, l’homosexualité prégnante dans les premiers cercles des papes et « la société intime des prêtres, leur fragilité et leur souffrance liée au célibat forcé, devenu système », tient a priori de l’enfer pavé de bonnes intentions. On pourrait la comparer à celle d’un flic infiltré dans le milieu de la drogue en Colombie, qui pour être crédible doit se faire de temps à autre violence à lui-même. Pour obtenir les confidences des uns et des autres – une quarantaine de cardinaux, de nonces et d’ambassadeurs étrangers, une cinquantaine d’évêques et de monseigneurs, et plus de deux cents prêtres et séminaristes, nous dit son éditeur Robert Laffont –, il a certainement dû montrer patte blanche, savoir convaincre, se faire accepter, éviter les pièges et même déjouer les assauts de séduction… bref, tout un travail diplomatique de longue patience !
Je vous laisse imaginer le parcours de cet émule d’Oscar Wilde, que le Vatican réhabilita en 2009 sous la plume d’André Monda, journaliste de L’Osservatore Romano*, comme étant « l’une des personnalités du XIXe siècle qui a analysé avec le plus de lucidité le monde moderne, dans ses côtés troublants autant que ses aspects positifs ».
Pour bien comprendre le Vatican actuel, revenons brièvement sur son histoire.
La création de l’État de la Cité du Vatican fut ratifiée par les accords de Latran en 1929, entre l’État italien, en la personne de Benito Mussolini, et le représentant du Pape Pie XI. Contre un conséquent dédommagement financier, la papauté céda ses vastes États pontificaux et accepta que sa souveraineté temporelle ne s’exerce plus désormais que sur l’État de la Cité du Vatican.
Le Vatican c’est quarante-quatre hectares enclavés dans Rome, quelques neuf cents habitants, le plus petit État du monde, une monarchie absolue et élective sans puissance militaire, mais pourvue de services secrets d’une redoutable efficacité. Pour plus d’un milliard de catholiques, le Vatican incarne la résidence du pape et le Saint Siège, qui avec la Curie Romaine est le centre du gouvernement de leur Église. Un État actif et référent, gouverné par le pape, via ses ministres, ses préfets et une forte diplomatie, la plus importante sur la scène internationale.
Les médias nous vendent souvent une vitrine sympathique du Vatican, soulignant la bonhomie ou l’empathie de tel ou tel souverain pontife. Mais il ne faut pas pour autant oublier comment l’Eglise a assis son pouvoir temporel. Faut-il rappeler que sa fortune du temps des États Pontificaux s’est faite, en suivant les armées conquérantes et les croisades pontificales, au prix du sang et des larmes de bien des peuples, à qui elle a imposé son hégémonie chrétienne, ses moines soldats, ses ordres missionnaires et l’Inquisition ? A partir de 1870, elle a suivi les schémas du monde industriel et financier et a investi dans les marchés mondiaux. En 1929, le trésor du Vatican est devenu un fonds officiel et profita de la crise mondiale pour investir tous azimuts aux États-Unis, sans que cela lui pose un problème moral. Dans les années 80, la semi-légalité de ses opérations financières plongea dans la stupeur des millions de catholiques qui pensaient que l’argent du Vatican était avant tout destiné à des opérations charitables. Outre ses trésors immobiliers et culturels, éparpillés dans le monde, outre le système de donations privées et publiques, dont l’obole de Saint-Pierre et les subventions, la richesse actuelle du Vatican reste du domaine de la spéculation et du mystère jalousement gardé. Personne ne sait avec certitude combien pèse l’église catholique. Sauf Dieu…
Ce fut donc – et c’est encore – une puissance politique, oscillant entre le donnant-donnant, les liaisons dangereuses avec des dictatures, des attitudes de posture ou de verbiage. Les acteurs sectaires y sont multiples : Opus Dei, Légionnaires du Christ, Communion & libération, l’Ordre du Verbe incarné, Jésuites, etc. Une puissance qui se plaît à jouer les médiateurs dans les conflits mondiaux, mais qui exhibe son Alzheimer calculé et plus que séculaire dès que sont dénoncés les abus sexuels, la pédophilie et la condition des femmes pour lesquelles la plupart de ces hommes de Dieu éprouve une misogynie crasse. Là ils se tiennent tous les coudes ! Subitement, ils appartiennent tous à la même paroisse ! Pas vu, pas pris…
Ce « cover up » (camouflage) se résume bibliquement en une formule qui milite pour une discrétion absolue : « Don’t ask, don’t tell » (ne rien demander, ne rien dire). Déroger à cette règle, c’est ouvrir la boîte de Pandore à tous les chantages sexuels entre #balancetonporc et #metoo, version vaticane. Malheur à celui par qui le scandale arrive et qui oserait, exemple parmi d’autres, dénoncer le lamentable ascenseur social, « les codes et les règles opaques du droit de cuissage » ou « les chemsex parties », entre alcool et paradis artificiels.
