Jusqu’à son vol d’oiseau b
C’est un opéra (Lulu de Berg)*
Et pourtant le silence
À la fin de l’acte I
Et pourtant s’affirme
Dans l’absolu perturbé
Du silence
La douce et inquiète et débordée
Nudité du geste
Reprenons
la musique
la musique
la musique
et le silence
inexplicablement
le silence
longuement
pendant qu’un oiseau blessé
danse
et
dansant
refuse
peu à peu
l’apparat
tout
apparat
jusqu’à son propre vol
d’oiseau blessé
(Tchaïkovski
malade)
pendant qu’une coiffure
et un torse
sont défaits
sous deux regards
le regard expressif
d’une femme majuscule
échappée d’un film – violenté dans son mouvement – de Cassavetes
et le regard attentif
calme
d’une créature
sans vie
mi-femme mi-animal
donnée à David Lynch
(les cauchemars
savent donner)
Matthieu Gosztola
* Voir la critique que nous avons faite de cette version dans Tutti Magazine.
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