Histoire du couple, Jean Claude Bologne, par Michel Host
Histoire du couple, Jean Claude Bologne, éd. Perrin, mars 2016, 313 pages, 21 €
« Qu’il réponde à un désir de fusion ou d’épanouissement personnel, qu’il se nourrisse des querelles ou du partage des expériences, qu’il rassure par la fidélité ou permette, par une transgression mesurée, de satisfaire des curiosités passagères, le couple a su s’adapter aux contradictions de la vie moderne. Plus que la forme qu’il va prendre, de la multiplication des unions légales à la synthèse du « mariage pour tous », voilà peut-être le signe le plus marquant de sa vitalité », Jean Claude Bologne
« Mâle et femelle furent créés à la fois »
Une étude historique bienvenue – l’oubli, une grande ignorance parfois, restant à surmonter dans le domaine de la connaissance du couple –, une étude nourrie d’une impressionnante documentation et d’anecdotes révélatrices, traversant un ample panorama européen (avec des aperçus pertinents concernant d’autres aires de civilisation), le tout rédigé dans une langue d’une élégante et parfaite clarté où l’humour et la drôlerie trouvent leur chemin. Que demander de mieux ? L’idéal est classique : à cette lecture on s’instruira autant que l’on se divertira.
Une brève introduction pose les jalons d’une problématique ancrée dans l’Histoire des hommes, avec de fréquentes incursions dans les domaines sociétaux, donc des mœurs, et le rappel des tentatives diverses opérées au cours du temps par les politiques, les religieux, les juristes pour améliorer ou modifier ces modalités de l’existence à deux selon les besoins et les ambitions des uns et des autres, dans le souci d’éviter les aberrations les plus visibles ou gênantes et, en somme, de rendre l’existence humaine plus vivable et raisonnable. Mais le champ des formes du couple (du latin copula, copule, lien) est très vaste, dans le temps comme dans l’espace… Le mariage est la première à laquelle on pense. On mesurera son importance. Est-elle la seule ? Concubinage, amour libre, couples pacsés, couples extraconjugaux, homosexuels, fratries et compagnonnages plus anciens… et jusqu’au célibat qui, aujourd’hui, n’exclut pas la vie de couple. Quant aux séparations, aux divorces… sonnent-ils le glas du couple ? Le terme « ménage » semble intéresser d’abord l’administration fiscale et les statistiques… L’étude de Jean Claude Bologne consiste à éclairer ces divers moments et états des couples. Il envisage leur durée, la cohabitation imposée ou non, la place qu’y occupent les sentiments et/ou les intérêts patrimoniaux (transmissions diverses), la sensualité, la sexualité. Leurs intentions et buts essentiels… On y rencontre, bien entendu, la famille, l’enfant. Tout est passé aux tamis successifs de l’Histoire et de ses injonctions, car les temps, les lieux, les zones culturelles interviennent dans leur évolution, de façon parfois surprenante.
Évoquons brièvement chaque étape essentielle. La Préhistoire nous laisse dans les hypothèses : hommes et femmes vivaient-ils en couples, et selon quelles modalités ?… Dans la monogamie ou la polygamie ? Des traces subsistent de celle-ci. Le récit, la fable biblique nous apportent-ils des certitudes quand les traditions et les interprétations divergent ? Ève tirée de la côte d’Adam : indication d’une priorité, d’une hiérarchie dans la marche vers le couple uni, qui est la finalité : « Tu abandonneras ton père et ta mère… avec ta femme vous constituerez une seule chair » (Prophétie d’Adam) ?
La mythologie gréco-romaine nous dit l’origine prométhéenne des humains, mais aussi leur naissance des cendres des Titans, le mythe platonicien de l’androgyne originel et celui des quatre races d’hommes successivement créées par les dieux. Le Coran indique la fonction du couple, où « l’homme trouve le repos et dans lequel Dieu a établi l’amour et la bonté » (p.26). Dans la tradition de l’Edda germanique (rédigée au XIIIe siècle de notre ère) se marque une forte prédominance masculine, voire « machiste ». Au fond des choses, ces questions subsistent : création originelle ou évolution à partir d’un état primitif ? La femme : repos de l’homme, ou égale de l’homme ou mal absolu ? Quoi qu’il en soit, à l’époque biblique la règle du couple monogamique est dominante ; dans d’autres aires, la polyandrie (qui n’exclut pas la polygynie[i]) aurait favorisé la diversification du patrimoine génétique, encore que les préhistoriens penchent pour « la prédominance du couple » à la fin du néolithique (après un passage par un matriarcat primitif). Le mariage apparaîtra aux VIIe et VIIIe siècles comme le modèle originel, notamment dans une perspective créationniste, mais recherches et études ne sont pas closes. Il ressort de tout cela qu’« une histoire linéaire [du couple] n’est plus possible » (p.31).
