Les paradoxes du lampadaire suivi de A NY, Marc Tison
Les paradoxes du lampadaire suivi de A NY, textes, collages et photos de Marc Tison (autoédition)
Ecrivain(s): Marc Tison
Un recueil élancé, format vertical sur papier lisse et luisant comme une ville la nuit, un remix/réécriture d’un texte publié dans la revue collective « Numéro 8 » en 2008 suivi de A NY, remix/réécriture d’un texte publié par « contre-poésie » en 2011.
« La ville est une arythmie (…) constance de la règle : l’urbain bruit ». Magistralement rendue ici par Marc Tison, la ville, sa schizophrénie jour/nuit, ses monstres, ses perditions et ses « fausses nostalgies des solitudes paisibles/ Dans l’indifférence speedée des changements de métro ». Une langue qui claque, qui swingue, qui râpe et dérape sur le béton, le bitume, aiguillonne le lecteur, le pousse, le bouscule de boulevards rutilants en « sombres chemins de rescousses », de fantasmes en sordides réalités, sans jamais céder à la facilité d’un hymne bidon à une urbanité trop souvent à la limite du bidon elle aussi, au contraire l’auteur, lucide, nous livre la désintégration des romantismes/ Ravalement des façades à l’heure du dégueuli.
La ville accélère ses respirations, la ballade dans les rues des mémoires achève les souvenirs arnaques/ A coup de béton, patchwork électrique de villes et d’ivresses, paradoxes du lampadaire quand l’agitation diurne mute au gris.
La ville picole/ Sec siphone/ Pour s’oublier.
(…)
A corps et à cris dans un 15 mètres carré
La ville fornique
Même absente d’amour
La faune urbaine dépecée ici sous la plume sans concession de l’auteur, la tendresse vient plus facilement avec la nuit, quand sortent les exclus du périmètre tendu au cordeau économique, quand des jeunesses mêlées d’affection bousculent/ Les morales de contrition à Istanbul, quand les révoltes paraissent encore possibles ou en tout cas moins vaines, à contre jour du décorum constructiviste, de la ville en action concentrique où l’homme urbain se regarde le nombril/ Cyclope onaniste s’imaginant partouzer la foule.
Désabusé Marc Tison ? Non, pas totalement, car Reviendra le temps des cerises nous dit-il, Parce qu’il reste des cerisiers.
La ville appartient aux enfants sauvages
Pétris de justice
Quoiqu’en disent les connards qui
S’enfuient
Chaque week-end.
La ville… Métal et fleurs/ parfumés au méthanol des distilleries clandestines/ Au sous-sol des nouveaux immeubles/ Déjà mis en ruine/ En cours de démolition.
Et le poète écrit :
Le premier métro vient d’arriver
Encore je ne dormirai pas
Jamais
Tandis qu’il se rappelle avoir vu à New-York sur le ferry touristique un couple de retraités amérindiens tourner le dos à la statue de la liberté.
Et tant de choses encore… à lire* dans ce petit bijou qui palpite de l’énergie toujours inconcevable de l’espoir.
Cathy Garcia
* Les paradoxes du lampadaire suivi de A NY
24 pages. Format 10×21 fermé.
5 € (frais de port inclus) à commander à
Marc Tison 12 rue du ravelin 31300 Toulouse
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