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Sélection du Prix littéraire de la vocation, 2020, Fondation Marcel Bleustein-Blanchet pour la vocation @FdtVocation (par Sylvie Ferrando)

Ecrit par Sylvie Ferrando le 23.08.20 dans La Une CED, Les Chroniques, Les Livres

Sélection du Prix littéraire de la vocation, 2020, Fondation Marcel Bleustein-Blanchet pour la vocation @FdtVocation (par Sylvie Ferrando)

 

Tout va me manquer, Juliette Adam, Fayard, juin 2020, 270 pages, 18 €

Qu’est-ce que l’amour à vingt ou vingt-cinq ans ? Telle pourrait être la problématique de ce roman de jeunesse.

Etienne est séduit et tombe amoureux. Chloé le repousse puis s’attache à lui, avec des hauts et des bas. Voilà, en gros, pour l’intrigue. A la plénitude de l’amour : « Plus besoin de regretter une destinée gâchée puisque son idéal était là, à ses côtés, à se trémousser en robe cache-cœur, à balancer sa tête de gauche à droite, agitant ses bras au-dessus de sa tête, Chloé était là, elle était sa solution », succède la désillusion : « Etienne rentra chez lui à toute vitesse, voulant agrandir la distance entre eux, se tenir loin d’elle, de cette fille, cette psychopathe qui le suivait dès le début ».

Un carnaval, le magasin de jouets dans lequel travaille Etienne et qui appartient à son grand-père, les rues de la ville, un café, une librairie, l’université, une piscine, une plage, une fête foraine : voilà pour le décor. La Chloé de Juliette Adam ressemble quelque peu à celle de L’Ecume des jours de Boris Vian (1946) : elle incarne la beauté, la force et la féminité ; c’est, semble-t-il, la femme parfaite pour Etienne, mais c’est aussi une femme insaisissable et fragile, « qui ne va pas bien ». Il y a de la violence dans cette jeunesse à la dérive, des coups, de l’alcool, des drogues, des disputes.

Toutefois, comme dans la Belle du Seigneur d’Albert Cohen, toutes proportions gardées, l’histoire s’enlise. Absence de fil conducteur perceptible de la diégèse, conversations sans objectif, bla-bla – pendant une bonne partie du roman on se demande quelle leçon tirer de l’ouvrage, quelle sera l’évolution des personnages et s’il y en aura une. Pourtant, les vingt dernières pages apportent la clarté demandée et interprètent le mystère du titre : « Tout va me manquer ». Un roman inégal.

Juliette Adam, née en 2002, a passé son enfance en Bretagne et vit aujourd’hui à Paris. Tout va me manquer est son premier roman.

 

Le premier qui tombera, Salomé Berlemont-Gilles, Grasset, février 2020, 286 pages, 19 €

Peu après l’indépendance de la République de Guinée en 1958, Hamadi-Chéri et sa famille fuient Conakry et le régime de Sékou Touré parce qu’ils sont Peuls. Hamadi-Chéri est fils de Marie la Blanche et du Chirurgien, frère aîné de Fatimata, de Yero et d’Aïssa, puis d’Adama et d’Aminata. La famille émigre à Nice, puis à Paris, avant de trouver refuge dans un appartement à Bobigny.

Salomé Berlemont-Gilles orchestre un récit sec, neutre, mené, au discours indirect ou indirect libre mais empreint d’une telle intensité qu’on ne le lâche pas : « Le réveil du Chirurgien ricoche sur le sommeil des plus jeunes qui s’éveillent un à un. […] Marie se lève comme un félin, s’étire et se caresse le cou […] ».

Musulmans non pratiquants, les membres de la famille découvrent très vite l’envers de la République française, terre d’accueil et d’égalité des droits. L’aîné, un peu gras, au départ un peu hautain et sûr de lui, se trouvera déclassé, cassé par le collège, « l’école de la République » : l’envers, c’est l’école buissonnière, le décrochage, l’absentéisme larvé, les codes de survie. « Il se présente : Kader. Lui demande s’il est nouveau, et depuis quand il est arrivé. Il l’a vu à l’école et vraiment, il ne faut pas regarder les trois Turcs comme ça ».