Pour affiner l’analyse et la réflexion, l’auteur convoquera Friedrich Engels, la biologie – (pp.32-33) – et jusqu’à la zoologie (p.34), avec, au bout du chemin, une possible programmation de l’« infidélité » (par le gène DRD4) (p.35) –, cela dans l’intérêt de la diversification du patrimoine génétique… Mais voilà qui, peut-être, sert trop à point nommé l’évolution de nos mœurs actuelles ! La nature serait-elle devineresse et prémonitoire ? Cela, en tout cas, n’apparaît pas au lecteur comme une contradiction avec le souci d’héritiers légitimes et en excellente santé, tel qu’il se fait jour dans l’histoire d’Abraham, de Sarah et d’Agar, et de leurs fils Ismaël et Isaac (pp.37-38) ! Ces rappels à la mémoire sont passionnants, mais on en vient (par la simple logique évolutive des rapports entre hommes et femmes) à la constitution du couple légal (Ch. II, p.41).
Ce couple légal accomplira un long parcours. À Athènes, il se frayera sa voie entre la prostituée ; l’hétaïre, courtisane dispensatrices des plaisirs ; la pallaque ou concubine, et « l’épouse » : (gunaika), femme mariée, (gynê gamétê) ou épouse légitime (gynê gnésia) retenue le plus souvent au gynécée, « mère des enfants légitimes » et futurs héritiers. Très près des affaires matrimoniales, on trouve la transmission du nom et des biens avec celle du droit de cité (citoyenneté pleine et transmissible) que seul confère le mariage légitime. L’histoire de Périclès et de la milésienne Aspasie est à cet égard des plus intéressantes. Et non moins celle de Nééra (années 370 av. J.C.) qui tour à tour sera « prostituée, hétaïre partagée entre deux hommes, concubine d’un seul, puis femme légitime et mère de famille » (pp.43 à 47). À Athènes plus que dans d’autres cités grecques, les tribunaux ont beaucoup à faire, toutes ces formes d’unions pouvant être contestées et les « enregistrements » étant inexistants. Mais le statut de la femme mariée lui confère un pouvoir enviable et envié : elle est la « maîtresse de la maison », comme la femme romaine est « la matrone », au statut équivalent. Les empereurs agiront à leur guise : Vespasien reprendra son ancienne maîtresse, la traitant « presque en épouse légitime ». L’époque romaine apportera des avancées, des modifications, notamment dans le droit concernant les couples. Comme il ne s’agit pas d’une nation constituée (à la différence de la Grèce), mais à constituer à partir d’apports ethniques très divers, édifier un corps législatif commun est un travail de longue haleine, et d’autant plus difficile que Rome s’est fondée sur la violence faite aux Sabins (pp.55-56). Il faut des unions justes (conformes à un droit partagé et reconnu par tous). Une « capacité matrimoniale » (le conubium) est indispensable pour obtenir cette conformité, que viendra couronner une cérémonie religieuse sous l’égide de Jupiter (la confarrreatio), conférant à l’union un caractère sacré. La femme sera ici mieux protégée, elle ne pourra être répudiée sans que la loi y jette son regard, et ses intérêts seront préservés : peu à peu, cette forme de mariage, les justes noces, tombera en désuétude (avec la fin de la république). Il y faut honorer Jupiter farreus, un seul dieu, ce qui ne sera permis aux plébéiens qu’en 445, par la loi des XII Tables. Deux formes principales de mariage, la monogamie étant de rigueur, apparaîtront : mariage d’usage (la cohabitation étant un marqueur important de ce type d’union) ; mariage « par achat » (coemptio matrimonii causa) qui sera le plus courant jusqu’à l’Empire. La loi tente de prévoir les cas les plus divers, de les encadrer (1) ; des usages vestimentaires précis rendent visible chaque état du couple : par exemple la longue robe de la « matrone » ou mère de famille, le pan qui recouvre sa tête (la stola), le ruban dans ses cheveux (la vitta)… La femme verra sa tutelle s’affaiblir, puis disparaître : premier pas vers sa liberté personnelle (p.60), ce statut n’est pas à la portée des femmes issues de parents inconnus, ou des classes très inférieures ni de celles exerçant des professions méprisées (prostituées, marchandes, tavernières…). Celui de concubine (nullement frappé d’infamie) désignera la partenaire d’une union libre et stable avec un homme non marié (p.61) : on y recourt chez des esclaves (selon que leurs maîtres les traitent), les pérégrins (étrangers)… le statut des enfants est aussi pris en compte. Celui des soldats est particulier (pp.64-65). Le droit romain est une machine réellement orientée vers le(s) « progrès » – qu’on excuse cet anachronisme – qui tente de rationaliser en les améliorant, en humanisant les différents états des différents couples, cela au prix d’une complexité réelle que « le droit chrétien » tentera de simplifier, et peu à peu de réduire à un seul modèle de couple.
