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Carnets d'un fou, LVII, LVIII, LIX Octobre, Novembre, Décembre 2017, par Michel Host

Ecrit par Michel Host le 26.01.18 dans Chroniques régulières, La Une CED, Les Chroniques

Carnets d'un fou, LVII, LVIII, LIX Octobre, Novembre, Décembre 2017, par Michel Host

Carnets d'un fou, LVII, octobre 2017

« La pensée de la mort nous trompe ; car elle nous fait oublier de vivre », Vauvenargues

 

#. Faits (*)

* Brève histoire des Rohingya : Au temps de l’Empire des Indes, vers 1823, les colonisateurs britanniques autorisèrent cette tribu musulmane du Bangladesh à occuper les terres de la partie orientale (l’Arakan) du Bengale voisin, peuplées de bouddhistes. Les bouddhistes furent patients qui laissèrent s’implanter les musulmans, lesquels, selon leur habitude et les vues d’Allah relayées par le Prophète, proliférèrent à l’excès (plus de 500.000 personnes) et se crurent en droit de revendiquer l’indépendance territoriale. Les combats et violences ne cessèrent jamais entre les deux communautés.

Dernièrement les Rohingya attaquèrent des commissariats de police et divers lieux d’autorité du Bengale ; les Bengalis ne le supportèrent pas, la guerre la plus atroce s’ensuivit : massacres de musulmans Rohingya, destruction totale de leurs maisons et obligation de regagner le Bangladesh qui ne souhaite pas vraiment les recevoir. Les Bengali, du moins ceux qui ont l’autorité, ne sont évidemment pas de tradition chrétienne et n’ont de la personne humaine aucune notion respectueuse, conduisent cette guerre très cruelle, nous n’en disconvenons pas. Ils n’ont pas davantage l’ombre d’une tradition humaniste à l’européenne, tradition par ailleurs vacillante. Le sort des Rohingya est horrible. Les médias occidentaux s’en sont émus durant un mois environ, puis ont commencé à glisser du mode compassionnel à l’indifférence qui les conduira à l’oubli. Les journalistes comme les peuples ne demandent que l’oubli et la digestion. Certains, soucieux de leur carrière, publient des livres hâtifs sur la question. En outre, partout où s’installent des musulmans naissent les difficultés. L’islam est la peste de ce temps.

Le 9/X

 

Israël : La Haute Cour annule l’exemption de service militaire dont bénéficiaient depuis toujours les juifs ultraorthodoxes (les haredim). Ces dernier se rebiffent. Ils pensent trouver les moyens de contourner cette obligation. Pour eux, « la loi juive » a été transgressée. Ils craignent aussi de voir leurs jeunes gens fanatisés, la tête recuite dans les bouillons de la Bible et de la Torah, rejoindre les perversions du monde juif ordinaire. Et aussi que leurs filles, qu’ils méprisent en tant que femmes, se prennent d’intérêt pour la jupe courte et les dessous affriolants.

Commentaire : le sens de la justice chez les gens de religion restera un insondable mystère pour tout esprit sensé.

Le 13/X

 

Dans notre assiette : Nous n’aurons plus de beurre car non seulement nos vaches produisent moins de lait dès la fin de l’automne (À mon grand âge, je viens de l’apprendre ! Méchantes les vaches !), mais nous dégusterons du pain, des biscottes et des céréales imbibés de glyphosate, ce désherbant cancérigène fabriqué par la firme Monsanto. Cela peut durer encore de 5 à 7 ans. L’Europe en a décidé ainsi, et bon nombre de cultivateurs qui eux-mêmes sont atteints par le crabe (il n’y a pas si longtemps, mon voisin à la campagne en mourait !) veulent employer ce produit. En outre, nous aurons la joie de goûter au bœuf canadien (enfin, pas moi, qui suis devenu végétarien !) nourri de trois brins d’herbe, d’amphétamines et d’activateurs de croissance… Américains et Chinois mangeront le beurre de qualité et le bœuf charolais national. Nous aurons la margarine et le cancer. N’en guérit-on pas facilement de nos jours ? Les Français sont heureux de se sacrifier sur l’autel de l’Internationalisme de la finance (organisatrice des pénuries) pour qu’enfin mangent bien les « petits Chinois » : la rengaine catholique de mon enfance m’assurait qu’ils mouraient tous de faim. Je savais que c’était faux. Autrement, comment y eût-il encore eu des « petits Chinois » ?