Dans cet univers claustral, ce mutisme plombé est entretenu par « des vierges folles, des Païva, des Mongolfiera, des Platinette, des époux infernaux, des folles par affection ou des Don Juan pipés », ou par des affolés du luxe aux âges canoniques, qui revisitent la pauvreté dans des penthouses luxueux avec piscine, conduisent des bagnoles de sport hors de prix, se parfument comme des « cocottes ». Preuve en est cette description qui a ébahi notre Sherlock Holmes :
« Une étrange pièce d’eau, digne d’un Resort spa de luxe, chauffée comme dans un sauna. Les savons de marque, aux parfums subtils, sont rangés à la japonaise et les petites serviettes pliées sur les moyennes, elles-mêmes rangées sur les grandes, et les grandes sur les très grandes... […] En sortant, dans le couloir je découvre des dizaines de bouteilles de champagne. Du champagne de marque ! Mais pourquoi diable un cardinal a-t-il besoin de tant d’alcool ? La frugalité n’est-elle pas inscrite dans les évangiles ? ».
Oubliées leurs fanfreluches, ce silence lâche d’une meute apeurée d’être « déplacardisée » bénéficie au premier chef à tous les pédophiles qui hantent cette institution et jouissent ainsi d’une absolution tacite. A contrario, y avouer avoir une relation avec une femme signe l’exclusion immédiate !
Un lieu de pouvoir où la bureaucratie, le conservatisme et la corruption le disputent à l’arrogance et à la vanité. « Dans Sodoma, tout le monde surveille tout le monde ». Chacun est fliqué, espionné en permanence, toutes les communications sont filtrées et la promiscuité « homo-érotique » omniprésente. Et chaque pape doit précautionneusement numéroter ses abattis, tant la tentation du pouvoir et du coup d’Etat titille nombre de prétendants au trône de la papauté. Étant un lieu d’ambitions et d’ego – « un système oligarchique et condescendant qui n’a d’autres fins que la préservation du pouvoir à n’importe quel prix », où « la plupart des cardinaux vivent encore dans une comédie du pouvoir digne de la Renaissance », ce lobby homosexuel ensoutané fonctionne néanmoins en suivant les mêmes schémas et pratiques interlopes qui managent n’importe quelle sphère de pouvoir. Coups bas, corruption, malversations, coercition, cooptation et la folie de se croire au-dessus des lois.
De fait, cet univers masculin où la verge est le goupillon de Dieu, repose, selon l’auteur, sur un pathétique malentendu : « L’homosexualité est l’une des clés de la vocation » de quasi la totalité des ecclésiastiques. Corollaire inévitable, ce malentendu répond, selon F. Martel, à quatorze règles comportementales. La première, la principale, contient toutes les autres : « mieux vaut, pour intégrer le Vatican, adhérer à un code, le “code du placard”, qui consiste à tolérer l’homosexualité des prêtres et des évêques, à en jouir le cas échéant, mais à la conserver secrète dans tous les cas ». Soulignons cependant le fait que Sodoma met en évidence que tous les échelons hiérarchiques sont concernés, jusqu’au « saint des saints ».