Jean-Claude Bologne consacre ici des pages précieuses au mythe de l’androgyne originel, attribué à Aristophane, à Plutarque, au Banquet de Platon, à Socrate et Aristote, mettant l’accent sur le poids très relatif de l’amour dans le mariage, dont le sens est à voir davantage dans « l’association économique » guidée par la nécessité de la descendance et de la « transmission », le respect grandissant pour l’épouse, assignée cependant à résidence (2) à Athènes, hors d’Athènes et dans la sphère romaine. Si les mœurs évoluent vers trop de situations scandaleuses, un Auguste tente de restaurer la dignité du mariage en promulguant des lois « sévères », dont lui-même s’exonère volontiers (pp.82-83). Il est aussi des formes peu conventionnelles de vie en couple : par exemple, celle de Socrate et de Xanthippe – légendaire et divertissante à la fois –, contrebalancée peut-être par cet autre couple qu’il forme avec le jeune Alcibiade ; on pense à Achille et à Patrocle, un modèle… Dans ces couples homosexuels formés de l’éromène et de l’éraste, la composante sexuelle est minimale, ou inexistante. Il s’agit d’autres échanges, d’autres transmissions : des savoirs, la philosophie, l’entraide guerrière… À Rome, on verra Néron épouser Pythagoras : une parodie ! S’il y a de vraies amours entre deux femmes, voire de vrais couples, la règle reste le mariage entre personnes de sexes différents. Si l’amour n’est nullement exclu des unions solennelles, il ne fait pas longtemps obstacle à la dissolution des liens si elle s’avère nécessaire.
Avec « le couple sacré » et le mariage chrétien, de forme unique, s’ouvre une ère nouvelle, où dans le couple, au cours de vingt siècles de christianisme, va « s’incarner l’union la plus sacrée qui soit, celle de Dieu et de l’humanité réconciliés » (p.95). Ce couple nouveau va se sceller dans un sacrement, où s’inscrit l’impossibilité de le rompre par le divorce ou la répudiation (sauf cas très exceptionnels), le dissensus ne pouvant annuler le consensus. Les membres du couple y vivront leur félicité ou leur martyre… mais le mariage devient le modèle de l’union dans un cadre exclusivement hétérosexuel et conjugal (p.96). Le terme de couple sous-entendra « couple marié ». Les « plébéiens » n’auront qu’avantages à gagner la respectabilité dans le mariage fondé sur cette morale conjugale et sexuelle (cf. Paul Veyne). Avec le déclin du rôle de l’Église, ce modèle finira par s’affaiblir grandement lui aussi, durant la période allant de la Révolution au XXe siècle (3).
L’empereur chrétien Justinien (VIe siècle) rénovera le droit romain : avec le Codex Justinianus, le concubinage passera peu à peu de la légalité à l’infamie. L’Église visera à respecter à la fois le droit romain (autorisation du mariage des esclaves par Calixte Ier 217-222) et à imposer le droit chrétien. L’héritage sémite proposera quelques difficultés, mais la forme unique du couple dans la tradition hébraïque aplanira les choses. La tradition germanique, très « émiettée », avec un concubinage plus ancré, la question clé de la virginité, celle des unions claniques… sera plus difficile à encadrer. Le cas de Charlemagne, qui vécut avec neuf femmes successives, quatre femmes, cinq concubines, et une dont le statut fut controversé… est exemplaire de la difficulté qu’ont les justes noces à s’imposer (pp.100 à 103). On était allé ainsi, cahin-caha, jusqu’à son père, Pépin le Bref, où la papauté tentera « d’édifier un mariage chrétien défini à la fois par l’autorité civile et religieuse » (p.103). Au IXe siècle, à l’occasion de troubles et de catastrophes diverses, Louis le Pieux suscite la rédaction de canons plus précis (ceux de Jonas d’Orléans…), un memorandum épiscopal… : sont imposées, juridiquement tout au moins, l’union chaste entre les époux (notamment sans rapports sexuels durant la grossesse), une « conduite honorable » envers les épouses – pas de « renvoi ni de répudiation ». Ce sera, pour l’honorabilité du couple et le respect de la femme, un véritable pas en avant.