Le 25/X

 

# Dits et Écrits (**) Avec commentaire éventuellement

** M. Henri Guaino, politicien français entamant son entrée dans l’histoire, déclare : « La question du sens devient obsédante. Eh bien, je dois me résoudre à me dire que tout ce que j’ai fait n’a servi à rien » (Le M., 2/X).

Glose : M. Guaino est sans doute encore trop jeune pour avoir appris que rien n’a de sens en ce monde, que nul n’est attendu en rien ni pour rien, qu’aucune reconnaissance n’est à envisager de la part de qui que ce soit, que les œuvres grandes ou modestes sont oubliées aussitôt que produites. Elles sont des produits périssables.

** Alain Finkielkraut a déclaré : « C’est parce que je suis de gauche que je ne suis plus de gauche ».

Commentaire : On ne peut être plus honnête ni plus lucide. Mais quelle idée que d’« être de gauche », ou de droite ! On est, cela devrait suffire.

** Lu quelque part : « Macron, en attendant Micron ». « Macron ? De Jupiter à Thatcher, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire ».

Commentaire : Que Dieu (s’il ôte ses boules Quiès de ses oreilles) et les derniers prolétaires entendent ces paroles. Macron est descendu de l’Olympe pour enrichir les nantis d’euros supplémentaires, comme s’ils en manquaient cruellement, et pour maintenir les déshérités dans leur déshéritement, à savoir l’impossibilité de s’offrir un spectacle, un bon repas, un voyage, des vacances, de se prévoir un avenir pour eux-mêmes et leurs enfants, pour en somme les maintenir dans la peur, le silence, l’asservissement et l’humiliation. Ils ne l’ont pas volé après tout ces fainéants, ces analphabètes, ces « sans dents » (n’oublions pas !), ces incultes, la misérable engeance de ceux qui ne savent pas « faire de l’argent ». N’est-on pas fier et heureux de vivre en un tel pays, un tel monde où la hiérarchie et les valeurs sont ainsi reconnues ?

** « Cette manufacture de l’illusion qu’est devenue la télévision » (Daniel Psenny, Le Monde des 8 & 9/X).

** De Benoît Hopquin (Le M. du 8-9/X) : « Les terroristes ont-ils gagné ? On pourra les écraser, de Mossoul à Rakka. On pourra les traquer en France, d’une cache à une autre, de pavillons en barres d’immeubles. Mais s’il reste un endroit où ils sont solidement établis, c’est bien dans nos têtes. […] Ils nous atteignent au plus reptilien de notre cerveau. Et même si cela coûte de le dire, cela signe bien leur victoire. Victoire provisoire au demeurant : nous en guérirons un jour, ne leur en déplaise, car, en notre for intérieur, nous savons bien que la vie sera toujours plus forte que la mort ».

Commentaire : J’ai longtemps pensé que si ces musulmans dits « de France » haïssaient à ce point les Français, la raison en était qu’ils étaient mal logés et relégués dans des « cités » sinistres. Ce n’est pas exactement cela, bien qu’ils pensent n’avoir rien quand « les Français ont tout » (la mère de l’assassin Merah). Par ailleurs, et j’en suis désolé, mon cerveau reptilien s’est endormi à mon adolescence, depuis lors j’ai un cerveau méditatif et pensant. Je n’ai à guérir de rien car je n’ai pas de haine particulière envers qui que ce soit : les psychopathes ne sont pas de mon côté. Enfin, affirmer que la vie triomphera toujours de la mort, me semble très présomptueux quand on voit que celle-ci n’est à aucun instant désœuvrée, y compris en temps de paix militaire et civile.

** « Nous sommes toujours en état de guerre, a indiqué le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, le 1eroctobre… […] Un propos souvent tenu par M. Hollande et son premier ministre Manuel Valls. La notion de guerre est aujourd’hui installée dans les esprits, actant la confusion entre le sol national, où devraient prévaloir la loi et le pouvoir civil, et le théâtre extérieur d’intervention régi par les règles de la guerre » (Jacques Follorou, Le Monde du 11/X).

