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Der Februar Erich Kästner, 1955 (par Line Audin)

Ecrit par Line Audin 03.03.21 dans La Une CED, Ecriture, Création poétique

Der Februar Erich Kästner, 1955 (par Line Audin)

 

Nordwind bläst. Und Südwind weht.

Und es schneit. Und taut. Und schneit.

Und indes die Zeit vergeht

bleibt ja doch nur eins: die Zeit.

 

Pünktlich holt sie aus der Truhe

falschen Bart und goldnen Kram.

Pünktlich sperrt sie in die Truhe

Sorgenkleid und falsche Scham.

In Brokat und seidnen Resten,

eine Maske vorm Gesicht,

kommt sie dann zu unsren Festen.

Wir erkennen sie nur nicht.

 

Bei Trompeten und Gitarren

drehn wir uns im Labyrinth

und sind aufgeputzte Narren

um zu scheinen, was wir sind.

 

Unsre Orden sind Attrappe.

Bunter Schnee ist aus Papier.

Unsre Nasen sind aus Pappe.

Und aus welchem Stoff sind wir?

 

Bleich, als sähe er Gespenster,

mustert uns Prinz Karneval.

Aschermittwoch starrt durchs Fenster.

Und die Zeit verläßt den Saal.

 

Pünktlich legt sie in die Truhe

das Vorüber und Vorbei.

Pünktlich holt sie aus der Truhe Sorgenkleid und Einerlei.

 

Nordwind bläst. Und Südwind weht.

Und es schneit. Und taut. Und schneit. Und indes die Zeit vergeht,

bleibt uns doch nur eins: die Zeit.

 

 

Février

traduction de Line Audin, 08 février 2021

 

Le vent du Nord s’emballe. Et le vent du Sud s’emporte.
Et la neige tombe. Et elle fond. Et elle tombe.

Et tandis que le temps passe

Il ne reste qu’une chose : le temps.

 

A l’heure dite, il sort du coffre

Barbe factice et breloques clinquantes.

A l’heure dite, il enferme dans le coffre

Manteau de tourments et modestie malséante.

 

Vêtu de brocard et de bouts de soie,

Un masque sur le visage,

Il s’invite à nos fêtes.

Et nous, c’est simple, on ne le reconnaît pas.

 

Au son des trompettes et des guitares

Nous tournoyons dans le labyrinthe

Fous montrés pour ce que nous sommes

Dans notre accoutrement grotesque.

 

Nos décorations ? Du toc.

La neige multicolore ? Des confettis.

Nos nez ? Du carton-pâte.

Et nous ? De quoi sommes-nous faits ?

 

Blême comme s'il voyait des spectres,

Le Prince Carnaval nous toise.

Mercredi des Cendres regarde fixement par la fenêtre.

Et le temps quitte la salle.

 

A l’heure dite, il dépose dans le coffre

Le Passé et le Révolu.

A l’heure dite, il sort du coffre

Manteau de tourments et monotonie.

 

Le vent du Nord s’emballe. Et le vent du Sud s’emporte.

Et la neige tombe. Et fond. Et tombe.

Et tandis que le temps passe,

Il ne nous reste qu’une chose : le temps.

 

(Traduction de l'allemand, Line Audin)


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A propos du rédacteur

Line Audin

 

Line Audin, agrégée d’anglais, linguiste et didacticienne des langues étrangères, anime un blog de réflexion sur langage et énonciation : https://languerealite.wordpress.com/