Je marche (suite) (poème chanté/compté à voix haute) 2
Je marche dans le pas des chevaux
où des haleurs les tirent
toujours plus loin / toujours plus haut
Des tombereaux d’étoiles
parsemés d’orge & d’orages
charriés dans le crin des ridelles /
Dans le flot des autans /
aux crinières d’argent /
aux crinières des gerbes dispersées dans le vent /
dans le blé des poèmes
– Les chants de Poésie / avant tout / en avant
Des passages précoces d’oiseaux migrent /
sur la ligne de mémoire au faîte de mes traces
vers le large d’autans / l’interface
du Temps
Je découpe la frange des anges
agoraphones/
au pupitre des frontières allophones
La phrase en prière / le Verbe debout
entêté
de poèmes /
Anges agenouillés face /
– le poing en réplique –
à la brutalité/
infirme/
des hommes
Sur la route
des problèmes
Sur la vitre du sommeil
la roulette des rêves
trace /& coupe
des paysages aux parfums des fenêtres
Arches de lumière
dans l’œil atteint des poèmes
Ivresses réelles /ivres de réveils
Je marche / à cœur-joie
Je saute / à cloche-pied
sur le jeu des marelles de l’Enfance
à compter du jour
où j’ai décompté le rythme /
perdu/
du destin
Le fatum aggravé / des croyances assénées
par des pouvoirs malsains
J’ai mis un cercueil de paille
en tête de liste
pour mes sept souhaits dédiés
au Malin
Celui qui flambera neuf
dans le sang éteint
des artères
Jusqu’au terme d’Outre-Veine
Un poème pour gri-gri
sur le col blanc de la Gueuse
Un froissement de chrysanthèmes
Une gerbe de feux-follets
survivant au paraphe funèbre /
de la Tueuse / à long terme (?)
Murielle Compère-DEMarcy
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