Contes des dieux et déesses du bout du monde, Guillaume Olive, He Zhihong (par Yasmina Mahdi)

Il y a des rapprochements avec le mythe de l’androgyne premier et l’allégorie de la caverne chez Platon. Les contes ont l’allure de fables morales, notamment lors de la conception de l’univers et de l’édification de ses symboles, en plus d’un sens pratique afin d’assurer la survie de tous les êtres peuplant la terre, les eaux et le ciel.

Les contes laissent une large place à la gamme variée des sentiments humains et ambivalents – bonté, justice, cruauté, prédation. Les traditions peuvent être hostiles aux femmes et aux jeunes gens, et l’on retrouve les châtiments infligés à certains de la part des divinités célestes, occultes, aux noms aussi mystérieux qu’évocateurs. Mais aussi, à l’instar des contes occidentaux, l’apparition des métamorphoses, de l’anthropomorphisme, le merveilleux, déréalisent le texte – le propre du conte. Ainsi, les jeunes lectrices et lecteurs vogueront de la région d’Adélaïde jusqu’à Hawaï, pour repartir en direction de la Polynésie, rencontrant des éléments impétueux et une nature agressive… Chaque histoire contient une épopée et un dénouement. Le conte est une réserve de rêves, développant l’imaginaire infantile.

Une douzaine d’illustrations en double page, une quinzaine pleine page, plus des images plus petites, représentent des personnages jeunes et beaux, des démons, des paysages de montagnes, d’autres maritimes, de facture chinoise. He Zhihong se réfère aux paysages flottants dans une perspective libre, inspirés de l’art du shan shui. Dans des lavis rappelant la peinture sur soie figurent des herbes et des branchages stylisés, chargés de fleurs. Les couleurs sont tendres, la fluidité suggère le mouvement, sans doute grâce à la technique des encres de couleurs. La fameuse vague (référence à Hokusai) revient plusieurs fois, avec ou sans pêcheurs. Les fleurs, le serpent, le wombat et le cochon gris sont particulièrement réussis.

Dès 8 ans.

Yasmina Mahdi