Cercles intérieurs, Thibault Biscarrat (par Philippe Chauché)

Thibault Biscarrat poursuit son œuvre inspirée, animée d’un souffle divin, d’une vibration éternelle, une œuvre tout autant poétique que romanesque. Il l’inscrit dans des traces, celles de livres et du Livre, mais aussi, et l’alliance est admirable, dans la présence saisissante de l’aimée. Il suffit pour s’en convaincre de s’immerger dans l’ode de Cercles intérieurs. Ces cercles honorent le bonheur dans leur chant à l’aimée aimante, il s’agit de Cercles du Paradis terrestre, qui poursuivent à leur manière ceux qu’inventa Dante. Inspiration divine, car l’auteur depuis longtemps maintenant, se laisse conduire, comme on le dirait d’un musicien d’orchestre, par la Bible. C’était déjà le cas, mais d’une manière autre dans son précédent livre, Les œuvres éternelles (2) qui a éveillé une écoute attentionnée de La Cause Littéraire. Cercles intérieurs est justement un petit livre qui s’écoute, tout autant qu’il se lit. Il s’écoute, comme l’on écoute une offrande musicale à l’aimée, elle est brève, vive, envolée, saisissante, éblouissante, c’est une courte pièce poétique et romanesque, le roman d’un amour du Livre et de l’adorée.

« Ce livre est un fragment de tous les livres : ceux que j’ai lus, ceux que j’ai écrits, le Livre à venir ».

Cercles intérieurs ruisselle des livres lus par Thibault Biscarrat, des livres admirés, et inspirants : la Torah, le Nouveau Testament et le Coran, mais aussi Lautréamont, Dante, Rimbaud, et Adonis (3), des livres qui encerclent sa poésie littéraire et la rendent plus inspirée, et donc plus vivante, rien de plus charnel que ces Cercles intérieurs. L’aimée dévoilée, admirée et célébrée est ce Livre qui s’écrit sous nos yeux et résonne sur nos tympans. Le corps se livre, comme se livrent les phrases, elles s’accordent, se répondent, se réfléchissent, comme dans un beau miroir littéraire. Au cœur des livres se livre le cœur de la belle admirée, et c’est sur sa peau parcheminée de bonheur que l’auteur écrit son livre, c’est aussi en cela, que ce petit livre est admirable.

Philippe Chauché

(1) Traduction Édouard Dhorme, La Bible, Ancien Testament, La Pléiade, Gallimard, 1959.

(2) http://www.lacauselitteraire.fr/les-oeuvres-eternelles-suivi-de-la-rose-celeste-thibault-biscarrat-par-philippe-chauche#:~:text=Les%20%C5%93uvres%20%C3%A9ternelles%20est%20un,jour%2C%20tous%20ses%20tr%C3%A9sors%20enfouis.

https://www.lacauselitteraire.fr/les-oeuvres-eternelles-thibault-biscarrat-par-didier-ayres

(3) « Je suis l’embrasement, la gloire de Lautréamont et d’Arthur Rimbaud. J’irrigue le sang des poètes ». Un Talisman redoutable qui figure dans ce même livre.

Thibault Biscarrat apparaît dans le monde de la poésie en 2015 en publiant Dolmancé, puis viendront Le Dernier Lieu, suivi de Jardins, éditions Abordo, L’Homme des grands départs (prix du meilleur recueil de poésie de l’année 2020, La Cause Littéraire) édition des Vanneaux, ou encore Chant Continu (Conspiration Editions).