Je Tu mon AlterEgoïste (extrait 1), par Murielle Compère-Demarcy
Le téléphone dort de son sommeil de solitude et de silence
Chaque jour entier est une aube qui te rappelle
dans les eaux troubles de l’oubli la fable du soleil
Réseaux infinis de sable et de sel
résonnant dans le clair bruissement des algues
allongées sur la grève
L’absence caresse le vide de sombres errances
Avortées trop d’esquisses s’achèvent
dans le frêle esquif du rêve
Le remugle des nuits remue
sa bauge de fausses promesses
son épiderme à vif
attend
que ruissellent les premiers givres
que la première étincelle saigne
d’une voix en attente
dans le ventre sous-marin de la terre où dort
pourtant /
l’océan vivant
Vaste chevelure mèches d’images mouvantes
Un monde que tes vœux reformulent
Monte le roulis des coquillages jusqu’à l’écume
de la mer impatiente
Démonté pourtant l’espoir
sur le bord d’une page
rêve d’approcher sur une île
parole plus humaine
Murielle Compère-Demarcy (Je Tu mon AlterEgoïste, éd. L’Harmattan, 2016)
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