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Le grand cycle de la vie ou l’odyssée humaine, Alain Marc et Laurent Maza

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) 19.05.15 dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie

Le grand cycle de la vie ou l’odyssée humaine, CD-audio & Livre-audio (Artis Facta) 8,50 € (téléchargement)

Ecrivain(s): Alain Marc et Laurent Maza

Le grand cycle de la vie ou l’odyssée humaine, Alain Marc et Laurent Maza

 

Des 14 poésies sonores entendues, écoutées, réécoutées via le remarquable CD-audio Le Grand cycle de la vie ou l’odyssée humaine, d’Alain MARC et Laurent MAZA (une co-production Première Impression, Artis Facta), j’ai retenu des bribes des extraits/ardemment remarquées (Oreilles Vives…).

NB : ces notes « tapuscrites » découlent directement d’une écoute personnelle, la mienne. C’est dire qu’elles ne présupposent pas de l’exactitude de la mise en page/de la mise en forme. Ces notes tapuscrites sont donc des notes auparavant retranscrites d’après écoute du CD-audio correspondant.

« La démarche de différencier le texte entendu du texte écrit est une bonne démarche » m’écrivit un jour Alain Marc. Mon souci restait de ne pas déformer pour autant le texte écrit initial, de ne pas dénaturer la démarche de l’auteur. Différencier le texte entendu du texte écrit peut avoir un avantage, peut-être : celui d’établir une marge de manœuvre spirituelle.

La comparaison entre la notation du texte entendu ainsi que sa réception acoustique/signifiante-significative par une auditrice & le texte écrit pourrait s’inscrire, pensais-je, dans le cheminement/le déroulé de ce fil fragile mais tendu jusqu’à la solidification de l’Incassable, de l’écriture. Ce fil sur lequel on tente d’avancer – avec le CRI parfois comme balancier/ contrepoids (?) pour ne pas être/ happé par le ver/tige du texte ou rétablir une stat/-ion où la marche Si/Non perdrait le rythme de son équilibre, par excès d’assurance ou perte de contrôle.

Cosmos & Singularité uni(s)-vers/ tant de mondes différenciés/ voyages d’Une conscience cependant. Ce qui constitue à la fois le vertige de l’inachevé & la cohérence de l’œuvre de toute une vie, finalement. Cosmos & Singularité uni(s)-vers/ tant de mondes différenciés mais/ solidarisés dans une cohérence cyclique-cosmique/– une cosmogonie ? –/ avec « l’esprit (…) principale zone érogène/ qui/ trans/-cende– oui – et qui ouvre/ heureux qui/ comme/ l’artiste/ de toujours nouvelles gerbes/ de/ poésie. Puisse cette démarche entrouvrir – peut-être/peut-être pas – de nouvelles perspectives… Voici, pour les passages entendus et retenus :

D’abord cet extrait qui me semble d’une brûlante actualité, même si le message demeurera, de fait et en l’état, toujours d’une permanente urgence, intérieure et extérieure :

 

L’art est un combat (Assertion)*

Le premier rôle de l’ar/ tiste

est de dire/ NON.

Non

à la cruauté.

Non

à la bêtise.

Dire NON

au triomphe/ au dédain infini/

de la force sur la/ faiblesse.

La plupart des gens font leur

vie/ quotidienne/ en noir et blanc

alors que les artistes /

dans toutes leurs œuvres /

cherchent toujours à la faire /

en couleur.

Fou /

Malade /

Créateur

Il a tout vécu

de la condition/ humaine.

Sans art/ le monde serait

le goulag/ de l’âme.

* Dans « L’Art est un combat ! » je signale entre parenthèse : (Assertion). Cela me semble important. Mais cela reste l’une des rares « didascalies ». Mettrai-je ou non un « A » ou un « a » au mot « art » ? – J’aime le « A » pour la souveraineté/le pouvoir de la Liberté qu’il préfigure, sans vouloir pour autant prendre le risque que cette majuscule s’interprète dès lors dans la lignée idéologique d’une conception partisane de « l’art pour l’art ». Ainsi dès les premiers mots entendus de ces 14 poésies sonores, dès le premier texte mis en voix, le prisme d’interprétations ouvertes se dessine, configurant en chacune de ses lignes jaillissantes un monde à chaque fois autre, autonome dans sa configuration, inaugurant un sens différent/singulier.

