Exode, Daniel De Bruycker, Maximilien Dauber
Exode, mars 2017, 80 pages, 16 €
Ecrivain(s): Daniel De Bruycker, Maximilien Dauber Edition: Carnets du dessert de luneDe magnifiques photos de Maximilien Dauber pour cet écrin de désert où la poésie de Daniel De Bruycker vient se fondre et se confondre avec les pierres, le ciel, le sable.
Tout ici était saisissant –
le sol, l’espace, les ombres
et, plus encore, d’être du nombre.
Dans le désert, nous sommes transportés, nuées, ombres, nous avançons dans la lecture comme on marche, lentement, avec cette sensation que l’espace s’ouvre tout autour et en nous et le sentiment de se dissoudre dans cette immensité. Nous nous sentons de plus en plus petits, insignifiants, à chercher des signes qui se font et se défont, désert que nul langage ne saurait contenir.
Nous ne comprenions rien –
en ces lieux, dit quelqu’un
« comprendre » n’est pas le mot juste.
Ça a l’air simple comme ça de parler du rien, mais c’est certainement ce qu’il y a de plus difficile, sans tomber dans le cliché, le ressassé. Rien d’exceptionnel ici, pas d’hymne ou d’ode emphatique à la beauté, juste cette humilité qui convient au sujet et qui nous oblige à faire corps avec le sable, avec la roche, avec le vent et ces ombres et au plus profond de nos os, nous éprouvons nôtre condition éphémère. Des pas, un souffle et puis poussière.
Un caillou quelque fois roulait sous nos pieds
nous le suivions, dociles
jusqu’à en déloger un autre
(…)
Un fil d’espoir était notre guide
sans lui nous nous serions perdus –
fidèle, c’est lui qui nous égarait
Cependant tout désert a son oasis, quelque chose comme un cœur qui bat, lentement mais avec obstination. Peut-être qu’en lisant Exode, nous marchons à l’intérieur de nous-mêmes.
Cathy Garcia
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