Le roman est parsemé de pépites stylistiques : « La naissance d’Adama est rapide, douloureuse mais brève, comme une écharde qu’on retire à la pince à épiler. C’est un enfant sévère, qui hurle et tournoie ses mains encore couvertes de glaires au-dessus de sa tête, chef d’orchestre minuscule des feuilles automnales qui s’ébrouent sur le parvis de l’hôpital, rousses, orange, parfois mangées d’un vert qui résiste à la mort. »

L’envers du décor, du rêve français, pour les Guinéens réfugiés, ne donne aucune place à l’éducation, ne rend aucun hommage au savoir, aux connaissances acquises, aux compétences professionnelles valorisées. C’est le royaume de l’embrouille, de la magouille, des deals, seules façons de survivre en milieu hostile – la France. De la célèbre comptine, Le premier qui rira… aura une tapette, transformée en Le premier qui tombera, Salomé Berlemont-Gilles fait un récit de chute auquel succèdent, tardivement, les prémices d’un chant d’espoir.

Salomé Berlemont-Gilles, 26 ans, est diplômée de Sciences-Po Paris. A 20 ans, elle remporte un concours de nouvelles et publie un court texte, Argentique (Lattès, 2013). Le premier qui tombera est son premier roman.

 

Les MagnoliasFlorent Oiseau, Allary Editions, février 2020, 224 pages, 17,90 €

La thématique principale de ce livre est l’amour qu’un petit-fils déjà quadragénaire, Alain, porte à sa grand-mère, recluse dans un établissement de retraite nommé Les magnolias, et surnommé « le mouroir » par le narrateur-personnage, qui s’exprime en « je ».

Le roman se révéle comme un récit doux-amer sur les désillusions de la vie : « Depuis ce jour, je reste beaucoup moins longtemps sur les aires de repos, vingt minutes, pas plus. […] Passé ce délai, on finit par croiser nos amours de jeunesse et constater qu’elles ont réussi leurs vies avec des hommes qui ont réussi leurs vies ». L’histoire tourne autour de Rico, l’ami de galère, de Rosie, la pute au grand cœur, du rosé (d’Anjou), avec allitération, de la recherche avortée d’un rôle dans un film, de la liste de noms de poneys qu’Alain dresse pour s’occuper l’esprit, de la vaillante, fidèle et majestueuse « Renault Fuego de 1984, couleur gerbe […] La Porsche du pauvre », avec laquelle il fait le voyage du Val de Loire jusqu’en Dordogne, dans la maison de la grand-mère : « Cette maison de pierre, c’était ma psychanalyse à moi ». Un secret de famille apparaît dans un vieux cahier, celui de l’oncle Michel, le dépressif. Un « ciel vernal » s’ouvre lorsque le narrateur est sur le point de percer le mystère, mais cet enthousiasme ne dure pas. En effet, l’auteur est doté d’un solide sens de l’humour et de la dérision à propos des situations et des personnages : les pages versent volontiers dans le registre comique, ironique ou satirique, même si l’émotion et le pathétique pointent aussi le bout de leur nez.

Ainsi, décrocher un rôle dans un film télévisuel, pour le narrateur, confère au sublime : « je voulaisentendre ‘action’, je voulais que ce soit mon tour de parler, mon tour de m’exprimer et de montrer ce que je valais après des heures à jouer l’acarien sceptique devant le miroir ». Toutefois, l’ironie, le décalage entre les aspirations et la réalité sont toujours présents, donnant un caractère grotesque à la narration – l’envers du sublime : « L’écriture [du scénario], en plus du manque de finesse, se voulait franchement insultante envers la langue française et les cousins déviants. Entre parenthèses, après chacune de mes interventions, était indiqué le ton que je devais employer : (benêt et ahuri), (benêt et agressif), (benêt), (bien bien benêt). Je commençais à saisir les subtilités de mon personnage ».

Cette alternance entre espoir et dérision porte l’ouvrage jusqu’aux dernières pages.

Florent Oiseau a 29 ans. Son premier roman, Je vais m’y mettre, a été désigné « Livre le plus drôle de l’année » et a reçu le prix Saint-Maur en poche. Paris-Venise, son deuxième roman, a été finaliste du prix Orange du Livre.

