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Saisons régulières, Roland Tixier

Ecrit par Martine L. Petauton 25.10.14 dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie, Le pont du change

Saisons régulières, juillet 2014, 69 p. 12 €

Ecrivain(s): Roland Tixier Edition: Le pont du change

Saisons régulières, Roland Tixier

 

La Cause Littéraire a déjà eu le plaisir de recenser deux autres opus de Roland Tixier ; celui qui marche dans la ville en poétisant, si joliment, comme si de rien n’était. Deux bijoux : Le passant de Vaulx-en-Velin et Chaque fois l’Éternité*.

Ce petit livret-là n’échappe pas à la règle. Un bonheur pour jours ordinaires où ça va pas toujours fort. Un remède de poète pour mal-être peu bruyant de chacun, là, dans la société du bas des villes.

Des tercets de tous les jours, qu’on s’approprie, familiers, mais, que personne au bout ne saurait écrire comme Tixier, lui, le sait. C’est ce qui fait le précieux de la chose : de l’ordinaire, du banal, en paquet-cadeau – royal.

De tout petits vers de ville – celle de tout le monde, ni touristique, ni extraordinaire, où marche celui qui parle ; regarde, sent, sourit ou mélancolise. D’un bout de l’an à l’autre, en ce climat plutôt médium de ces régions peri-lyonnaises où se pose le recueil. Des Haïkus – on pense forcément à cette versification japonaise donnant le ressenti des saisons – mais cuisinés à la manière d’ici, avec cette robustesse lyonnaise, et ce goûteux, les pieds sur terre.

« Le temps serait cet enfant

En équilibre sur deux roues

Se relançant en danseuse »

Du simple, du vrai, des gens…

La ville, de saison printanière en chaleur de l’été ; l’automne et les platanes des écoles ; la pluie, la neige… balade délicieuse qu’on aimerait chantonner demain, dans nos villes à nous. Comptines, à leur façon :

« au dehors neige drue

mais le parfum consolant

du thé à la cannelle ».

Mais, la ville d’aujourd’hui et ses marqueurs sociétaux, comme on dit aux infos ; sérieux glissé mine de rien :

« murs d’enceinte de l’usine

le temps tarde à effacer

les slogans de la colère »

Et puis l’âge du bonhomme ; le nôtre ; miroir si juste d’émotion : « la faiblesse de nos corps », la mère partie, le souvenir du père, l’enfance loin… comme léger refrain, de ci, de là, des aïeules « grands-mères de porcelaine ». Quelque chose de chansons anciennes qui nous reviennent ; ce qui passe par ces saisons régulières et immuables. Les deux façons du temps de la vie ; celui qui bouge, celui qui fait semblant d’être immobile. Balancement des tercets de tout l’opus ; sa musique ! Mélancolie ou nostalgie ? Jeunesse, aussi, évidemment : les bambins, les bus et l’uniforme noir des filles d’aujourd’hui… et la mort, si peu abordée, mais, si naturelle.

Choisir ? de ces poèmes-chansons, discrets, dans la poche ou un coin de notre mémoire.

Peut-être celui-ci, qui dit tout et le reste ; comme un sous-titre à ce petit livre si précieux :

« Le temps suit sa courbe

maintenant tu préfères

les trottoirs au soleil »

 

Martine L Petauton

 

* : Articles sur ces deux œuvres :

http://www.lacauselitteraire.fr/chaque-fois-l-eternite-roland-tixier

http://www.lacauselitteraire.fr/le-passant-de-vaulx-en-velin-roland-tixier

 


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A propos de l'écrivain

Roland Tixier

 

Poète, écrivain, originaire de Vaulx-en-Velin, très investi dans les activités culturelles de sa région, où il anime des ateliers poétiques et littéraires dans tout le grand Lyon, Roland Tixier est l’auteur de plusieurs ouvrages édités par Le Pré Carré, Pleines Plumes, ou Le Pont du Change, avec lesquels il vient de publier plusieurs recueils de poèmes.

Et aux éditions les Carnets du Dessert de Lune :

Pour un peu, préfacé par François de Cornière, 1996

Vaulx en Velin, jour après jour, préfacé par François de Cornière, 1999

Avec le temps, préfacé par Christian Degoutte, 2008

 

A propos du rédacteur

Martine L. Petauton

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Rédactrice

 

Professeure d'histoire-géographie

Auteure de publications régionales (Corrèze/Limousin)