Voilà la toile de fond de cet ouvrage explosif en apparence, dont la lecture suscite un malaise certain…
Le Vatican, un asile de fous et de vieillards gélifiés de lâcheté, un Ehpad de luxe et en face, presque deux milliards de personnes, qui béats attendent fébrilement la fameuse fumée blanche. Priez pour nous pauvres pêcheurs… Habemus Papam… Et cette vision monstrueuse de gnomes ensoutanés qui se coursent les uns les autres comme des lapins, la bite et la croix pectorale à la main, et s’enfilent dans tous les recoins ! Ce qui est terrifiant n’est pas bien sûr leur homosexualité déclarée ou non, mais ce que tous ces hommes, qui se prétendent de Dieu, en font : un claque nauséeux de foutre, de mensonges et d’hypocrisie. Tous pour un, Dieu et chacun pour soi. Ma bite et ma croix.
Deux mille ans d’histoire dans les burnes et l’Église nous ramone encore des sermons de bonne conduite, bénit ou excommunie nos ventres, s’immisce dans notre intimité, tout en détournant les yeux de ses levers de soutane qui profane nos mômes. Les gâteries ecclésiastiques, telle une savoureuse religieuse, valent bien une messe, non ? Urbi et Orbi. Va, je te pardonne mon fils !
C’est vrai que ces ouailles se font de plus en plus rares. La messe est dite, aujourd’hui on n’implore que le pouvoir d’achat. Les papes en perdent leur mitre, les cardinaux se secouent la pourpre cardinalice. On perd le marché, les gars ! Faut se remuer le crucifix. Chut, ne rien dire. Sauvons le sacré ! Ou ce qu’il en reste.
Un milliard sept de croyants à qui il faut sans cesse indiquer le chemin ! Ils désertent les églises. Les stimuler, écouter leurs doléances, lutter contre le déclin du catholicisme. Qu’est-ce qu’ils peuvent bien leur raconter de neuf, ceux qui vivent dans ce ghetto ? Un ghetto doré, certes. Espaces et résidences luxueuses avec chauffeurs et bagnoles. Entre deux bénédicités, ils se font pouponner par des escouades de domestiques. Des nonnes pour la plupart, des femmes invisibles off course, qui glissent sur les patins de leur féroce misogynie. Ils sont blanchis, nourris, logés et payés jusqu’à ce que le diable les emporte. La pérennité, mon gars, c’est important. Mais bon, c’est vrai… Il y a longtemps qu’ils ont balancé leurs gourmes par-dessus bord. Et ça ne date pas d’aujourd’hui. Soyons clairs ! Que l’on soit hétéro, bi, ou homosexuel, le foutre a toujours fait danser les non-croyants comme les croyants, toutes religions confondues. L’Église et ses papautés n’ont jamais été un parangon de vertu. Mais tout au contraire des Sodome et Gomorrhe où l’on pratiquait à queue que veux-tu le péché de bougrerie, la pédophilie, l’inceste, le viol, le meurtre, la torture et où l’on savait également sans remords aucun s’entourer d’épouses, de maîtresses et d’enfants illégitimes.
L’enfer chez tous ces ensoutanés n’est pas à proprement parler ce ghetto doré, somme toute un vulgaire décorum de théâtre. Enfermés dans leur bulle malsaine, menottés par leur sexualité frustrée, livrés à leur perversion et à leurs fantasmes, ils errent perdus à eux-mêmes. Ils n’obéissent plus à aucune loi, de celles qui règlent la Cité au sens grec du terme. Pourtant, cette Cité incarne l’ancre qui nous attache au réel. On y accepte la difficulté de se mettre tous d’accord, de se tromper. On y fait des compromis et on y conçoit des lois pour le bien-être de tous. Pour le bien commun, on s’efforce de concilier l’inconciliable en rassemblant toutes les différences dans le même creuset.