 

Carnaval, Hector Mathis, Buchet Chastel, août 2020, 224 pages, 16 €

Un style parlé, un registre familier, telle est la marque de fabrique d’Hector Mathis : phrases averbales, points d’exclamation répétés, mots-phrases, rythme haché, saccadé de la pensée vivace, qui saute du coq à l’âne, présence d’argot. On dirait la suite de K.O., premier roman de l’auteur paru en 2018 – la trop exacte suite, si bien qu’on n’a pas l’impression d’une réelle évolution, ni dans l’intrigue, ni dans la langue. C’est un peu dommage… Pourtant, de jolies trouvailles stylistiques parsèment le roman : « Comme enfilé sur une fragile paire de jambes, les cheveux qui lui collaient au crâne, ombre mesquine laquée à la bile ou au ressentiment, le voilà qui s’essayait au lyrisme ».

Comme dans K.O., les malheurs s’accumulent – la mort d’un ami, les problèmes financiers récurrents, un accident de voiture, un incendie… –, égrénés avec un sens marqué de l’autodérision. La logorrhée du narrateur, discours intérieur quasiment ininterrompu, flux de conscience dans lequel s’insèrent de courtes descriptions et des dialogues, tous brefs, rapides, comme jetés en pature au lecteur, met le public au cœur de l’intrigue, l’immerge dans la narration. « J’essayais de comprendre, de lui faire adopter un fil, qu’on s’y retrouve. Il tentait de clarifier. “Le feu a pris comme ça, j’venais d’les r’joindre ! Un mois qu’mon père me garde enfermé ! C’était mon jour de sortie ! On a joué avec une bûche puis l’vieux canapé a cramé en moins d’deux, à cause d’une flammèche. Le fauteuil ensuite et puis tout l’reste” ».

Mathis joue avec l’onomastique : le héros, Sitam, est le presque anagramme ou palindrome de Mathis (sans le « h »). Les personnages portent tous des diminutifs ou surnoms familiers : Benji, le Muco, Mirmo, Grand Jean, Capu, Aris ou Aristide, Totor, Lola… Comme dans K.O., on retrouve parmi ces personnages la présence de la maladie : Sitam est atteint de sclérose en plaque, le Muco souffre sans doute de mucoviscidose, ou du moins d’une affection pulmonaire.

Le pessimisme du narrateur se retrouve jusqu’à la phrase finale du roman : « Je ne suis pas mort certes, mais je ne suis plus au monde. J’y serai jamais plus… Les gens comme moi ça ne dure pas. C’est tout juste bon pour une vingtaine [d’années : ndlr] ». Mais on pourrait interpréter ce passage comme un langage d’espoir : car l’écrivain est-il « au monde », « dans le monde » ? N’est-il pas plutôt, comme lors d’un « Carnaval », observateur du monde, témoignant de celui-ci par son langage ?

Hector Mathis, né en 1993, grandit aux environs de Paris entre la littérature et les copains de banlieue. Ecrivant sans cesse, il se consacre pleinement au roman et, frappé par la maladie à l’âge de 22 ans, jette l’ensemble de ses forces dans l’écriture. Carnaval est son deuxième roman, après K.O., publié en 2018.

 

Ciel et terreNathan Devers, Flammarion, avril 2020, 192 pages, 18 €

Un appartement loué à Auteuil, Paris 16e, et donnant sur le cimetière : voilà ce qui va déclencher l’intrigue, ou plutôt le flux de conscience du jeune Léonard, le mal nommé, celui dont les parents ont rêvé l’enfant à partir du prénom, celui dont « ma personne ne m’aime pas ». La première scène avec l’agent immobilier est savoureuse. Face aux morts, entre « ciel et terre », va s’insérer la vie du narrateur, avec Céline, Alma et son souvenir, Mathieu, les jeux du casino et les cafés, scandée par les promenades au cimetière et les enterrements. Graphiste indépendant, Léonard se livre à des analyses familiales et rend des avis culturels éclairés, comme celui sur les séries télévisuelles : « David Suchet est, de loin, le meilleur acteur de séries policières, malgré la concurrence. Le problème des productions rivales (Alice Nevers, Section de recherches, Inspecteur Columbo, Les Experts, Unité spéciale, Cordier…), c’est que l’apparition de la technologie de pointe a remplacé le plaisir de l’enquête. […] Les scénaristes en sont conscients : alors, ils inventent des romances pseudo-sentimentales entre un lieutenant et une suspecte mutique. Cette guimauve n’est pas près de remplacer le talent de David Suchet, ni la finesse de son jeu ». L’écriture, agréable, et le vague-à-l’âme sont au rendez-vous.

