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L’écume des voyages, Vincent Jacq

Ecrit par Lionel Bedin 16.03.17 dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Récits, Voyages

L’écume des voyages, La Nouvelle Escampette, octobre 2016, 224 pages, 16 €

Ecrivain(s): Vincent Jacq

L’écume des voyages, Vincent Jacq

 

L’écume des voyages est une publication originale qui regroupe trois récits : Lisbonne, nuits intranquilles (poèmes) ; Vingt-trois moments de l’embouchure, des « clichés » écrits à Rabat dans les années 1980 et publiés en 1993 après « remuement de la langue », et surtout : Odeur d’encre, odeurs d’îles, un recueil de textes publié en 1991, peu connu du grand public ni des amateurs de littérature de voyage, et pourtant très littéraire et très voyageur.

« Plus on découvre de villes, de paysages, plus le mystère s’affine, et on parvient parfois à démêler quelques-unes de ses propres obsessions à mesure que chacune revêt le visage d’un lieu ».

Au fil d’une trentaine de chapitres, Vincent Jacq nous entraîne dans ses lieux, dans ses lectures, dans ses voyages, dans ses obsessions peut-être, en tous les cas dans une sorte d’abécédaire (mais sans ordre) de l’histoire des voyages, avec des thèmes variés.

À la lecture de chapitres comme De l’usage du vin chez les Pascuans, La tarentule d’Ida Pfeiffer, Les cerises de Baalbek, par exemple (et qui font penser aux chroniques de Simon Leys, ou de Jacques Meunier), on comprend puis on constate vite que l’auteur nous parle de « voyage » au sens le plus large, de l’ailleurs, de « l’autre », d’instants, de senteurs, d’anecdotes révélatrices, bref, de choses et d’autres, avec érudition, avec plaisir, en s’appuyant sur ses expériences, sur la connaissance de grands textes et de grands voyageurs (Bougainville, Marco Polo, Mendes Pinto, le Père Huc, Ibn Battûta, Victor Segalen…), dans un style parfois soutenu, comme une belle causerie au coin du feu.

Un thème parmi d’autres : les premières rencontres, les premiers moments passés entre le voyageur et l’autochtone, ces instants où l’on échange, ou l’on se comprend, où l’on fraternise, où l’on s’enrichit, avant que, la plupart du temps, la rencontre ne tourne à l’ennui, voire en conflit. Qu’il s’agisse des explorateurs pionniers ou du voyageur d’aujourd’hui. « L’harmonie paraît si parfaite que le capitaine ordonne de ne plus armer les hommes qui vont à l’aiguade », et pourtant Marion-Dufresne et ses marins seront massacrés. « Sans doute faudrait-il boire certaines villes très vite, en laissant la saveur amère au fond », écrit l’auteur-voyageur à propos de Rio qui, après ses grâces et ses charmes, montre vite sa violence et son béton.

Parmi d’autres thèmes abordés : qu’est-ce que le voyage ? Partir, est-ce être libre ? L’influence de l’avion dans la sensation exotique ; le regard des voyageurs sur l’Asie selon les époques ; le regard des explorateurs sur les mondes « découverts » ; l’attraction des lieux… On croise James Cook ou Alexandre Selkirk, on passe du Japon à la Tunisie, de la Tasmanie au Brésil. Toutes ces « écumes des voyages », aux confins de la littérature et de la géographie, comme l’écrit l’éditeur, sont passionnantes, et permettent au lecteur de réfléchir, de se poser des questions.

 

Lionel Bedin

 


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A propos de l'écrivain

Vincent Jacq

 

Jean-Claude Jacq, né en 1951, a été haut fonctionnaire (Alliance française, UNESCO, Institut français), ce qui l’a conduit dans de nombreux pays (Brésil, Portugal, Israël). Il écrit des livres sous le nom de Vincent Jacq.

 

A propos du rédacteur

Lionel Bedin

 

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Lionel Bedin réside à Annecy (Haute-Savoie). Il est président de l’association La Route bleue (www.laroutebleue.net) pour la promotion de la littérature de voyage, il a créé les éditions Livres du Monde (www.livresdumonde.fr) et il est l’auteur d’une Brève histoire de la littérature de voyage.