 

Des passages

sur l’attention portée à Soi

m’ont arrêtée.

Quel prophète, quel sage de quelle cène serait l’artiste, quelle espèce de mi-Narcisse mi-Orphée au passage des reflets vers l’Uni/-vers ?

 

Relier les êtres

mais surtout

et avant/ tout

évangéliser/ sa part d’ombre.

Repérer

ce que je n’ai pas le courage

de donner.

Questions de l’invisible ou la question du Sens

Fondement

absolu et in/

-déterminé

Inaccessible qui demeure/ mystère

dans la religion/ de soi.

Pénétrer

l’occulte du monde

dans l’obscur/ de la connaissance

l’essence de l’éternel

où est/ le commencement

le big-bang/ dans le/ sacré.

Secret inviolable/ dans une

spiritualité

inaccessible/ aux sens.

Cycle cosmique.

Le sens véritable

de la vie/ terrestre

est de comprendre

et de/ réaliser

sous la forme parfaite

de la sagesse

les intentions du dieu vivant /

de passer la porte

de la pensée.

 

Passer la porte de la pensée, dit le poète.

Écrire le cri, Geste incontournable et sans cesse recommencée dans le travail d’Alain Marc :

Si le cri est agitation maximum

si le cri est paroxysme

il conduit en final au/ silence

et permet d’atteindre la plénitude/ totale

Le/ silence ne s’impose pas

de l’intérieur comme de l’extérieur

il se gagne/ petit à petit /

sur soi-même et sur le monde.

Le poète de l’ab/-solu a-t-il

d’autre lien dit insoluble que :

Le choix de la folie. (Assertion)

 

Toutes nos vies sont des miroirs /

pulvérisés

Toujours/ sur la corde raide.

Névrose/ affection mentale où l’In/-conscient/ nié/ réclame sa part.

La névrose est la souffrance d’une âme

qui cherche son

sens.

Douleur morale est/ bien/ le mot car

douleur

il y a

et morale

elle est.

Cette souffrance du mal/-ade enfermé

dans sa prison de mots.

La souffrance

marque toujours de son empreinte

les corps et les visages.

Bain d’immersion dans le monde, lui aussi incontournable, pourvu que le rire l’emporte, sauf à y/ périr :

Mondia/ lisation

le plus grand des chantages modernes.

Profit &/ Chômage

où l’accroissement de l’un

ne va pas sans l’accroissement

de l’autre.

Culte de l’image/ de sa propre Image

S’enfermer

de plus en plus dans un/ isolement

Chacun dans son clan

Chacun dans sa vie/ dans sa tour/ d’ivoire

Solitudes

dans les embouteillages et les gaz/ d’échappement

Un/ par voiture

Chacun pour son petit/ trajet

Chacun avec sa petite/ musique

Seul dans l’autobus

Seul sur le stra/-pontin/ du métro parisien

Avec l’espèce d’al/-légresse intérieure

qui ac/-compagne la découverte

de solution

Je voudrais

que cette ferveur passe

dans le projet.

L’amphithéâtre est là

totalement invisible

du reste/ de la construction.

Il y a la grande unité que je cherche

la concrétisation aboutie de la première

image mentale.

Le temps

est mesuré.

Jamais

la composition/ n’a été aussi claire/ aussi simple

tout en étant complexe

concernant cette distance

cette retenue

et cette élégance /

intérieure.

Tout/ vrai/ créateur

recherche la

vérité.

Être l’être/ qui aime

qui croit

et qui crée.

Susciter une/ réflet/-xi-on

car l’art

suscite la pensée.

L’artiste est là /

méditant.

Cent ans qu’il s’édifie

alors que les astres/ s’abaissent /

– Il

frappe.

A méditer. A réfléchir. A s’y refléter. Pour gran/- et bon/-dir.

Dans les vocables d’une cosmogonie du Sens, d’un cycle cosmique compris – pris avec soi – pour des îlots d’individualités édifiés en astres et en îles/ soudés dans des lueurs conquises/ au regard des étoiles/ à la profondeur des chants d’or et de terreur/ à terrer plus profond que terre/ plus profond sous soi/ dans les hautes ardeurs/ les purs et authentiques vertiges/ de fenêtres ouvertes/ sur un Avenir encore/ en CRI/ailleurs = ici/ possible.

