Hommage à Roland Jaccard (par Philippe Chauché)
Roland Jaccard a mis fin à ses jours le lundi 20 septembre 2021 au matin. Ses amis, ses lecteurs attentifs, ne seront pas surpris, même s’ils penseront, à raison, qu’il aurait pu attendre encore quelques années et quelques livres avant d’en finir avec ce monde.
Nous avions, j’avais, rendez-vous ces derniers temps, un fois par an, avec un nouveau livre, des livres toujours brillants, piquants, drôles, lumineux, dernier en date : « On ne se remet jamais d’une enfance heureuse » (Editions de l’Aire) et cette même année Serge Safran publia son Journal, celui du Monde d’avant (1983-1988), qui est et restera comme l’un des grands livres de cette année fatale.
Roland Jaccard fut donc chroniqueur dans un journal du soir, il y parlait psychanalyse et littérature, éditeur de talent aux Presses Universitaires de France, où il y dirigea la collection Perspectives critique, il publia notamment des livres de Marcel Conche – Temps et destin, André Comte-Sponville – Petit traité des grandes vertus, Serge Doubrovsky – Autobiographiques : de Corneille à Sartre, Gilles Deleuze – Proust et les signes, Stéphan Zweig, Barry Paris – Louise Brooks, et ses propres petits livres – La tentation nihiliste, le catalogue de la collection quand il y œuvrait est étourdissant.
Roland Jaccard journaliste et chroniqueur, éditeur et écrivain, il établit lui-même une sélection de ses livres, lors de la publication du Monde d’avant, nous pourrions notamment retenir : Les Chemins de la désillusion (Grasset), Sugar Baby (Le Castor Astral), Flirt en hiver (Plon), Cioran et Compagnie (PUF), ou encore Retour à Vienne, illustrations de Romain Slocombe (Léo Scheer), Ma vie et autres trahisons (Grasset), Confessions d’un gentil garçon (Pierre-Guillaume de Roux), et enfin Les derniers jours d’Henri-Frédéric Amiel (Serge Safran).
Roland Jaccard fut aussi un grand lecteur : Freud, Amiel, Cioran, Wittgenstein, Proust, Maupassant, Schopenhauer, Takuboku, Kafka, et d’autres encore, fidèle en amitiés : Cioran, Clément Rosset, Gabriel Matzneff, Frédéric Schiffter, et quelques autres.
Son visage s’éclairait quand il parlait de ses amitiés admiratives, et de ses admirations littéraires, comme il s’éclairait quand il lisait ce que l’on écrivait de ses livres dans La Cause Littéraire : « J’éprouve toujours une petite jouissance à ne pas vous avoir déçu, Cher Philippe. Amitiés vives de Lausanne où je réside présentement. » 18 – 09 – 20, à la suite de la publication de notre recension consacrée à « Dis-moi la vérité sur l’amour », et quasiment un an plus tard : « Ici à Lausanne, c’est plutôt la pluie. Mais votre article est un rayon de soleil… Merci et chaleureusement. » après la publication de la recension sur « Le Monde d’avant. ».
Roland Jaccard va nous manquer, mais ses livres nous rappelleront, quand nous les ouvrirons, à son bon souvenir.
Philippe Chauché
Voici les recensions publiées dans La Cause Littéraire :
https://www.lacauselitteraire.fr/dis-moi-la-verite-sur-l-amour-roland-jaccard-par-philippe-chauche
https://www.lacauselitteraire.fr/station-terminale-roland-jaccard
https://www.lacauselitteraire.fr/john-wayne-n-est-pas-mort-roland-jaccard-par-philippe-chauche
https://www.lacauselitteraire.fr/confession-d-un-gentil-garcon-roland-jaccard-par-philippe-chauche
https://www.lacauselitteraire.fr/penseurs-et-tueurs-roland-jaccard
https://www.lacauselitteraire.fr/ma-vie-et-autres-trahisons-roland-jaccard-2
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