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Le Serment de l’espoir, Que la vie souffle encore demain, Parme Ceriset (par Patrick Devaux)

Ecrit par Patrick Devaux 20.05.21 dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, L'Harmattan

Le Serment de l’espoir, Que la vie souffle encore demain, février 2021, 248 pages, 22,50 €

Ecrivain(s): Parme Ceriset Edition: L'Harmattan

Le Serment de l’espoir, Que la vie souffle encore demain, Parme Ceriset (par Patrick Devaux)

 

Il y a, dans ce roman, une sorte de nostalgie du bonheur d’être et à se représenter l’épreuve une fois celle-ci passée et maîtrisée. Beaucoup de douceur ; de gestes d’amour de proches, de parents et d’un personnel soignant remarquable.

L’écriture est mûre, belle et poétique, ce qui n’étonnera personne.

Un manquement physique, fût-il provisoire, aiguise, à l’instar des gens privés de vue, les autres sens, ce qui d’une part en émoustille d’autres et d’autre part accentue les fonctions essentielles possibles, telle justement chez la narratrice cette sorte d’instinct d’observation lié à la vue, mais pas seulement car cette vue « pense » en poète/écrivaine et détaille : « Me saisissant du cadeau que mon père me tendait, je fus instantanément émerveillée par la teinte juteuse et vive de son pelage (ndlr : il s’agit d’une peluche offerte par le papa) qui me rappelait les cœurs de Marie, ces grappes de fleurs fuchsia que ma tante Marcelle m’avait fait découvrir entre les jonquilles flamboyantes et les jacinthes roses au parfum envoûtant, dans le jardin de mon arrière-grand-mère ».

« Gouys », comme appelle Adrien la narratrice (Rose dans le roman), a le sens de l’aube accroché au rythme du temps qui, tel un goutte-à-goutte médical, joue, bien sûr, en cas de maladie dite « orpheline », un rôle capital : « …et nous laissions s’échapper sous nos yeux impuissants ces précieuses braises de l’aube ». On sait l’aube chère à la poète.

La rencontre capitale avec Adrien transforme le parc de la vie courante en jardin d’Eden : « Nous étions assez semblables à ces deux jeunes perroquets que nous apercevions parfois en nous promenant dans les allées ».

Tout est émerveillement dans ce livre. La rencontre de l’Amour va accentuer la joie de vivre :

« Nous nous sentions invincibles, moi y compris, même si une toux rauque et profonde remuait de temps à autre ma cage thoracique ».

Malgré la maladie, il y a quelque chose dans ce livre de l’ambiance du Grand Meaulnes à vouloir transcender ainsi un esprit vivant d’adolescence, de jeunesse, d’Amour et de joie de vivre.

Volontaire à réussir une carrière de médecin, l’étudiante découvre les horreurs que lui inspirent les corps disséqués traités sans ménagement et sans hommage rendu, choquée dans son humanité que, par exemple, des parties de corps aient conservé leurs lunettes. La courageuse et jeune médecin de 25 ans devra cependant suspendre sa carrière pour d’évidentes raisons.

La fidèle chienne Ajax permet de maintenir une relative sérénité avant l’intervention majeure, la greffe des poumons : « Ajax dormait et sa sérénité m’avait contaminée. Les moments passés avec cet ange gardien endormi paisiblement sur mes genoux illuminaient mon quotidien de malade ».

Lors d’un week-end à Miramel, endroit choisi par émerveillement commun, l’héroïne, incitée par Adrien, fait un vœu : « Que la vie souffle encore demain ».

L’œuvre est écrite sans pathos avec cette même volonté que celle de vouloir surmonter l’épreuve elle-même.

La victoire sera multiple avec une nouvelle vie au souffle partagé à bien des égards et avec la conscience d’une belle reconnaissance vis-à-vis du donneur, cette sorte d’ange intégré dans l’idée même de la narration. Une fois encore courageuse, la jeune malade n’a pas hésité à se faire expliquer clairement ses chances de survie : « Si j’ai la chance inouïe de m’en sortir, je ne la gâcherai pas ».

La vie retrouve un cours normal avec la santé et on sait dès lors que, comme pour tout un chacun, elle peut encore avoir des rebondissements…

Le style est précis, a un genre particulier certain très axé sur les ambiances et les lieux de référence.

Et, bien entendu, le roman relève presque de la docu-fiction qui serait plutôt une fausse fiction documentée d’une épreuve traversée à force de courage et de volonté, avec aussi la présence d’êtres humainement exceptionnels.

 

Patrick Devaux

 

Parme Ceriset a grandi avec une maladie rare. Elle a exercé en tant que médecin hospitalier puis a été greffée des poumons. Elle publie depuis plusieurs années des poèmes sur son blog La plume Amazone, et dans des revues de poésie. Elle est également dessinatrice, fascinée par la vie sauvage et le monde animal. Passionnée d'art et de littérature, elle est membre de la Société des Poètes Français. Membre de La Cause Littéraire, où elle est aussi rédactrice, elle a publié également plusieurs recueils de poésies.

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A propos de l'écrivain

Parme Ceriset


Parme Ceriset est poète, auteure de plusieurs recueils de poésie dont « Boire la lumière à la source » et « Nuit sauvage et ardente » (éditions du Cygne), « Femme d’eau et d’étoiles » (éditions Bleu d’encre, prix Marceline Desbordes-Valmore 2021 de la Société des Poètes Français). Elle a publié chez L’Harmattan un roman autobiographique, « Le Serment de l’espoir ».


A propos du rédacteur

Patrick Devaux

 

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Patrick Devaux est né en Belgique sur la frontière avec la France, habite Rixensart, auteur d’une trentaine d’ouvrages auprès d’éditeurs divers en poésie, quelques prix d’édition, 3 romans parus dont 2 aux éditions Les Carnets du Dessert de Lune; 2 recueils de poésie récents (2016 et 2017) parus aux éditions Le Coudrier ; membre de l’AEB (association des écrivains Belges) et de l’AREAW (association royale des écrivains et artistes de Wallonie), il a aussi de nombreux contacts en France ; il anime une rubrique « mes lectures » sur le site de la revue Vocatif www.moniqueannemarta.fr de Nice depuis 2013 et fréquente de près ou de loin les écrivains du groupe de l’Ecritoire d’Estieugues de Cours la Ville  et de l’association LITTERALES de Brest ; publie aussi dans diverses revues de poésie. Fréquente aussi les réseaux sociaux, faisant ainsi connaitre la poésie d’auteurs moins connus ou disparus.