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Nuit close, Philippe Leuckx (par Patrick Devaux)

Ecrit par Patrick Devaux 25.03.21 dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie

Nuit close, Editions Bleu d’Encre, février 2021 (sizains poèmes), 30 pages, 10 €

Ecrivain(s): Philippe Leuckx

Nuit close, Philippe Leuckx (par Patrick Devaux)

 

D’emblée, avec son titre court, Philippe concise la nuit en une sorte d’évanescence très présente à l’état brut, tel un ciseleur ou un tailleur de pierre :

« On se rempare/ comme on peut/ on taille dans le noir/ la limite du cri/ l’offrande à peine sûre/ de ses poumons blessés ».

Là où la respiration se fait prise sur la matière à vouloir restituer les choses, les rendre prenantes, l’auteur saisit « à plein sang » la tourmente à l’affût d’un cœur qu’il écoute « en recel de visages ».

Philippe a cette intention de clore la nuit pour protéger le jour malgré qu’il ne sache « presque rien/ des promesses de l’aube ».

Progressivement le doute fait place à une esquisse de l’Eternité maîtrisée par une progressivité de sizains annoncés, et ce n’est pas un hasard, en chiffres romains, la toge littéraire de Philippe Leuckx ayant ce brillant participatif du mouvement intérieur oral de son âme qu’on peut reconnaître aussi dans sa manière d’être quand il s’exprime en plein public.

Parfois la poésie semble chercher dans l’ombre une main sans nul doute là où s’active « la tranche de lumière à la brisure », partageant les quelques lumineux faisceaux comme on rompt le pain.

Evolutive, la prise de conscience de l’aube s’est faite puissante dans ces sizains ouverts comme autant de fenêtres dans « la maison habitée/ de toutes petites solitudes » avec une loupiote de secours clignotant des cils ce que la mémoire a retenu.

C’est pour l’auteur un texte d’attente d’une présence tellement en lui qu’elle va « recoudre les souffles ».

Nuit close, oui, mais sans enfermement, magnifiée avec la superbe main de l’offrande, le « lait des meurtris/ dans la bouche d’ombre » annonçant une aube qui profitera du « moindre bond/ en quelque marge d’épaulement ».

Les textes sont denses, courts tels des galets présentés avec quelques éclats qu’on touche des doigts à vouloir saisir la brisure évoquée dans toute son amplitude à prendre « cette nasse de temps/qui s’ouvre/ vers la mer », ce rare élément marin des sizains étant, sans insistance, presque suffisant à déployer la voilure pour de nouveaux départs.

 

Patrick Devaux

 

Philippe Leuckx est un écrivain et critique belge né à Havay (Hainaut) en 1955. Après des études de lettres et de philosophie, il consacre son mémoire de licence à Marcel Proust avant d’enseigner au Collège Saint-Vincent à Soignies. Poète, critique, il collabore à de nombreuses revues littéraires francophones (Belgique, France, Suisse, Luxembourg) et italiennes.

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A propos de l'écrivain

Philippe Leuckx

 

Philippe Leuckx est un poète et écrivain belge né à Havay (Hainaut) le 22 décembre 1955.

 

A propos du rédacteur

Patrick Devaux

 

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Patrick Devaux est né en Belgique sur la frontière avec la France, habite Rixensart, auteur d’une trentaine d’ouvrages auprès d’éditeurs divers en poésie, quelques prix d’édition, 3 romans parus dont 2 aux éditions Les Carnets du Dessert de Lune; 2 recueils de poésie récents (2016 et 2017) parus aux éditions Le Coudrier ; membre de l’AEB (association des écrivains Belges) et de l’AREAW (association royale des écrivains et artistes de Wallonie), il a aussi de nombreux contacts en France ; il anime une rubrique « mes lectures » sur le site de la revue Vocatif www.moniqueannemarta.fr de Nice depuis 2013 et fréquente de près ou de loin les écrivains du groupe de l’Ecritoire d’Estieugues de Cours la Ville  et de l’association LITTERALES de Brest ; publie aussi dans diverses revues de poésie. Fréquente aussi les réseaux sociaux, faisant ainsi connaitre la poésie d’auteurs moins connus ou disparus.