Le Vatican ressemble à une nef de fous, dirigée par l’ego de ces ecclésiastiques dominés par « la paroisse ». Une obsession. En être ou pas… Être « homophobes homophiles », « questioning, pratiquants ou abstinents », « closeted », « outés ou dans le placard » ou adeptes platoniques de « l’amour d’amitié »… C’est leur scapulaire et leur rosaire. La foi dans tout ça ? Les vœux qu’ils ont prononcés ? La sincérité ? Le courage d’assumer ce qu’ils sont ou sont devenus ? Leur désobéissance aux lois de la Cité et leur propre déni les ont conduits au chaos. Ce faisant, le Tragique les a désertés, ce besoin impermanent de l’humain à transcender sa condition éphémère par la recherche de l’absolu. Le sens qu’ils peuvent donner à leur propre vie ne s’inscrit plus dans la réalité. Ils pètent les plombs et les voilà partant en chasse, en jean ou en habit de clergyman, chasser le gueux. Ils draguent en dedans ou en dehors des murs de la Cité Vaticane. Ils paient des escort boys ou ils accueillent leurs mignons à demeure. Ils pratiquent aussi – ceux-là sont joliment surnommés les « houmous queens » – le tourisme sexuel pour dénicher du bel éphèbe exotique de l’Asie à l’Afrique, en passant par l’Amérique du Sud, les USA et l’Europe de l’Est. Dieu et ses brebis égarées, paranos et schizos. Ils pourraient rendre leur soutane. Mais non… Leur névrose collective les emmaillote dans la trouille. « Pour un gay, l’Église est safe (sécuritaire) ». Dehors, ils ne seraient plus que des hommes devant assumer leur homosexualité. Le bonheur a un prix. Le diable aussi. Enfermés entre les murs du Vatican, au moins ils savent où ce dernier se planque. C’est en cela que Sodoma est un livre écœurant. Non pour l’homosexualité de ces ecclésiastiques, mais parce qu’ils la justifient par leur souffrance, le dogme du célibat et une dichotomie dont ils s’arrangent, allant même jusqu’à jouer les autruches lorsqu’elle dépasse l’impensable, la pédophilie. Là, Dieu se fait la malle… aux damiers.
Des journalistes, des chroniqueurs accusent Frédéric Martel d’affabulations, d’insinuations, voire même de dogmatisme homosexuel, ce qui est proprement insultant. Ainsi, il n’offrirait qu’une « grille de lecture quasi exclusive – homosexuelle ». Viendrait-il à l’idée de ces esprits chagrins et homophobes friendly de dire à propos de Gide, Julien Green, Proust, Cocteau, Montherlant, Mauriac, Foucault, Genet, Sachs, et j’en passe, qu’ils écrivent – pardonnez-moi l’expression – « comme des pédés » ? D’autres l’accusent de ne pas citer ses sources. Pourtant, ainsi qu’indiqué à la fin de l’ouvrage, elles figurent de façon détaillée sur le site personnel de l’auteur. En anglais, il est vrai… En outre, nier l’honnêteté de Frédéric Martel est faire injure à son travail. Tout au long de son livre, il rappelle le consentement de ses interlocuteurs ou confirme leur volonté d’anonymat.
Les médias comme les livres de ce genre nous vendent la vérité comme si elle était pure par essence. Elle ne l’est jamais. Frédéric Martel nous la livrerait sans autocensure qu’il en serait aussitôt décrédibilisé. « Ce n’est pas possible, il ment… », diraient les braves gens.