Une année écoulée sous la fascination du cimetière, au seuil de Nécropolis, bouleverse l’existence du narrateur, l’amenant peu à peu vers un plus grand détachement. Le roman s’achève sur une note d’espoir, une nouvelle ère : « Un nouveau zénith se prépare déjà. Je suis prêt. J’attends ».

Nathan Devers, 22 ans, est Normalien, et termine des études de philosophie. Il a notamment publié, en 2019, Généalogie de la religion aux Editions du Cerf. Ciel et terre est son premier roman.

 

L’œil du paonLilia Hassaine, Gallimard, septembre 2019, 240 pages, 18,50 €

Le roman débute sur un prélude poétique en forme de prologue de tragédie grecque, qui s’achève avec la mort du paon Titus sur une île sauvage de Croatie. Vivent sur cette île la jeune Héra, prénommée d’après la déesse sœur et épouse de Zeus, dont l’emblème est le paon, et son père Adonis, qui porte le nom d’un humain amant d’Aphrodite. Un présage de malheur, de mort, peut-être une malédiction, le départ d’Héra pour Paris : il s’agit d’interpréter les signes divinatoires.

Toutefois, ce qui commence comme un conte oriental ou une fable méditerranéenne pleine de soleil, de poésie et de mystère, se poursuit dans la grisaille hivernale d’un récit réaliste parisien un peu décousu, puis d’un morne printemps et d’un été quelque peu artificiel. L’automne suivant, qui clôt l’ouvrage, mène à la désillusion. On trouve pourtant au fil du texte quelques intrigantes formules qui relancent l’intérêt de la diégèse : « C’était écrit » ; « Ecrire, c’est résister un peu » ; « Ni avec toi ni sans toi » ; « Paris enferme ou Paris libère. J’ai choisi » ; « il n’y a pas de dieu parmi les hommes », et quelques images fortes, métaphores filées saisissantes, comme celle de la ruche familiale où Héra, et Agathe, sa tante, sont deux reines des abeilles qui s’affrontent. Mais souvent les dialogues manquent de naturel :

« – Ça ne te manque pas, l’île des paons ?

– Parfois, mes rêves m’y transportent, et anesthésient un peu la nostalgie ».

Héra s’ennuie, comme Agathe. Gabriel, le maître d’école, ment. Laurent, l’oncle, a des aventures nocturnes. Pour survivre, Agathe se réfugie dans les livres et Héra dans une vie de noctambules urbains, où elle s’exprime par la photographie. Elle connaît la réussite, mais on n’y croit pas, ni à la Normandie, ni au luxe, ni au monde de l’art décrits. Le dénouement en double coup de théâtre laisse un goût amer et de malsaine ou injuste culpabilité : qu’il y ait des prédateurs dans la vie réelle, nul n’en doute, mais pourquoi vouloir donner un sens à des actes pervers et attribuer une responsabilité à l’un des personnages, lui-même déjà victime du destin ?

Le seul personnage crédible de l’histoire est l’enfant Hugo, à qui Héra transmet « la même nostalgie d’un passé enchanté. La même nostalgie d’une île ».

Lilia Hassaine, née en 1991, est journaliste. L’œil du paon, son premier roman, est un conte sensuel et cruel sur l’envers des apparences.

 

Les nuits d’étéThomas Flahaut, L’Olivier, août 2020, 224 pages, 18 €

Dans ce roman, on est très tôt frappé par la qualité d’un texte narratif empreint de poésie : « Quand, après une tonalité si courte qu’elle pourrait croire qu’il attendait son appel, la voix calme et étonnée de Mehdi se glisse dans son oreille, Louise offre un sourire à la pluie. Cela fait des mois qu’elle ne l’a pas entendue. Sa voix, elle l’avait presque oubliée ».