Cependant, les modèles « alternatifs » ont à souffrir de la situation nouvelle (p.105 et sqq.). Le concubinage est dénoncé, au sens propre (affaire Sanson Vautier et Jeanne Étienne, 1314) : c’est désormais un délit « religieux », puisque opposé à un sacrement. La fornication sera aussi dénoncée : un couple non cohabitant est vu comme fornicateur). On pourrait discuter du rôle « civilisateur » de l’Église (4), qui repousse dans l’illégitimité ces couples divergents, dans une vraie tentative d’égalitarisme social avant la lettre : suppression de beaucoup d’abus du patriarcat ; suppression des « conditions » (celle d’esclave notamment) ; plus de morale à deux vitesses, celle prévue pour les hommes, une autre pour les femmes… Il y eut des « points » de résistance, surtout au sujet des libertés que s’accordait volontiers la noblesse et avec les cathares (p.107) qui conduiront l’Église catholique à se mettre en quête de l’hérésie ! Tout cela progresse néanmoins, non du seul fait des autorités religieuses, mais de celui des circonstances poussant à l’évolution des mœurs : expansion économique favorisant « le foyer réduit au couple » ; effacement lent du « clan » ; durabilité des unions dans le mariage ; une vie de couple avérée, même dans le concubinage, pourra être qualifiée de « mariage de conscience » ; diminution du pouvoir des interdits familiaux au profit de la seule décision des conjoints (consensualisme). L’essai de Jean-Claude Bologne consacre des pages éclairantes à la façon dont le protestantisme envisage ces problèmes, à l’encadrement légal du concubinage (barraganía) dans l’Espagne d’Alphonse X (Le Livre des lois, 1256/1265), avec des accommodements, des engagements contractuels entre les concubins, avec protection de leurs droits et de ceux de leurs enfants… (p.110-111). L’Italie connaît quelques difficultés en raison d’un important héritage antique, aussi de l’existence du domaine pontifical et sans doute des diverses traditions des cités… La question centrale reste celle du concubinage, qui là comme ailleurs, se résoudra par des « contrats » de concubinage qui rapprochent celui-ci du mariage. Des accommodements, donc, une souplesse tolérante… Par exemple, pour les clercs vivant avec une femme, le mariage étant impossible, le concubinage sert de roue de secours ! Des cas significatifs et curieux sont allégués aux pp.114 à 116). La reconnaissance du concubinage aura en outre favorisé la survie de bien des enfants bâtards, certains connaissant un destin historique (Guillaume le Conquérant, Jean de Dunois).
Le modèle matrimonial est devenu « prépondérant » à la fin du Moyen Âge. La lutte contre le concubinage (vu peut-être comme moyen pratique de contourner la règle de l’indissolubilité !) reprend, plus aiguë, aux XIVe et XVe siècles. Au XVIe siècle, il est à nouveau clairement vu comme infamant. Le concile de Trente et certains évêques l’imputent à péché… On lui attribuera le châtiment de la peste… il deviendra passible d’amendes, d’excommunication ! Vient ici (p.122 & sqq.) une abondante et riche réflexion sur l’évolution du catholicisme, quant au couple, vers une désaffection pour ce qui concerne la descendance du couple et une réorientation vers la haute surveillance mise sur sa sexualité (le mariage permet au moins d’éviter la fornication) : à quoi bon faire des enfants si l’on n’a rien à transmettre et dans l’attente de la fin du monde « imminente » ? (5) C’est donc sur la morale sexuelle que va tomber l’accent ! Sont posées les questions de la virginité de ceux qui souhaitent se marier, celle du « plaisir » sexuel apparemment en contradiction avec la vertu… L’auteur rappelle que « Sainte Ida de Boulogne, mère de Godefroy de Bouillon, “usa de son mari par devoir, comme si elle n’avait pas de mari” ». Est amusante – ou sinistre (!!??) – la page consacrée à saint Jérôme : « Il est adultère, celui qui se montre un amant trop ardent de sa femme » ; à Brantôme, qui déconseille que l’on enseigne des postures érotiques à l’épouse, au risque de la rendre paillarde ; à Montaigne (6), dont la pensée, parfois, manqua peut-être d’un sage scepticisme au nom de la raison ou d’un humour discret ! La sexualité réservée à la rencontre procréative, dans le meilleur des cas, n’est-ce pas l’amour en bonnet de nuit et chemise de coton à l’heure où la nudité serait plus recommandée ? Jean-Claude Bologne semble voir ici un héritage de Solon : « Rien de trop ». À moins que cette suspicion ne vienne de la crainte que dans les excès, l’homme ne soit privé de son libre arbitre. Heureusement, les constructions théologiques ne sont jamais venues à bout des puissances du désir et de l’instinct génésique. Les prêches pèsent peu devant les forces de nature. Plaisir ? Soit. Volupté ? C’est une autre chose (p.128).