Glose : Que devons-nous entendre ? Que la guerre effective menée en France par des musulmans fanatisés et crétinisés est à combattre uniquement par les tribunaux, la loi et la justice ? Qu’on ne nous fait pas la guerre en dépit que nous approchons des 500 morts avec d’innombrables blessés : c’était le prix d’une grande bataille aux XIIIe, XIVe, XVe et XVIe siècles ? Qu’on nous adresse des signes amicaux et des caresses de la part d’Allah et de son Prophète ? À partir de quel nombre de victimes commence la guerre proprement dite ? Et encore : lorsque M. Hitler, rompant conventions et traités internationaux, fit dévaler ses chars de la Hollande, de la Belgique jusqu’à la mer, à travers les plaines de Flandre et d’Artois, fallait-il recourir d’abord aux juges et aux tribunaux ? Que (malgré les disproportions chronologiques et stratégiques) les cent mille soldats français qui moururent alors en terre française, en tentant d’arrêter le massacre, n’étaient que de pauvres idéalistes d’un temps révolu ? Qu’ils n’avaient rien compris et pas employé les moyens démocratiques vraiment efficaces en tentant eux aussi de tuer les envahisseurs ? M. Follorou, qui ne voit qu’un criminel dans un émule de Daesh ou d’Al-Qaïda, et non pas un soldat d’Allah, un guerrier, et qui regrette que « les forcenés qui attaquent à l’arme blanche [soient] abattus presque systématiquement par les soldats de “Sentinelle” », ne voyant là que “un recul du droit dans l’esprit de leur chef et du pouvoir politique”. M. Follorou ne sait sans doute que bien peu de l’islam et de la philosophie califale, ou ne veut rien en savoir. M. Follorou est soit un parfait imbécile ou un bienheureux idéaliste, deux êtres faits du même bois en somme, celui de l’ignorance volontaire. Fallait-il que, tout dernièrement, les soldats laissent l’assassin de deux jeunes filles sur le parvis de la gare de Marseille poursuivre sa course, sa bataille idéologique personnelle, et en égorger et poignarder d’autres encore ? Fallait-il que les forces de sécurité, il y a de cela quelques mois, du côté de Mantes il me semble, n’« abattent » pas la bête féroce avant qu’elle n’égorge aussi l’enfant du couple qu’il venait d’assassiner ? M. Follorou est une de ces belles âmes prêtes à laisser s’ensanglanter leur monde soi-disant démocratique plutôt que de voir contourné ou surpassé un seul de leurs principes politiques et moraux craignant que l’on sape ainsi « les fondements de nos démocraties ». Les assassins au nom d’Allah ne sapent-ils pas, eux les premiers, les fondements de nos démocraties ?

Le 12/X

 

** De Souad Merah, sœur aînée de la famille Merah : elle « répétait à l’envi qu’elle pourrait se faire exploser “dans le métro, avec ses enfants” parce que “c’est pas des innocents qu’on tue, c’est des mécréants”. Attesté par Le M. du 20/10, à l’occasion du procès en éventuelle complicité, à Paris, d’Abdelkader Merah, frère de l’assassin Mohamed Merah. Déclaration d’Abdelkader à son procès : “Notre monde et le vôtre sont tellement différents”. Le monde de « la » religion, en effet, est très différent de celui de la raison.

Glose : Je m’interroge : à quelle espèce appartiennent une mère envisageant le meurtre de ses enfants, un jeune homme éprouvant de telles difficultés à accepter que d’autres soient différents de ce qu’il est ? Réponse : à l’espèce humaine, sous les plus grandes réserves.

** Catalan et Espagnols nous jouent une étrange zarzuela (opérette). Elle s’intitule Je t’aime, moi non plus. Argument : « – Je te quitte. – Non, ne t’en vas pas. – Oui, je t’aime… je t’aime. Mais quand même je pars ». L’Europe assiste, curieuse, au spectacle, mais ne l’approuve pas. Avec le Brexit, nous avons eu notre content d’absurdités. Comme toute opérette réussie, celle-ci se terminera-t-elle dans les flonflons et les larmes de la réconciliation ? « Dans mes bras, mon frère ! ».

