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La Styx Croisières Cie - Mai 2020 (par Michel Host)

Ecrit par Michel Host le 03.07.20 dans Chroniques régulières, La Une CED, Les Chroniques

La Styx Croisières Cie - Mai 2020 (par Michel Host)

 

Ère Vincent Lambert, An II

Humain, citoyen le plus vulnérable, la République française, la médecine, la banque et la magistrature réunies, t’ayant baptisé Légume, te tueront.

 

Diogène de Sinope, « le Cynique »,  considère qu’il convient que « le sage s’établisse de préférence là où les imbéciles sont en plus grand nombre, afin de démasquer et de corriger leur stupidité ».

Scolie, Diogène de Laërte (?)

 

Lµ-1. La logique mathématique et démographique voudrait donc que Le Cynique se fût établi dans les villes les plus importantes, les mégapoles de son temps et de sa région (Athènes, Thèbes, Corinthe…), ce qu’il fit en effet. Il voyagea beaucoup, s’arrêtant aussi dans des villes et bourgades moins peuplées, où il dispensait ses « conseils » philosophiques, leçons dont ne nous sont restées que très peu de traces écrites (Cf. Diogène, Jean-Manuel Roubineau, PUF).

Selon ce que nous rapporte Diogène de Laërte, nous devons conclure que Le Cynique, recherchant les lieux les plus peuplés d’imbéciles, était doué d’un optimisme à tout crin, d’une folle énergie ou d’un aveuglement sans doute momentané et volontaire, car il ne pouvait ignorer que les imbéciles sont légions, partout répandus, et que la stupidité est une des plus fortes racines de l’esprit humain. Ce qui les rend indestructibles.

 

µ-2Restes, Reliefs et Oublis

Un oubli essentiel ou, si l’on veut, un rappel que je me dois de faire plus régulièrement. Ceux qui refusent ou négligent de lire le Coran sont dangereux par négligence, ou paresse, ou encore par volonté de ne se plonger dans aucun des traités religieux fondateurs des monothéismes par une trop étroite compréhension du concept de laïcité.

Dans la collection Folio Classique, d’accès peu onéreux, ils en trouveront, en 2 volumes (1233 & 1234), l’excellente traduction de Denise Masson.

Ils n’y liront pas le mot « amour », ici jamais prononcé, mais seulement celui d’en finir (les faire disparaître) avec les « mécréants », soit ceux qui ne croient pas ; avec les « infidèles », soit eux-mêmes et leurs descendants, avec ceux qui pratiquent une autre religion ; et avec aussi les « mauvais musulmans », soit ceux dont la croyance se laisse peu ou prou influencer par fréquentation de la sphère non musulmane.

Ils comprendront qu’un musulman est avant tout et exclusivement musulman. Que les concepts de « musulman français » ou de « français musulman » n’ont pas de réalité, et que l’on est en présence d’une identité provisoire au service du projet de domination (le Califat universel), en présence d’un masque qui sera un jour levé, lorsque la supériorité démographique s’établira. Et si ce jour venu, des minorités musulmanes rechignent ou s’opposent au projet, d’autres aux convictions plus déterminées viendront le leur rappeler d’une façon ou d’une autre. Tout cela est inscrit dans ce saint Livre transmis par Allah à Mahomet son prophète.

Il faut considérer que ne pas vouloir être averti de la pensée d’un ennemi momentanément dissimulé est suicidaire, voire stupide.

Ennemi ? Voyons sa dernière action repérable, de stade encore artisanal : nous pensons à ce délicieux jeune homme, Abdallah Ahmed Osman, qui, aux premiers jours d’avril de cette année, dans la ville de Romans-sur-Isère, tua une ou deux personnes et en blessa d’autres, pour ces bonnes raisons qu’elles se trouvaient sur son chemin, qu’il s’était récemment « rapproché de la religion » (id est : la seule, la musulmane) et que ces personnes n’étaient pas de ladite religion, car ce jeune homme fort courtois leur demandait de l’en assurer avant de les poignarder.

N.B. : La laïcité est un concept inaccessible et inassimilable par le cerveau de tout bon musulman, car c’est un concept de la pluralité harmonieuse. Le musulman n’a foi qu’en l’unicité. Le laïc est, de nos jours, un être touchant, grand idéaliste ou ingénu que je comprends néanmoins, mais que sa croyance en une possible harmonie n’empêchera pas de mourir (lui, ou l’un ou plusieurs de sa famille d’esprit) en odeur de laïcité.

