Une peinture d’amour et de mort, Andrew Gilbert, le Blanc et le Noir, Galerie Polad-Hardouin, 86 rue Quimcampoix 75003 Paris
« Et quand il se réveillait, tout était à recommencer. Cela n’aurait jamais de fin. Cela ne finirait jamais. C’était peut-être cela que ces chants avaient toujours voulu signifier ; peut-être ces chants ne menaient-ils pas les Noirs au ciel, mais poussaient plutôt les Blancs en enfer » (James Baldwin, Face à l’homme blanc)
Il y a presque une tendresse de la part d’Andrew Gilbert à évoquer, à travers le médium des arts plastiques, un pan de l’histoire coloniale la plus honteuse ; celle d’avoir pensé une hégémonie occidentale au nom d’une civilisation unique, réduisant l’Afrique, entre autre, en l’infériorisant, à sa part la plus petite, celle de femmes et d’hommes sous le joug, reniés, opprimés, massacrés. J’ai eu un choc en découvrant chez Polad-Hardouin, grande galerie du 3ème arrondissement de Paris, les peintures colorées, sur papier beige, d’un jeune artiste écossais né en 1980, qui a fréquenté les écoles d’art d’Edimbourg.