S’il est important qu’un tel livre existe, il ne faut pas pour autant se leurrer, il ne changera pas grand-chose. Il y a plus d’un milliard de personnes dans le monde pour qui il est vital de se reconnaître dans l’Église, mais pas au point d’être honnêtes et de demander des explications sur ses contes millénaristes à dormir debout : de l’Immaculée Conception à la résurrection, jusqu’à l’infaillibilité du Pape… Non, les plus offusqués d’entre eux, après avoir voué aux gémonies l’auteur de Sodoma, en appelleront à la compassion, au pardon, à la débilité humaine. Ils auront des phrases clés : « la chair est faible », « tout le monde peut se tromper », des formules rédhibitoires : « tous les hommes d’Église ne sont pas comme ça », « pas d’amalgame ! », et même de la reconnaissance : « c’est bien que l’Église se remette en question et fasse une analyse de ses problèmes. C’est un changement encourageant pour elle et pour tous les Chrétiens… ». La religion ne signe nullement la foi et si l’on détruit le Vatican et sa symbolique, l’Église et ses rites, que reste-t-il ? Rien. Juste des millions de brebis esseulées, l’espoir en capilotade et le paradis en berne. Assumer un vide sidéral en admettant que l’on juge tous ces ecclésiastiques et qu’on les bannisse, est impossible. De même que l’on remet vote après vote, les mêmes politiciens à l’ouvrage, chacun défend et justifie toujours au final ses intérêts personnels.
Il reste une autre interrogation, plus terrestre et non pas moins épineuse pour autant. La rédaction de Sodoma a exigé « quatre années d’enquêtes sur le terrain » dans de nombreux pays, de la « team dequatre-vingt personnes – collaborateurs, traducteurs, conseillers et researchers répartis à travers le monde », du « consortium d’une quinzaine d’avocats », sans parler des frais adjacents, de sa publication simultanée dans une vingtaine de pays, de ses traductions en huit langues, tout ceci accompagné d’une campagne de promotion savamment orchestrée avant sa mise en place.
Pourquoi, d’une part, sa parution a coïncidé avec le jour de l’ouverture au Vatican de la réunion de tous les présidents des conférences épiscopales ? D’autre part, réaliser un tel projet nécessite des fonds importants. Certes son éditeur Robert Laffont peut escompter de belles ventes. Certes une thématique aussi sulfureuse justifie un tel barouf médiatique. Mais ce n’est pas sans risques. Ni pour l’auteur, ni pour l’éditeur, ni pour les personnes citées dans l’ouvrage, ni pour l’Église confrontée actuellement à de multiples scandales, ni… ni… Sans oublier des éventuels procès en diffamation. Il faut en conclure que les risques furent calculés, puisque le livre existe. Mais qui a financé l’entreprise Sodoma ? Son éditeur ? Des ecclésiastiques gay-friendly ? Favorables au Pape François ? Une red de souscripteurs à travers des réseaux personnels ? Trouver la source financière donnerait peut-être la réponse à cette autre question : dans quel but ? Il ne s’agit certainement pas d’un simple coup de marketing destiné à faire tanguer les têtes de gondoles ou à faire chanceler la foi des croyants. Néanmoins, il est fort probable que des questions idéologiques, favorables aux uns plutôt qu’aux autres, sous-tendent son propos.
De fait, ce livre ne révèle rien que, d’un scandale à l’autre, l’on ne sache déjà. J’aimerais comprendre sa face obscure. Je n’aime pas que l’on m’impose une vision sans que l’on me donne les clefs pour en comprendre les tenants et les aboutissants. C’est aussi en cela que Sodoma est un ouvrage qui pose question.
Qui est derrière ?
Nous tous… parce qu’on les laisse faire.
Mélanie Talcott
* L’Osservatore Romano, quotidien du soir en italien (daté du lendemain de sa publication), publié par le service officiel d’information du Vatican.
Frédéric Martel est écrivain et chercheur. Docteur en sociologie, il a été attaché culturel aux États-Unis (2001-2005). Il est l’auteur de onze livres dont Le Rose et le Noir, Les Homosexuels en France depuis 1968 (Le Seuil, 1996, édité en Poche Points-Seuil en 2000). Il a publié en 2006 un ouvrage sur le déclin du théâtre aux États-Unis (Theater, La Découverte, mai 2006), ainsi qu’un livre sur le système culturel américain, De la Culture en Amérique (Gallimard, novembre 2006, livre traduit en japonais, en polonais, etc., et adapté en film pour Arte). Plus récemment, il a publié Mainstream, enquête sur cette culture qui plaît à tout le monde (Flammarion, 2010, livre traduit dans 10 pays).
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