Le grand cycle de la vie ou l’odyssée humaine, Alain Marc et Laurent Maza
Le grand cycle de la vie ou l’odyssée humaine, CD-audio & Livre-audio (Artis Facta) 8,50 € (téléchargement)
Ecrivain(s): Alain Marc et Laurent Maza
Des 14 poésies sonores entendues, écoutées, réécoutées via le remarquable CD-audio Le Grand cycle de la vie ou l’odyssée humaine, d’Alain MARC et Laurent MAZA (une co-production Première Impression, Artis Facta), j’ai retenu des bribes des extraits/ardemment remarquées (Oreilles Vives…).
NB : ces notes « tapuscrites » découlent directement d’une écoute personnelle, la mienne. C’est dire qu’elles ne présupposent pas de l’exactitude de la mise en page/de la mise en forme. Ces notes tapuscrites sont donc des notes auparavant retranscrites d’après écoute du CD-audio correspondant.
« La démarche de différencier le texte entendu du texte écrit est une bonne démarche » m’écrivit un jour Alain Marc. Mon souci restait de ne pas déformer pour autant le texte écrit initial, de ne pas dénaturer la démarche de l’auteur. Différencier le texte entendu du texte écrit peut avoir un avantage, peut-être : celui d’établir une marge de manœuvre spirituelle.
La comparaison entre la notation du texte entendu ainsi que sa réception acoustique/signifiante-significative par une auditrice & le texte écrit pourrait s’inscrire, pensais-je, dans le cheminement/le déroulé de ce fil fragile mais tendu jusqu’à la solidification de l’Incassable, de l’écriture. Ce fil sur lequel on tente d’avancer – avec le CRI parfois comme balancier/ contrepoids (?) pour ne pas être/ happé par le ver/tige du texte ou rétablir une stat/-ion où la marche Si/Non perdrait le rythme de son équilibre, par excès d’assurance ou perte de contrôle.
Cosmos & Singularité uni(s)-vers/ tant de mondes différenciés/ voyages d’Une conscience cependant. Ce qui constitue à la fois le vertige de l’inachevé & la cohérence de l’œuvre de toute une vie, finalement. Cosmos & Singularité uni(s)-vers/ tant de mondes différenciés mais/ solidarisés dans une cohérence cyclique-cosmique/– une cosmogonie ? –/ avec « l’esprit (…) principale zone érogène/ qui/ trans/-cende– oui – et qui ouvre/ heureux qui/ comme/ l’artiste/ de toujours nouvelles gerbes/ de/ poésie. Puisse cette démarche entrouvrir – peut-être/peut-être pas – de nouvelles perspectives… Voici, pour les passages entendus et retenus :
D’abord cet extrait qui me semble d’une brûlante actualité, même si le message demeurera, de fait et en l’état, toujours d’une permanente urgence, intérieure et extérieure :
L’art est un combat (Assertion)*
Le premier rôle de l’ar/ tiste
est de dire/ NON.
Non
à la cruauté.
Non
à la bêtise.
Dire NON
au triomphe/ au dédain infini/
de la force sur la/ faiblesse.
La plupart des gens font leur
vie/ quotidienne/ en noir et blanc
alors que les artistes /
dans toutes leurs œuvres /
cherchent toujours à la faire /
en couleur.
Fou /
Malade /
Créateur
Il a tout vécu
de la condition/ humaine.
Sans art/ le monde serait
le goulag/ de l’âme.
* Dans « L’Art est un combat ! » je signale entre parenthèse : (Assertion). Cela me semble important. Mais cela reste l’une des rares « didascalies ». Mettrai-je ou non un « A » ou un « a » au mot « art » ? – J’aime le « A » pour la souveraineté/le pouvoir de la Liberté qu’il préfigure, sans vouloir pour autant prendre le risque que cette majuscule s’interprète dès lors dans la lignée idéologique d’une conception partisane de « l’art pour l’art ». Ainsi dès les premiers mots entendus de ces 14 poésies sonores, dès le premier texte mis en voix, le prisme d’interprétations ouvertes se dessine, configurant en chacune de ses lignes jaillissantes un monde à chaque fois autre, autonome dans sa configuration, inaugurant un sens différent/singulier.
Des passages
sur l’attention portée à Soi
m’ont arrêtée.