 

µ-3Faits et gestes

Le « geste » du mois est sans contredit l’assassinat, à Minneapolis, du Noir de 46 ans, George Floyd, étouffé par un policier Blanc, du nom de Chauvin, en pleine rue, face à un public horrifié et maintenu à distance par trois autres policiers. George a la tête contre le bord du trottoir, Chauvin le tient immobile, menotté dans le dos, appuyant de toutes ses forces avec son genou sur son cou alors qu’il le supplie de relâcher sa pression : « Monsieur, lâchez-moi, je ne peux plus respirer ». La scène est insoutenable. George Floyd sera emmené à l’hôpital. Il mourra dans l’ambulance.

Gl. / Certains gardiens de l’ordre aux États-Unis sont les garants du désordre et du crime. Le président Trump a condamné les manifestations spontanées, les émeutiers et pilleurs de supermarchés surgis à la suite de cet assassinat (meurtre prémédité, rappelons-le), mais n’a pas eu un mot pour la malheureuse victime, un père de famille de 46 ans. Les États-Unis, quoique riches des techniques les plus sophistiquées, ont encore beaucoup à faire pour atteindre le stade de la civilisation. On apprend que, pourchassé comme gibier par la Garde nationale, le peuple se soulève, noirs et blancs réunis, dans les plus grandes villes américaines. Il est donc permis d’espérer encore.

 

µ-4Ils ont dit, écrit…

Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale I (au Fig. le 3/V/2020) : « On doit apprendre à vivre avec le virus et adapter notre modèle d’organisation. Nous sommes en train d’inventer un système. Certaine familles pourront choisir l’enseignement uniquement à domicile. L’instruction, elle, reste obligatoire. Nous sommes très attentifs à ce que chaque élève soit en lien avec le système scolaire, avec un suivi personnalisé ».

Gl. / Quand le ministère de l’Éducation ou ses pédagogues « inventent un système », le pire est à craindre. La qualité, comme dans la cuisine toute préparée, va baisser. Un titulaire du certificat d’études, en 1935, savait lire, écrire avec un minimum de fautes et compter correctement. Aujourd’hui un bachelier ne le sait plus. Il a peu lu, évité les dictées, on ne l’a pas embarrassé de grammaire, il n’a compté qu’avec une calculatrice de poche, une « règle de trois » reste un mystère pour lui. L’enseignement « uniquement à domicile » nous ramènera à l’ancien régime : des aristocrates éduqués au château restèrent des ânes, d’autres furent des génies de la littérature ou de la science. À l’école publique s’assiéront les enfants des familles dépourvues de château, pour le dire ainsi. Les élèves s’y feront rares, car la bourgeoisie a pour ambition de s’enrichir et de singer l’aristocratie. Le « lien avec le système scolaire » se fera grâce au numérique, on aura besoin de moins de professeurs et de moins d’écoles. Comme on vendit nos usines et nos entreprises productives, des aéroports… on vendra alors nos écoles vides d’élèves pour en faire des antiquités architecturales ou des maisons secondaires, ou y loger les immigrés, ignares de préférence, que nous importons avec enthousiasme et obstination quoiqu’ils nous haïssent de toutes leurs forces dès qu’ils constatent que notre pays n’est pas le paradis sur terre. Dans des centaines de localités françaises les gares, les gendarmeries, les mairies, les Postes sont closes et mises sur le marché.

– Yves Thréard : « Poser une question ou s’interroger sur une mesure prise actuellement, c’est l’assurance de se cogner contre une norme, une doctrine, un protocole, une procédure, une tradition. Au pays de Voltaire, Kafka est roi » (Le F., 7/V/20).

– Luc Ferry : « Pour une d’entre eux (les non ou peu croyants), le ciel est devenu vide, il n’y a ni cosmos, ni divinité qui puisse donner la moindre signification à la mort d’un être aimé. Pour Ulysse ou pour un stoïcien, mourir c’était rejoindre l’ordre cosmique, s’y ajouter comme un fragment de puzzle s’ajoute au tableau d’ensemble. Et comme le cosmos était éternel, en mourant, on devenait pour ainsi dire un fragment d’éternité (Le F., 7/V/20).

– Gl. / De tout temps, le cosmos fut vide. La mort d’un être humain, qu’il fût aimé ou honni, n’a aucun sens. Pas plus que sa naissance. Il en est de même pour un chien, un crocodile, une tigresse, une musaraigne, un pigeon… Quant aux puzzles, achevés ou non, ils finissent d’ordinaire dans un cercueil appelé boîte de rangement. On range ceux-ci dans les greniers, ceux-là dans les cimetières.