L’amour courtois, au XIIe siècle, soutenu par la redécouverte des littératures antiques, un « art érotique » repris de la littérature arabe et par la médecine, aideront le bon sens des corps émus à se remettre en selle. Thomas d’Aquin et l’évêque du Puy appuieront la réhabilitation : si l’acte est bon, le plaisir qu’on en retire est licite… Cette légitimité vient aussi de ce que le plaisir offert au mari le détournera de l’adultère… Sont-ce les premiers instants d’une casuistique qui se déploiera au XVIIe siècle ? On s’amuse fort à cette lecture qui nous apporte néanmoins de précises connaissances (p.130). Calvin lui-même approuve tout en désapprouvant… très divertissant : le plaisir, oui, mais avec une part indispensable de honte ! François de Sales invente une « spiritualité conjugale », sorte d’amortisseur vissé au carrosse du péché ! La médecine joue son jeu, n’entrant pas dans les considérations théologico-morales, mais veillant d’abord à ce que certaines pratiques ne nuisent pas à la santé des pratiquants, ni à celle des enfants à naître ! Quelques penseurs religieux ajoutent à ce tableau : le père Féline préconise les caresses préliminaires mais sans excès ; selon Musitano, le coït trop ardent conduit à l’infécondité ; Alphonse de Liguori (fondateur des Rédemptoristes) met tout dans l’intention ; les pratiques contraceptives sont jugées onanistes ; le mariage de la Vierge « empêchera toujours de considérer comme illégitime un mariage non consommé… » Nous allons ainsi vers la reconnaissance d’une sexualité épanouie dans le couple, vers le raisonnable plus que vers la raison dans la question du plaisir et des pratiques, tout ce qui nous rapprochera, après les austérités du XVIIe siècle, des temps modernes…
Le christianisme aura défini quatre autres types de couples « par rapport au mariage » (p.134 & sqq.) : celui de la fin’amor (amour courtois) où le rapport de domination se trouve inversé ; le mariage mystique ; les associations de « pairs » (frèrèches, béguinages) ; les amitiés masculines fortement « sacralisées » (fraternités, compagnonnages…). L’auteur colore brillamment de ses commentaires, d’anecdotes, ces formes d’unions qui témoignent néanmoins de la puissance du modèle matrimonial. Il aborde avec clarté les critiques et jugements qu’elles ont suscités, les engagements particuliers auxquels elles obligent. Amitié de Montaigne et La Boétie… due partiellement à une recrudescence de la misogynie reprise des textes anciens à la Renaissance… Amitié, sans aucun doute, mais « l’amour reprendra du galon à partir de l’époque romantique ». Pour la femme, elle trouvera ce « lien spirituel » dans le mariage, ou bien, en Italie notamment, grâce au sigisbée (ami de cœur, proche du mari)… Cette sorte de « ménage à trois » stupéfiera les Français.
Avons-nous atteint « le paradis conjugal » ? Certes, il y eut Philémon et Baucis, Ulysse retrouvant la fidèle Pénélope… C’est l’Église, pourtant, qui fait de la vie de couple « une question primordiale », l’indissolubilité en fondant l’histoire. C’est la conquête d’un progrès décisif. L’harmonie conjugale imprègne la théologie du mariage de saint Augustin. L’union elle-même suscite souvent la naissance d’une « amitié mutuelle » (Érasme) : l’amour naît littéralement du mariage, du moins chez les êtres éduqués ou doués pour l’entente. La « carte du Tendre » en témoigne ; Saint-Simon, qui « épouse en fait son beau-père… devient un veuf inconsolable près d’un demi-siècle plus tard » (p.159). Oui, il semble bien que le paradis conjugal n’ait pas été un idéal hors d’atteinte. Ailleurs, dans des milieux peut-être moins favorisés (?), rien de tel : l’inventaire des insultes faites à l’épouse (diablesse, chienne, carogne…) fait peur ; celui des sévices physiques et moraux, des tortures dont on l’accable, fait froid dans le dos ; l’antique fond patriarcal refait-il surface ? « Droit de correction […] Le mari peut battre et pousser sa femme, la balafrer, la taillader de haut en bas et se chauffer les pieds dans son sang […] pourvu qu’elle n’en meure point » (7). Les sanctions sont légères, l’Église exhorte la victime à la patience… le péché explique la disharmonie, la discorde, les violences qui ont corrompu « la grâce divine » offerte par le sacrement. Des fabliaux d’antan aux anecdotes du jour, le cas des maris battus existe lui aussi. Il fait rire le plus souvent. Toute une littérature anti-matrimoniale verra le jour : Jean de Meung, Rabelais, La Rochefoucauld… etc. « Dans l’inconscient collectif s’installe peu à peu l’idée que le mariage n’est pas souvent cette grâce promise par le sacrement, mais un mauvais moment à passer ensemble ». Oui, l’enfer matrimonial existe aussi, et, comme il se doit, la faute en incombe au pécheur ! Libertins et homosexuels du XVIIIe siècle en auront conscience, qui privilégieront « la rencontre nocturne et les liaisons furtives ». Tout le monde n’a pas le destin de Françoise d’Aubigné, épouse Scarron, puis marquise de Maintenon ! Cohabitation ou non cohabitation, parfois, arrangent ou aggravent les choses : « la maréchale de Luxembourg a passé sa vie “dans une triste solitude” au château de Ligny ! » Quoi qu’il en soit, l’Église veille encore : « Le désengagement du modèle conjugal » comporte donc des risques, mais en supporter les éventuelles difficultés est facilité par l’assouplissement des mœurs. La Révolution française, l’apparition d’un couple nouveau vont rebattre les cartes.