L’histoire se passe aux Verrières, dans le Haut-Doubs, entre la frontière suisse et Besançon. Une kyrielle de personnages happe le lecteur : les jumeaux Thomas et Louise Ledez – lui à l’usine, elle à l’université – offrent une diversité des trajectoires ; il s’agit d’échapper – ou non – au déterminisme ouvrier ; Mehdi, l’intérimaire frontalier, l’ami qui aspire à devenir davantage qu’un ami ; Jules, l’amant tôt disparu et remplacé ; le « daron » et la « daronne », père et mère de Thomas et Louise.

L’atelier C de l’usine Lacombe et son travail de nuit, dans le Jura suisse, est – paradoxalement – humanisé : chaque machine, une « Miranda », « crache un plateau de stators » ; les bobines de fil que Mehdi recharge et qui « sortent une à une sur la courroie qui les amène à la fileuse » forment une métaphore du temps qui s’écoule, du récit qui se tisse, une métaphore de la vie qui passe, paresseusement. Thomas est-il un homme ou un lézard ? « – Si une mouche passe par là, je la gobe », répond-il.

L’atelier C de Lacombe forme comme une famille de substitution : Stylo, le plus ancien ouvrier à ne pas être passé chef, Steven, Nicolas, Romuald le chef d’atelier, dit « Polo rouge », qui connaît l’arnaque des objectifs et des cadences de production, « Cravate-blouse blanche », qui fait l’annonce de l’été : « On a quelque chose à vous dire ».

Le roman présente une forme d’écosystème industriel et commercial : aux couleurs des vêtements des différents employés de l’usine (polos gris, verts, rouges) répondent les couleurs des enseignes de la zone commerciale : « Jaune Gifi, rouge Intermarché, bleu Carrefour, couleurs de la zone ». Cet écosystème populaire est reflété par le registre familier qui s’exprime à certains moments : outre « les darons », c’est « la thune », « les gosses », « le môme », « ses potes ».

Les cinq parties du roman – Lacombe la nuit, Avant l’été, Juillet, Août, Après la nuit – font penser soit au découpage d’un scénario de film, soit à une tragédie classique. En effet, comme souvent dans les premiers romans, le jeune auteur fait mourir l’un ou l’autre de ses personnages, créant un effet de pathétique compassionnel. C’est plus tard dans la carrière d’un romancier que, dans l’intrigue, la mort est évitée, remplacée par d’autres procédés narratifs, d’autres péripéties. Toutefois, Thomas Flahaut fait de cette mort, en particulier pour Louise, une naissance ou une libération intellectuelle. « Pour les darons, grandir, ça a été apprendre à rester à sa place. Pour Thomas et Louise, grandir, ça a été apprendre à fuir ».

Thomas Flahaut, né en 1991 à Montbéliard (Doubs), a étudié le théâtre à Strasbourg avant de s’installer en Suisse pour suivre un cursus en écriture, à l’Institut littéraire suisse de Bienne. Les nuits d’été est son deuxième roman, après Ostwald (Editions de l’Olivier, 2017).

 

Sylvie Ferrando

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A propos du rédacteur

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Rédactrice

Domaines de prédilection : littérature française, littérature anglo-saxonne, littérature étrangère

Genres : romans, romans noirs, nouvelles, essais

Maisons d’édition les plus fréquentes : Gallimard, Grasset, Actes Sud, Rivages, Minuit, Albin Michel, Seuil

Après avoir travaillé une dizaine d'années dans l'édition de livres, Sylvie Ferrando a enseigné de la maternelle à l'université et a été responsable de formation pour les concours enseignants de lettres au CNED. Elle est aujourd'hui professeur de lettres au collège.

Passionnée de fiction, elle écrit des nouvelles et des romans, qu'elle publie depuis 2011.

Depuis 2015, elle est rédactrice à La Cause littéraire et, depuis 2016, membre du comité de lecture de la revue.

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