Quel prophète, quel sage de quelle cène serait l’artiste, quelle espèce de mi-Narcisse mi-Orphée au passage des reflets vers l’Uni/-vers ?
Relier les êtres
mais surtout
et avant/ tout
évangéliser/ sa part d’ombre.
Repérer
ce que je n’ai pas le courage
de donner.
Questions de l’invisible ou la question du Sens
Fondement
absolu et in/
-déterminé
Inaccessible qui demeure/ mystère
dans la religion/ de soi.
Pénétrer
l’occulte du monde
dans l’obscur/ de la connaissance
l’essence de l’éternel
où est/ le commencement
le big-bang/ dans le/ sacré.
Secret inviolable/ dans une
spiritualité
inaccessible/ aux sens.
Cycle cosmique.
Le sens véritable
de la vie/ terrestre
est de comprendre
et de/ réaliser
sous la forme parfaite
de la sagesse
les intentions du dieu vivant /
de passer la porte
de la pensée.
Passer la porte de la pensée, dit le poète.
Écrire le cri, Geste incontournable et sans cesse recommencée dans le travail d’Alain Marc :
Si le cri est agitation maximum
si le cri est paroxysme
il conduit en final au/ silence
et permet d’atteindre la plénitude/ totale
Le/ silence ne s’impose pas
de l’intérieur comme de l’extérieur
il se gagne/ petit à petit /
sur soi-même et sur le monde.
Le poète de l’ab/-solu a-t-il
d’autre lien dit insoluble que :
Le choix de la folie. (Assertion)
Toutes nos vies sont des miroirs /
pulvérisés
Toujours/ sur la corde raide.
Névrose/ affection mentale où l’In/-conscient/ nié/ réclame sa part.
La névrose est la souffrance d’une âme
qui cherche son
sens.
Douleur morale est/ bien/ le mot car
douleur
il y a
et morale
elle est.
Cette souffrance du mal/-ade enfermé
dans sa prison de mots.
La souffrance
marque toujours de son empreinte
les corps et les visages.
Bain d’immersion dans le monde, lui aussi incontournable, pourvu que le rire l’emporte, sauf à y/ périr :
Mondia/ lisation
le plus grand des chantages modernes.
Profit &/ Chômage
où l’accroissement de l’un
ne va pas sans l’accroissement
de l’autre.
Culte de l’image/ de sa propre Image
S’enfermer
de plus en plus dans un/ isolement
Chacun dans son clan
Chacun dans sa vie/ dans sa tour/ d’ivoire
Solitudes
dans les embouteillages et les gaz/ d’échappement
Un/ par voiture
Chacun pour son petit/ trajet
Chacun avec sa petite/ musique
Seul dans l’autobus
Seul sur le stra/-pontin/ du métro parisien
Avec l’espèce d’al/-légresse intérieure
qui ac/-compagne la découverte
de solution
Je voudrais
que cette ferveur passe
dans le projet.
L’amphithéâtre est là
totalement invisible
du reste/ de la construction.
Il y a la grande unité que je cherche
la concrétisation aboutie de la première
image mentale.
Le temps
est mesuré.
Jamais
la composition/ n’a été aussi claire/ aussi simple
tout en étant complexe
concernant cette distance
cette retenue
et cette élégance /
intérieure.
Tout/ vrai/ créateur
recherche la
vérité.
Être l’être/ qui aime
qui croit
et qui crée.
Susciter une/ réflet/-xi-on
car l’art
suscite la pensée.
L’artiste est là /
méditant.
Cent ans qu’il s’édifie
alors que les astres/ s’abaissent /
– Il
frappe.
A méditer. A réfléchir. A s’y refléter. Pour gran/- et bon/-dir.
Dans les vocables d’une cosmogonie du Sens, d’un cycle cosmique compris – pris avec soi – pour des îlots d’individualités édifiés en astres et en îles/ soudés dans des lueurs conquises/ au regard des étoiles/ à la profondeur des chants d’or et de terreur/ à terrer plus profond que terre/ plus profond sous soi/ dans les hautes ardeurs/ les purs et authentiques vertiges/ de fenêtres ouvertes/ sur un Avenir encore/ en CRI/ailleurs = ici/ possible.
Murielle Compère-Demarcy
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