Le XIXe siècle invente « le couple amoureux ». Rupture, après une lente évolution, puisque l’image emblématique en est celle de Roméo et Juliette. Il y a « resserrement » sur le couple, la famille et l’enfant. L’instruction en développement depuis la Révolution (celle des jeunes filles notamment) favorise le célibat pour les deux sexes et, concomitamment, la solitude individuelle que contrebalancent avec plus ou moins de bonheur les idées et les écrits romanesques. On bascule aussi avec l’exode rural, l’industrialisation, l’accumulation d’une population jeune et travailleuse dans les grandes villes… Déjà, Malthus poussant à la roue et la contraception progressant, on tend à se libérer de la nécessité de procréer. Pointent de nouveaux modèles (groupe familial, libertinage, érotisation et divorces croissants) quand bien même les anciens n’ont pas encore été détrônés. Alexis de Tocqueville épouse, à 30 ans, une anglaise, protestante, moins riche que lui : c’est « l’inverse du mariage classique », une union « passionnelle » attestée par une correspondance sans équivoque, mais sans qu’Alexis se prive de quelques bonnes fortunes. Dans ce qui pourrait passer pour du cynisme s’élabore le couple moderne. Les mœurs sont ébranlées. Balzac conseille le fiancé : « Promets-moi de profiter de la lune de miel pour avoir deux enfants légitimes, de donner à ta femme une maison complète distincte de la tienne, de ne vous rencontrer que dans le monde, et de ne jamais revenir de voyage sans te faire annoncer par un courrier » (8). Mœurs bourgeoises issues de la Révolution, la fusion entre amants sera à chercher autrement, la passion trouvera ses chemins mais « Le romantisme ne croit plus à une intervention divine » (p.184). Le couple fondé sur l’amour préalable, dans le mariage ou non, va se trouver devant « une plus grande liberté de choix ».
On quête son/sa semblable, l’âme sœur. En témoigne la littérature romantique, la poésie (de Lord Byron à Maldoror, lequel cherche une âme qui lui ressemble, avant de s’unir à la femelle d’un requin dans un « accouplement long, chaste et hideux »). La fin’amor s’efface qui ne suppose que le lien d’un vassal à sa suzeraine. On souhaite un égalitarisme dans le couple. Au-delà de la littérature : Novalis voue un culte à Sophie von Kühn, sa fiancée décédée, et il n’est pas le seul dans ce cas. Certains craignent que la littérature, ses idéalisations romantiques funèbres, ne déteignent sur le réel. Mais, en fait, le couple harmonieux et fusionnel n’est pas menacé : ainsi d’Alphonse et de Julia Daudet (pp.191-192), de Rodin et Camille Claudel (jusqu’à un certain point)… Couple passionnel et couple fusionnel occasionnent les réflexions nuancées de l’auteur. Le terme de « fusionnel » est resté en usage, et illustré : John Lennon et Yoko Ono ! Le modèle androgynique platonicien est ici sous-jacent. On ira ainsi au couple sacrificiel, où « toute velléité d’indépendance passerait pour une trahison ». Avec « l’amour comme moteur », le couple demeure dans un cadre matrimonial aménagé, cadre « prédominant dans l’ensemble de la société ». Les dernières avancées du « mariage pour tous », en différents pays du monde, ne contredisent pas cette réalité. Que les taux de nuptialité augmentent ou diminuent, que la stabilité des unions soit fluctuante (divorces, séparations, couples « à géométrie variable »…), que le féminisme voie dans la fusion « la perte de l’indépendance », tout couple constitué, quelle que soit sa forme, reste ancré plus ou moins fermement dans le cadre matrimonial. Du cocooning des années 1990, nous arrivons au « nesting, la formation du nid », « version pantouflarde de l’amour fusionnel ». Les couples mixtes (entre membres de religions et de cultures différentes), très fréquents aujourd’hui, restent eux aussi dans ce cadre. Seule la réflexion sur le couple engageant un(e) musulman(e) aurait dû – selon moi – porter à un nuancement plus approfondi : obligation d’adoption de la religion musulmane par le membre non musulman, possibilité de la polygamie, de la répudiation, éventualité de l’excision pour les filles nées du couple… Peut-on encore parler de « couple fusionnel » ? (9)
