Ici suivi de Éloge du vent, Max Alhau
Ici suivi de Éloge du vent, 2017
Ecrivain(s): Max Alhau Edition: Editions La Porte
Se tenant face au vent, à sa douce immensité (souvent)en caresse, Max Alhau est à « l’écoute de ces paroles qui furent [s]iennes et qui ne sont plus qu’un écho à travers le temps ». Il a fait choix de « prendre la terre telle qu’elle se donne », et de regarder « au plus épais des forêts quelles étoiles les éclairent ». Marchant, marchant, marchant, il cherche à être entraîné « au plus loin d’une vie sans frontière ».
Au plus loin ? Ici.
Ce qui est une manière belle de cheminer au-dedans de soi.
Dans une douceur tremblée qui ne renie rien de la profondeur du noir de fumée, Max Alhau dit la beauté qu’il y a à être là, comme un chuchotis, face aux sources, aux arbres, aux fontaines, à être là pour – déjà – disparaître, pour être – sans nulle douleur – ce frisson de source sur de la mousse, dans une forêt enchantée prenant le temps de venir saluer, de sa main peuplée d’oiseaux et de papillons de nuit (plus particulièrement le Manteau à tête jaune et la Phalène rustique), le mouvant des nuages.
Morceaux choisis :
Ce que tu retiens fébrilement dans tes mains, le moindre souffle le disperse et te voilà comme dépossédé de ce que tu n’avais jamais acquis.
Le chant d’un merle dans le silence du jour, comme s’il s’efforçait de le maintenir dans son juste équilibre, comme s’il repoussait les ténèbres à venir.
Ne laisse rien derrière toi, à part quelques pas semés en chemin. Ne compte que sur l’oubli pour savoir qui tu as été, tel l’éclair brûlant le ciel et retournant aussitôt vers son absence.
On n’en finit pas de débusquer les énigmes que chaque sentier recèle et d’oublier les raisons mêmes de nos errances.
Ce jour était si clair que tu aurais pu apercevoir le vent, écouter des paroles maintenant enfouies dans leur absence.
Matthieu Gosztola
Aller plus loin : se procurer le fort bel essai de Pierre Dhainaut – accompagné d’un choix de textes de Max Alhau – intitulé Max Alhau, une mesure ardente, Éditions des Vanneaux, collection Présence de la poésie, 2012.
Né le 29 décembre 1936 à Paris, Max Alhau aété professeur de lettres modernes dans la région parisienne puis au CNED de Rennes et chargé de mission pour la poésie à Paris X Nanterre.
Bibliographie
Poésie :
Si loin qu’on aille, L’herbe qui tremble, 2016
En bref et au jour le jour, La porte, 2015
Le temps au crible, L’Herbe qui tremble, 2014
Aperçus, Lieux, Traces, coll. « La main aux poètes », éditions Henry, 2012
Du bleu dans la mémoireavec des encres d’Hélène Baumel, Voix d’encre, 2011
D’asile en exil, Voix d’encre, 2007
Retour à Lisbonne, Tertium, 2007
Proximité des lointains, L’arbre à paroles Maison de la Poésie d’Amay, 2006
Horizons et autres lieux, Encres Vives, 2004
A la nuit montante, Voix d’encre, 2002
Nulle autre saison, L’arbre à paroles, 2002
Le fleuve détourné, L’arbre à paroles, 1998
Cette couleur qui impatiente les pierres, Voix d’encre, 1998
Sous le sceau du silence, Rougerie, 1995, Prix Artaud
D’un pays riverain, Rougerie, 1990
L’inaccompli, Sud, 1989
Ici peut-être, Rougerie, 1987
L’instant d’après, Brandes, 1986
Les mêmes lieux, Rougerie, 1982
Passages, Rougerie, 1980
Nouvelles :
Une ville soudain désertée, Editinter, 2004
La Falconnière, Editinter, 2000
La ville en crue, Amiot-Lenganey, 1991, Grand Prix SGDL de la Nouvelle
Le chemin de fer de petite ceinture, Le temps qu’il fait, 1986
Anthologie, essai :
Une mesure ardente, sur Max Alhau par Pierre Dhainaut, collection Présence de la poésie, éditions des Vanneaux, 2012.
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