– Lorsqu’il se souvient de la libération de Paris, Michel Audiard pense encore à ces résistants de la dernière minute qui croyaient dissimuler leur lâcheté en rasant les femmes supposées avoir « couché » avec des Allemands, en les traînant à demi nues par le rues et leur faisant subir les pires humiliations : « Cette équipe de coiffeurs exaltés me faisait, en vérité, assez peur ». Plus loin : « Alors comme ça, pour rire, les patriotes leur peinturluraient des croix gammées sur les seins et leurs rasaient les tifs » (Cf. Fig. Mag. 22 mai 2920).

/ Gl. J’ai cent fois vu les images de ces bourreaux poursuivant des femmes dans différentes villes de France, aux jours de la Libération. À chaque fois, la honte et le dégoût.

Chateaubriand : « C’est une très méchante manière de raisonner que de rejeter ce qu’on ne peut comprendre » (Le Génie du Christianisme).

/ Gl. C’est le mode de raisonnement favori de nos idéologues de droite comme de gauche, un procédé fort pratique. Le rejet signe l’inutilité du débat, de la confrontation des idées, de l’acceptation de l’erreur éventuelle. Aucune fatigue. L’aveuglement volontaire, avant la servitude.

Jean-Manuel Roubineau, qui enseigne aux universités de Rennes 2 et à l’Université libre de Bruxelles, vient de publier aux PUF un passionnant Diogène qui sort le lecteur des clichés concernant le philosophe et dont il sera rendu compte dans la Chronique Les Livres, de La Cause Littéraire.

 

Lµ-5. « Monsieur… Monsieur… »

– Monsieur, j’ai quelque chose à vous dire.

– Quoi donc, monsieur ?

– J’ai rencontré Dieu, monsieur !

– Où ça, monsieur ?

– Dans ma tête, monsieur.

– Et elle n’a pas explosé.

 

Lµ-6Pensées et divagations

6. Homère n’a connu ni Josyane Savigneau ni la chronique littéraire du Monde. Il a écrit en paix.

7. Ennemi : son moi m’est haïssable. Ami : son moi m’est praticable (1).

Contre-pied. Dire que l’on pense est une folle prétention. Des pensées nous viennent, un point c’est tout (M. H.).

8. Sur son vélo, filant vers le motif, il hurle : « Je ne suis pas un peintre du dimanche, je suis un peintre du jeudi ». C’était un vendredi.

9. Le ciel est bleu ou gris. Pourquoi pas jaune ou vert ? Dieu s’en est-il inquiété ?

10. Ma tête parfois se vide, se fait crâne en la tombe. Il fut plein comme un œuf : songes, idées, paroles, paysages, femmes… agrémenté de foutraqueries, c’est vrai. Et là, sans prévenir, entre orbites et trous de nez, les courants d’air. Vertige.

11. Allah ! Oh là, là… Chut, silence !

12. Nous avons des écrivains par bottelées. Ce seraient charretées si l’enseignement ne produisait à foison ces intellectuels au petit pied dont la bave ne laissera aucune trace.

13. Son décolleté admirablement peuplé aimantait tous les regards : gorge exophtalmique ! (2)

14. Ce romancier nous assure qu’on ne peut vivre toute une vie sans avoir consacré un livre aux Africains. Il s’est exécuté, la chronique a applaudi. Aux Africains cela fait une belle jambe. Lui y a gagné d’entrer à l’Académie. Cela nous fait une belle jambe.

 

Lµ-7Boutades, sarcasmes, badineries et gaudrioles

– Louise de Vilmorin, écrivain, auteur du roman Madame de, porté à l’écran par Max Ophüls, répond aux « dames du Femina » qui la souhaitaient dans leur jury : « Je préfèrerais crever que de m’approcher de ce troupeau d’ânesses vaniteuses ».

/ Gl. Je relève l’anecdote car je suis toujours heureux de dire du mal d’autrui par personne interposée. Cela m’évite de passer pour méchant.

– Répliques filmiques du dialoguiste Michel Audiard :

« La vérité n’est jamais amusante. Sans cela, tout le monde la dirait ».

– « Avez-vous un médecin de famille ? – Non, je suis orphelin ».

« Mon père est à Vichy. C’est un homme qui a la légitimité dans le sang. Si les chinois débarquaient, il se ferait mandarin. Si les nègres prenaient le pouvoir, il se mettrait un os dans le nez. Si les Grecs… ».