Le mariage, le pacs (ce dernier concerne ceux qui renâclent devant l’engagement officiel, hétéro ou homosexuels) « est désormais devenu une preuve d’amour » (p.207), au-delà des considérations matérielles touchant à la fiscalité, au patrimoine, etc. Seule l’Église catholique s’oppose encore à ces avancées, le péché de fornication restant en vigueur chez elle. Pour les femmes, la libération de la sexualité est une vraie conquête, saluée par la littérature : du flirt des années 1910 à la « garçonne », la société admet une femme « libérée ». « La pilule » et les progrès contraceptifs, la pénicilline réduisant les risques de la syphilis, la mixité scolaire, la plus grande liberté dans le vêtement (minijupe, bikini) préparent la « révolution sexuelle » des années 1950 à 1980. Ces évolutions « briser [ont-elles] durablement l’équation entre mariage et sexualité licite » ? Il est trop tôt pour le dire car l’Histoire évolue constamment, précise Jean-Claude Bologne. Les « années sida » furent une menace pour ces libertés considérées par certains comme des dérèglements. Menace pas entièrement levée, semble-t-il. Quant à l’enfant (transmission, éducation…) on s’est soucié de lui depuis la Révolution (projet de Code civil présenté par Cambacérès à la Convention de 1793) : « C’est le mariage qui définit l’enfant, non la paternité naturelle ». Cela redonne vigueur à la famille et à l’institution. Depuis, avec la possibilité de l’adoption, celle des couples « reconstitués » et le travail judiciaire… on tente de protéger au mieux les enfants, « ces évolutions tend[ant] à dissocier de plus en plus la transmission de patrimoine de l’institution matrimoniale » (loi du 3 décembre 2001) : toutes ces pages de l’Histoire du couple sont aussi passionnantes qu’instructives. Les controverses se situent aujourd’hui dans le cadre d’une recherche du bien de et pour l’enfant : élevé par une seule personne (famille uniparentale), est-il bien ? Par deux personnes du même sexe, donc privé de père ou de mère, est-il bien ? Comment cela va-t-il influer sur la formation de sa personnalité ? Sur les valeurs, les préceptes moraux qui lui seront inculqués ? Le lecteur prend soudain conscience de ce fait que les législations successives concernant le couple accomplissent un travail en liaison avec le travail de toute la société, laquelle propose, agit, refuse, soutient et vit enfin très intensément tout ce qui s’agite en elle à travers espoirs et craintes. On voudrait presque comparer ce double « travail » à un état de grossesse sans cesse repris, aboutissant à des avancées successives grandes ou petites, qui sont autant de naissances.
Le mariage et l’amour, l’amour et le mariage se sont-ils laissé arrêter dans ce perpétuel mouvement historique ? L’humour retrouve ici tous ses droits. Les plaisantes considérations d’un Montaigne, voyant le mariage comme une cage, les oiseaux au-dehors s’efforçant d’y entrer, ceux qui sont dedans voulant en sortir, n’y ont pas fait grand-chose (p.220). Swann fut-il heureux ou malheureux auprès d’Odette ? Bel-Ami entre ses maîtresses et la veuve épousée ? Il semble que ni l’amour ni le mariage n’ont à souffrir de ces évolutions, si du moins l’on ne sonde pas fait et sentiment jusques aux tréfonds. Et puis, pour ces moments où tout semble aller à vau-l’eau, n’a-t-on pas inventé la thérapie du couple, les conseils dispensés dans cent revues par des dames s’autorisant de la psychologie, de la divination, voire des cartes à jouer ? L’auteur consacre ses pages conclusives à d’utiles et précieuses réflexions concernant le mariage des homosexuel(le)s, les différentes formes possibles d’unions, le mariage à l’essai, le fouriérisme avec sa remise en question du couple monogame, le couple idéal « angélique », le couple « pivotal « à géométrie extrêmement variée, la suppression du mariage pour éviter la surproduction d’enfants (Alfred Naquet, pp.231-232), le divorce, la séparation, le remariage, le concubinage et son influence aujourd’hui… Pour les artistes et intellectuels divers (pp.239-240), retenons ce mot attribué à Courbet : « l’artiste qui se marie, n’est pas un artiste, mais une espèce de propriétaire […] qui dit “Ma femme !” comme il dirait “ma canne ou mon parapluie” ». Bien des femmes lui ont donné raison. Plusieurs pages sont encore consacrées à la concurrence que le concubinage et l’union libre, sur divers plans, firent au mariage, notamment lors des guerres de 1914 et 1940 ; au desserrement de l’étau écrasant les homosexuel(le)s, y compris chez les catholiques ; aux transsexuels. Avec le « mariage pour tous » (2013), le « pacs pour tous », « le concubinage pour tous », on passe, semble-t-il, si l’on veut s’unir, « d’une logique de condition à une logique de choix ». Choix confirmé jusque dans les unions scandaleuses : le cas d’Édith Piaf (qui connut, notons-le, des temps de vie sinistres parfois accouplés à des périodes lumineuses) en est un modèle convaincant (p.253 & sqq.).
