En écho du poète
Vous prenez un texte, vous le recréez à votre façon en le lisant / & vous en arrêtez le cours / d’un coup d’arrêt de lecture / net. Un coup dans les jarrets d’un mot. Pour en imaginer la suite au long cours / des images… Quand vous le reprenez,
--- vous êtes, vous êtes
enfoui / enfui dans la cage de transport / du chien. Vous serrez les poings, vous écoutez. Vous lèchent les abords de la nuit, pour y voir de plus près / au plus loin. Vous êtes---
recroquevillé parce que vous n’êtes pas un chien. Aux aguets de la tête aux pieds, cœur-tendresse / cœur d’Orage ; parce que vous n’êtes pas un chien mais, le croyez-vous vraiment ?---
Parce que vous êtes---
vous êtes LE chien, puisque vous vous inquiétez pour le chat. LE chat, parce que vous aimez le poisson rouge. LE poisson rouge, parce que vous regardez nager dans le ciel / un oiseau rouge, au cri cœur-d’Orage.
Vous êtes LE chien, pas de doute. L’instinct jamais ne prend mégarde. Un feulement dans les épines déchire / ce qui reste / trappe jusqu’au ciel / à saisir / hors de cette chatière magnétique d’où le soleil s’échappe / griffes d’églantines où l’astre décroche ses épines / perles rouges / dans la senteur des choses / les buissons de l’attente / l’arche ardente & féline / l’aube pas très rose. Ah ! les odeurs d’iode et l’iode over-dosée de l’aube ! Vous êtes LE chien, vous pressentez les matous du silence et la souplesse du jour qui s’éteint / avant l’ultime bondissement / le feulement prêt de sourdre / sur le bord du bruit / après l’enroulement du matin / cheville-ouvrière des désastres mutins. Saute !
Pieds joints dans l’herbe rousse. Nuit noire en plumes d’oiseaux déchirées sur le corps des dernières étoiles ruisselantes des corps en chants dévastés / Plumes envolées / Rêves à / rapiécer. Mais --- mords !
---mord le premier bruit-sécateur du jour prédateur. Les plus faibles ont des rires qui s’éteignent, vous sortez Chien de leur rêve, la lèvre fiévreuse / la langue baveuse / & on sent le monde éjaculer encore / en plein dans les yeux
sans consentement préalable des choses
Vous sentez le monde à plein nez, votre chien vous promène, Son chien vous promène. Vous sentez le chien à plein nez. C’est mirage d’odeurs végétales. Et ça pue aussi parfois / Vous voyagez, chiens & chiennes, dans la réalité.
Désormais, il faut relier les bords. Faux accords, puisque Faux Partir. L’ongle d’un orteil ronge le sommeil : rêves égratignés contre voûte plantaire. C’est l’orteil de ---. Voilà presqu’un an que l’on se laisse aller. Les draps se déchirent. Les odeurs lèchent les indécences câlines. Voilà presqu’un an que vous vous laissez aller. Pour quelles belles pensées habiter ? Mais les murs sont ravinés, à cause de la pluie / Lave, lémures des laves diluviennes. Vous pleurez depuis / vous pissez / vous déféquez des retours d’estomacs qui n’en finissent pas de remonter.
Le boulevard blesse l’arcade sourcilière du soleil. En instance du prochain sommeil. Les bruits se camouflent, instinct de conservation. Pour qu’une lave du volcan se réveille ? Mais la bouche bâillonne les derniers amadouviers en inflorescence juvéniles de sobres / cathartiques révoltes. Le boulevard blesse l’arcade sourcilière du soleil et des feux s’écrasent sur la route assassine / Sous les pas / les bouches de cendre / bouges de cendre / de bitumes / des hallucinantes extinctions de voies. La pierre à amadou poudroie, rugissante / rutilante. Trop tard. La dernière cigarette grille le salut rouge d’un feu dans les poumons tricolores de la Ville. Couvre-feu. Silence. Des boîte-à-silex rallument des flammes. Zip / Zap. Boîtes-à-images, opium des consciences dites / heureuses. L’espoir est dehors. Dehors est au bout. Hors-champ salutaire. Elucidifer.
Ecriture qui menuise et vrille trop de visses foireuses dans les planches à-sapin. Vous tapez sur un clou qui vous enfonce le doigt dans la prose des imbéciles. VOUS êtes un chien. Vous êtes LE chien. On balise à plein museau sans muselière, la truffe en alarme, qui mouille, qui mouille / à renifler les étendards malsains. Le monde est plein d’étendards malsains. Dans le vent, en-dessous, dans les orifices du sexe en alarme / en larmes / catin / câlin. N’abaissera personne / sa main sur votre poil sauf / à vous dresser la lèvre sur l’acérée canine, vos larmes incisives. Les chiens ne mordent pas, les chiens mordent dans la herse des châteaux de garde édifiés POUR mordre. Les chiens ne mordent pas, sauf à jouer à l’homme jouissant à l’idée de mordre / dressé comme / un homme.
Le boulevard blesse une dernière lueur / l’arcade sourcilière du sommeil. Les bruits se camouflent, instinct / esprit sauf. Pour que la lave du volcan se réveille ?
Vous prenez un texte, vous le recréez à votre façon en le lisant / & vous en arrêtez le cours / d’un coup d’arrêt de lecture / net. Un coup dans les jarrets d’un mot. Pour en imaginer la suite au long cours / des images… Quand vous le refermez,
--- vous êtes, vous êtes
Murielle Compère-DEMarcy
- Vu : 2746