Mère (9), par Didier Ayres
Ce temps suspendu sur la note de piano du Clair de lune.
Toi, et ton Jugement dernier. Lis. Relis. Tu verras qu’il n’y a que de l’ombre, que des choses incertaines. Pas mieux qu’un mouvement brownien et tout le hasard de vivre. Vraiment ? Rien.
Je te croyais à Berne.
Etc.
C’est cette angoisse.
Le temps des morts.
Les années blanches.
La mort.
Soixante ans. L’anniversaire de ses soixante ans.
En 12 ?
Deux ans avant.
Elle est purement objective.
Rappelle-toi son chignon à moitié défait, quand les cheveux détachés lui vont mieux. Mais elle s’entête. Elle s’enlaidit exprès. Car ce chignon ne lui va pas. C’est ce qui lui reste de sa partie Bardot, la Bardot brune.
BB.
Tu vois, elle ne change pas.
Elle est nerveuse comme un papillon.
Elle m’a communiqué ça.
La nervosité, l’anxiété.
Sa nervosité en fin de compte.
Pas la mienne.
Mais elle écoute France-Musique toute la sainte journée, à tue-tête, et elle n’entend pas le téléphone ou quand ça sonne chez elle à la porte. Elle est à moitié délirante, tu vois.
Je veux qu’elle participe à la nervosité universelle.
Ça te rend hermétique. Ça calme.
Prends.
Sa crise d’angoisse !
Je n’ai pas d’image précise. Juste comme une chaloupe qui viendrait buter sur le rivage du lac du bois de Boulogne. C’est à peu près comme ça.
Il écrit : les structures sociales sont une énigme dont la sociologie structurale a définitivement raté la description. Je me suis réfugié longtemps dans Tristes Tropiques, et j’aime ce monde forestier Bororo. Cependant, la description des liens de parenté de l’auteur ne valent rien, parce que sa complexité ne rend possible aucun modèle structural.
Tiens.
Merci.
Et ce thé ?
Didier Ayres
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