/ Gl. Dans leur forme écrite (Cf. Fig. Mag. 22 mai 2020), la plupart de ces répliques sont quelque peu banales et alourdies. Mais on comprend que l’image et la parole leur donnent un contexte, un élan et une légitimité. J’en retiens deux, proches de l’aphorisme et que je ne connaissais pas, et une troisième qui, hormis ses relents racistes, dit une vérité souvent masquée de l’histoire de notre pays.

De Woody Allen, confiné dans son appartement de Manhattan. Interviewé par RTL :

« Être misanthrope, ça a du bon, car les gens ne vous déçoivent jamais ».

« À l’homme qui voit le verre à moitié vide, moi je vois toujours le cercueil à moitié plein ».

– Question : Si vous vous présentiez à Dieu, que lui diriez-vous ?

« Je lui dirais, pour le mettre mal à l’aise : Merci d’avoir fait du bon boulot en tant que remplaçant, mais je suis de retour, je reprends les commandes ».

– Jusqu’à ces derniers temps, nos défunts mangeaient les pissenlits par la racine. Or nous sommes au regret de constater qu’avec la prolifération des herbicides, ce dernier plaisir leur est désormais interdit. Désormais ils mourront de faim (M.H.).

Gl / Par souci de vérité, j’ajoute que cette mienne plaisanterie n’a jamais fait rire que la mienne personne.

 

Lµ-8Le Poème. Charles d’Orléans, Chanson XII

Logiés moy entre voz bras, / Et m’envoiez doulx baisier/ Qui me veingne festier / D’aucun amoureux soulas.

Tandis que Dangier est las / Et le voyez sommeillier, / Logiés moy entre voz bras / Et m’envoiez doulx baisier.

Pour Dieu, ne l’esveilliez pas, / Ce faulx, enuieux Dangier ! /Jamais ne puist s’esveillier ! / Faittes tost et parlez bas : / Logiés moy entre voz bras ! (Poètes et romanciers du Moyen Âge, Pléiade, p.1081).

 

µ-9Hic et Nunc. Visions, réflexions

– Cet « … et surtout la santé ! » – aimable souhait des fêtes anniversaires ou de l’an neuf – me faisait sourire autrefois, et il y a peu encore. C’était d’abord pour moi le souci des personnes âgées. L’assaut du coronavirus sur l’Europe et notamment sur la France, m’a donné à réfléchir. Nous avons la preuve qu’une population malade, anxieuse, apeurée et en liberté surveillée, tout comme une personne isolée, ne vit plus dans le plein exercice de ses facultés et possibilités. La plupart des secteurs vitaux de l’économie s’effondrent. L’argent manque, les dettes se font incommensurables. L’école ne marche plus que sur sa jambe numérique. Les intellectuels de service tombent dans des bavardages contradictoires affolants. Il faut bien se rendre à l’évidence : la santé est le socle de tout en ce monde encore humain.

– J’ai bien conscience de la légèreté de ces chroniques mensuelles, brèves croisières sur les océans-poubelles de notre temps. J’y prends dans un étroit filet quelques poissons cancéreux, des bouteilles de plastique indestructibles, un dauphin agonisant, des ballots de drogue jetés par-dessus bord par les trafiquants… soit l’écume de nos jours, pour reprendre ce titre magnifique de Boris Vian. Je ne développe dans mes séquences aucune réflexion de longue durée, pas la moindre théorie, n’y prêche pour aucune Église, n’y donne mes coups de griffe qu’à l’insupportable et à l’absurde des hommes. C’est comme sur mes huit ans, quand je pêchais les grenouilles dans les fossés qui faisaient face à la maison de mes grands-parents, et tout ce qu’y abandonnaient, chaque nuit, les troupes allemandes en retraite : jumelles, lunettes à verres tournants multicolores, boîtes vides, linges et ustensiles de toute sorte, et jusqu’à une jeune prostituée blessée (et sans doute dérangeante par ses plaintes) que ma grand-mère fit soigner et qui, guérie, reprit sa route… Récolte d’antan. Ma récolte d’aujourd’hui est ce qu’elle est : elle aussi raconte l’époque. C’est toute mon ambition. Je l’étoffe aussi de ce que disent, pensent et font les autres… Je me vois en échotier des échotiers. J’entasse notre bric-à-brac existentiel. On le visitera peut-être plus tard, comme on visite les réserves d’un antiquaire mort en son grand âge.

