Début du jour (par Clément G. Second)
Le noisetier qui grince l’heure
ne dissuade aucun oiseau
– et le sang, redite intérieure,
se confirme à travers les os
Dans un haut ciel inassouvi
cette lumière à la concave
dérobée, rayons poursuivis,
est au regard antiétrave
Intouchables et qui se taisent,
vois, par les rues, quelques passants :
à leurs humaines parenthèses
ils semblent même réticents
Ô la dure raréfaction
après la folle joie des nombres !
Ô la féconde privation
si le cœur excède les ombres !
Si la profonde intelligence
de la tête et du cœur avec,
si tout le pouvoir de présence
congédie le froid et le sec !
Ronde du sang et noisetier
d’innocente façon résument
la force intime du psautier
de la chair et des sols qui fument ;
dont les pouls jamais ne finissent
de battre en mode silencieux,
aussi lents que la vie les tisse,
ô puissants tempos insoucieux !
Clément G. Second
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