Les dernières pages de ce remarquable essai reviennent sur les grandes étapes du couple depuis l’état primitif… du « couple matriciel », jusqu’aux couples multiformes de notre temps, l’auteur étant dans « la conviction… souvent exprimée… que l’être humain reproduit dans ses comportements des strates historiques dont il n’a pas toujours conscience… » Il nous propose les cinq « styles de conjugalité » déterminés par Jean Kellerhals, Éric Widmer et René Lévy : couple bastion, couple cocon, couple association, couple compagnonnage, couple parallèle… où il semble que bien des couples d’aujourd’hui pourront se reconnaître, notamment entre « association » et « compagnonnage ». Il va encore, on n’est jamais au bout des étonnements, au couple « fissionnel », au « faux couple » ou couple formé par deux « solitaires », et enfin, stade ultime, au couple « virtuel »… Où qu’on se classe dans ces configurations, on restera « soumis au modèle monogamique et au devoir de fidélité ». Sont-ce toutes les formes d’un vivre ensemble au plan des personnes ? Garantissent-elles un vivre ensemble au plan d’une société, de plusieurs sociétés. À chacun d’en juger. Tenons-nous en au couple.
L’auteur clôt sa réflexion : « L’Histoire ne propose ni conclusion pour le passé, ni thèse pour le présent, ni prospective pour l’avenir. Elle se contente d’observer. Si un sens semble parfois s’en dégager, ce n’est jamais qu’après coup : il ne vient jamais d’une direction imprimée aux événements, mais du choix que l’historien effectue parmi eux ». Ce modeste aveu de relativité et de subjectivité n’empêche nullement que cet essai soit une somme d’un puissant intérêt, car complète et très riche pour l’espace et le temps choisis, un jalon plus qu’utile en ce début de XXIe siècle et qui laisse augurer d’évolutions probablement surprenantes pour ce qui touche à l’histoire et à la structure des couples futurs.
Un ouvrage ouvert, donc, et digne de figurer pour longtemps dans nos bibliothèques.
Michel Host
Philologue formé à l’université de Liège, historien et romancier, Jean Claude Bologne a publié depuis 1986 près de quarante ouvrages. Essais relatifs à l’histoire des mœurs, parmi lesquels : Histoire de la pudeur ; Histoire du mariage en Occident, Le mysticisme athée ; Les Sept vies de maître Eckhart ; Histoire du célibat et des célibataires ; Histoire de la conquête amoureuse ; Pudeurs féminines ; Histoire de la coquetterie masculine ; Une mystique sans Dieu… Dictionnaires : Au septième ciel, dictionnaire commenté des expressions d’origine biblique ; Qu’importe le flacon…, dictionnaire commenté des expressions d’origine littéraire. Romans et récits, parmi lesquels : La Faute des femmes, prix Rossel 1989 ; Le Troisième Testament, prix Marcel Lobet 1991 ; Écrit en la secrète, Apologues ; Le Dit des béguines, Bourse Thyde-Monnier de la SGDL ; Sherlock Holmes et le secret des lettres ; Le Frère à la bague ; L’Imposteur, Le Cherche-Midi, 2009 Plan social (prix du roman français), Le Cherche-Midi, 2010 ; L’Ange des larmes ; Un week-end en famille, 2012 ; Fermé pour cause d’apocalypse ; Cycle mortel, Écriture, 2013…
(En complément d’information, lire aussi, sur La Cause Littéraire, par le rédacteur Michel Host : Les Livres-4 : Fermé pour cause d’apocalypse / Les Livres-15 :: Une mystique sans Dieu).
(1) On ne peut s’empêcher de rapprocher ici Rome de la France post-révolutionnaire et de la France d’aujourd’hui.
(2) En témoigne la conclusion de l’épitaphe d’une certaine Claudia : « Elle a gardé la maison. Elle a filé la laine. J’ai dit. Éloigne-toi ». On ne peut pas ne pas penser au personnage de Pénélope.
(3) Avec les derniers bouleversements législatifs (« mariage pour tous », lois Taubira) il semblerait que l’on retournât plus ou moins aux temps romains où la législation accueillait les formes de couples les plus diverses. Une grosse différence, cependant : toutes les formes de couple sont aujourd’hui ouvertes à tous ; elles correspondaient jadis à des différences sociales strictes (patriciens, plébéiens, esclaves, soldats…).
(4) L’auteur reconnaît pleinement ce rôle.
(5) Cités par l’auteur : « Cette génération ne passera pas que tout cela n’arrive » (Christ, Matth. 24, 34) ; « Il vaut mieux se marier que brûler » (Saint Paul, I Co, 7, 9).
(6) Montaigne, qui enseigne « à toucher sa femme prudemment et sévèrement, de peur qu’en la chatouillant trop lascivement, le plaisir la fasse sortir hors de ses gonds de raison ». « Qu’elles [les épouses] apprennent l’imprudence, au moins, d’une autre main ».
(7) L. Gilliodts van Severen, Coutumes des pays et comtés de Flandre, Quartier de Bruges… Bruxelles, Gobbaerts, 1890 (note 113, chapitre Le couple sacré).
(8) Balzac, Scènes de la vie privée. Le contrat de mariage, 1842.
(9) Ce serait insister lourdement que de rappeler que l’on chercherait en vain le mot « amour » dans le texte sacré des musulmans. Comme la vérité doit être dite, insistons.
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