– Je m’en veux d’insister. Madame Adèle Van Reeth est une nouvelle venue sur les ondes de France Culture, et dans le débat philosophique. Je la juge d’une intelligence supérieure puisqu’elle paraît comprendre parfaitement ce dont je ne saisis pas le premier mot, soit les raisonnements de Bergson lorsqu’il tente d’établir le lien entre la matière et l’esprit (ou l’âme). Mme Van Reeth est très belle, ce qui m’impressionne d’autant que je me trouve de plus en plus laid, et son beau prénom éveille en moi de très lointains échos de l’enfance. Dans un entretien qu’elle donne au Figaro Madame, il est clairement fait allusion à « son [votre] avortement » par Élisabeth Quin avec qui elle s’entretient. « Vous écrivez : « Comment parler de l’embryon, du passager. Il ? Ça ? Pas de mot ». « Quelle est votre réponse ? ». Adèle Van Reeth : « Je n’ai pas tranché. Je lègue au lecteur mon questionnement. À lui d’y répondre. Je ne me vois pas comme un guide moral ou une conscience politique ».

Gl / Selon moi, voilà une habile façon de ne pas répondre lorsque l’on sait si clairement poser le problème et que trancher est si simple : « Il » : l’embryon est un être humain. « Ça » : il est un déchet. Déléguer la réponse de sa propre conscience à la conscience d’autrui, sans que l’on veuille ou puisse juger de rien ni de quiconque, me paraît une sorte de lâcheté. Certes, un bref entretien ne se prête pas à une longue réflexion sur une question aussi brûlante. Ailleurs (sur France Culture, il me semble), avoir entendu Mme Van Reeth affirmer quelque chose comme : « La maternité n’est pas un problème pour moi ». Je me demande alors à quoi peut bien servir la philosophie. S’il n’y a « pas de mot », il y a, c’est l’évidence, le fait et ses conséquences.

 

Michel Host

 

(1) Paul Valéry, observateur plus fin, pensait lui aussi haïssable le « moi », surtout celui de l’autre.

(2) Vision plutôt que « pensée ». La demoiselle fut un temps stagiaire aux Éditions Grasset.

 

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A propos du rédacteur

Michel Host

 

(photo Martine Simon)


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Rédacteur. Président d'honneur du magazine.


Michel Host, agrégé d’espagnol, professeur heureux dans une autre vie, poète, nouvelliste, romancier et traducteur à ses heures.

Enfance difficile, voire complexe, mais n’en a fait ni tout un plat littéraire, ni n’a encore assassiné personne.

Aime les dames, la vitesse, le rugby, les araignées, les chats. A fondé l’Ordre du Mistigri, présidé la revue La Sœur de l’Ange.

Derniers ouvrages parus :

La Ville aux hommes, Poèmes, Éd. Encres vives, 2015

Les Jardins d’Atalante, Poème, Éd. Rhubarbe, 2014

Figuration de l’Amante, Poème, Éd. de l’Atlantique, 2010

L’êtrécrivain (préface, Jean Claude Bologne), Méditations et vagabondages sur la condition de l’écrivain, Éd. Rhubarbe, 2020

L’Arbre et le Béton (avec Margo Ohayon), Dialogue, éd. Rhubarbe, 2016

Une vraie jeune fille (nouvelles), Éd. Weyrich, 2015

Mémoires du Serpent (roman), Éd. Hermann, 2010

Une vraie jeune fille (nouvelles), Éd. Weyrich, 2015

Carnets d’un fou. La Styx Croisières Cie, Chroniques mensuelles (années 2000-2020)

Publication numérique, Les Editions de Londres & La Cause Littéraire

 

Traductions :

Luis de Góngora, La Femme chez Góngora, petite anthologie bilingue, Éd. Alcyone, 2018

Aristophane, Lysistrata ou la grève du sexe (2e éd. 2010),

Aristophane, Ploutos (éd. Les Mille & Une nuits)

Trente poèmes d’amour de la tradition mozarabe andalouse (XIIe & XIIIe siècles), 1ère traduction en français, à L’Escampette (2010)

Jorge Manrique, Stances pour le mort de son père (bilingue) Éd. De l’Atlantique (2011)

Federico García Lorca, Romances gitanes (Romancero gitano), Éd. Alcyone, bilingue, 2e éd. 2016

Luis de Góngora, Les 167 Sonnets authentifiés, bilingue, Éd. B. Dumerchez, 2002

Luis de Góngora, La Fable de Polyphème et Galatée, Éditions de l’Escampette, 2005