 

Murielle Compère-Demarcy

 


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A propos de l'écrivain

Alain Marc et Laurent Maza

 

Alain Marc est un poèteécrivain et essayiste français né en 1959 à Beauvais. Il effectue également des lectures publiques1.

 

Laurent Maza : Formé aux techniques du spectacle ainsi qu’à la composition électroacoustique, Laurent Maza est un collaborateur régulier de la compagnie Chant de balles-Vincent de Lavenère pour laquelle il a réalisé plusieurs créations sonores des spectacles. Il a par ailleurs travaillé pour le théâtre (Théâtre du Tapis volant, Cie Marion Mirbeau) et réalisé plusieurs créations sonores pour Alain Marc.

Il est également régisseur lumière, régisseur de tournée et régisseur général pour différents projets de cirque, théâtre et danse.

 

 

A propos du rédacteur

MCDEM (Murielle Compère-Demarcy)


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Murielle Compère-Demarcy (pseudo MCDem.) après des études à Paris-IV Sorbonne en Philosophie et Lettres et au lycée Fénelon (Paris, 5e) en École préparatoire Littéraire, vit aujourd'hui à proximité de Chantilly et de Senlis dans l’Oise où elle se consacre à l'écriture.

Elle dirige la collection "Présences d'écriture" des éditions Douro.

 

Bibliographie

Poésie

  • Atout-cœur, éditions Flammes vives, 2009
  • Eau-vive des falaises éditions Encres vives, collection "Encres blanches", 2014
  • Je marche..., poème marché/compté à lire à voix haute, dédié à Jacques Darras, éditions Encres vives, collection "Encres blanches", 2014
  • Coupure d'électricité, éditions du Port d'Attache, 2015
  • La Falaise effritée du Dire, éditions du Petit Véhicule, Cahier d'art et de littérature Chiendents, no 78, 2015
  • Trash fragilité, éditions Le Citron gare, 2015
  • Un cri dans le ciel, éditions La Porte, 2015
  • Je tu mon AlterÈgoïste, préface d'Alain Marc, 2016
  • Signaux d'existence suivi de La Petite Fille et la Pluie, éditions du Petit Véhicule, 2016
  • Le Poème en marche, suivi de Le Poème en résistance, éditions du Port d'Attache, 2016
  • Dans la course, hors circuit, éd. du Tarmac, 2017
  • Poème-Passeport pour l'Exil, co-écrit avec le photographe-poète Khaled Youssef, éd. Corps Puce, coll. « Parole en liberté », 2017
  • Réédition Dans la course, hors circuit, éd. Tarmac, 2018
  • ... dans la danse de Hurle-Lyre & de Hurlevent..., éd. Encres Vives, collection "Encres blanches" , n°718, 2018
  • L'Oiseau invisible du Temps, éd. Henry, coll. « La Main aux poètes », 2018
  • Alchimiste du soleil pulvérisé, Z4 Éditions, 2019
  • Fenêtre ouverte sur la poésie de Luc Vidal, éditions du Petit Véhicule, coll. « L'Or du Temps », 2019
  • Dans les landes de Hurle-Lyre, Z4 Éditions, 2019
  • L'écorce rouge suivi de Prière pour Notre-Dame de Paris & Hurlement, préface de Jacques Darras, Z4 Editions, coll. « Les 4 saisons », 2020
  • Voyage Grand-Tournesol, avec Khaled Youssef et la participation de Basia Miller, Z4 Éditions, Préface de Chiara de Luca, 2020
  • Werner Lambersy, Editions les Vanneaux ; 2020
  • Confinés dans le noir, Éditions du Port d'Attache, illustr. de couverture Jacques Cauda; 2021
  • Le soleil n'est pas terminé, Editions Douro, 2021 avec photographies de Laurent Boisselier. Préface de Jean-Louis Rambour. Notes sur la poésie de MCDem. de Jean-Yves Guigot. Illustr. de couverture Laurent Boisselier.
  • l'ange du mascaret, Editions Henry, Coll. Les Ecrits du Nord ; 2022. Prélude et Avant-Propos Laurent Boisselier.
  • La deuxième bouche, avec le psychanalyste-écrivain Philippe Bouret, Sinope Editions ; 2022. Préface de Sylvestre Clancier (Président de l'Académie Mallarmé).
  • L'appel de la louve, Editions du Cygne, Collection Le chant du cygne ; 2023.
  • Louve, y es-tu ? , Editions Douro, Coll. Poésies au Présent ; 2023.