** M. le ministre Stéphane Travert, préposé à l’agriculture. Toutes les trois phrases qu’il prononce (on l’ennuie énormément, aujourd’hui, avec les deux affaires du glyphosate et de l’accord commercial mystérieux signé avec le Canada [CETA]) est soulignée des doubles pronoms personnels « Moi, je… ». Je finis par les attendre, et ne plus entendre qu’eux.

Glose : En voilà un qui, au moins, saura s’occuper de sa personne. Les plus optimistes espèrent qu’il s’occupera aussi de la leur.

Le 25/X

 

** Diatribe quelque peu confuse d’Alain Finkielkraut à propos des divers tweets de Renaud Camus, au sujet du « grand remplacement ».

Glose : Les comparaisons historiques dont use R. Camus conduiraient (selon A.F.) à une réitération du dernier génocide européen, dont les victimes furent les juifs d’Europe. On reprendrait la sinistre besogne, cette fois contre les Arabes et les Noirs vivant en France. Une affaire purement raciale, par conséquent. Je proteste. Il ne s’agit certainement pas de cela, mais seulement (si l’on peut dire) d’une affaire religieuse : disons que les « islamo-fascistes », musulmans fanatiques, qui prétendent anéantir tous ceux qui ne sont pas eux et se placer au-dessus des lois de cette république doivent être chassés de notre territoire, qui est celui d’une république qui tolère et protège les cultes divers sans qu’aucun puisse prétendre éliminer les autres. Ces prétentions sont précisément celles du livre appelé LE CORAN, où Allah le Miséricordieux, relayé par le Prophète, entre deux sourates bénignes exprime parfaitement les ambitions de la religion parfaite, première et ultime, l’islam : s’étendre sur tout le globe, éradiquer qui lui fait obstacle. On ne lit pas assez le Coran, les musulmans dits « modérés » eux-mêmes ne le lisent pas ou ne veulent pas le lire dans toutes ses dimensions. Personnellement je ne lèverai jamais mes fesses, agenouillé sur un tapis, afin d’honorer Allah et je détesterai toujours que l’on me dissimule la beauté des femmes sous des voiles de deuil, et qu’on les tienne enfermées dans leurs cuisines. Une civilisation ne peut être celle de l’éteignoir pas plus que de la soumission, en portât-elle le nom.

Le 30/10

 

#. Divers (***)

*** Le lecteur observera que, dans ces Carnets, je cherche encore et toujours la forme la plus convenable. Elle ne se trouve jamais, et cela dans toute œuvre, quoi qu’on fasse et imagine.

*** Le violeur. À l’occasion de circonstances particulières de l’actualité, il est beaucoup question de ce spécimen violent de l’espèce humaine. Plaire, séduire est pour lui de la perte de temps. Il appartient à tous les milieux sociaux et professionnels. Beaucoup de femmes dénoncent leur tortionnaire, et il leur faut du courage car elles prennent des risques certains.

Aphorisme. En fait d’« homme augmenté », je ne vois que le violeur. Les dames comprendront.

Le 31/X

 

*** Si le quotidien Le M. n’avait à sa disposition le crachoir « Front National & Marine Le Pen », il ne remplirait pas ses 22 ou 25 pages. Ou ce serait de notes sportives ou publicitaires. Il y perdrait sa réputation de média chic et élitiste d’une haute moralité.

 

#. Non-dits & Omissions

***** Le grand tabou médiatique. Jamais on n’entend dire que la démographie cavalcadante fait les trois quarts du malheur de la terre et des humains. Ce serait y voir clair, et selon nos penseurs socialisants à courte vue, de même que pour nos milliardaires dorés sur tranche, vouloir empêcher les populations les plus misérables de s’offrir leur dernier plaisir gratuit, de coïter dans l’inconscience, de mettre au monde de futurs enfants sous-alimentés, en proie aux maladies et à la mort précoce. Ce serait les priver de leurs premiers et derniers plaisirs : une sorte de double peine. On ne les voit  pas, ces penseurs à la petite semaine, ouvrir leurs appartements de luxe, leurs beaux jardins, leurs maisons campagnardes aux misérables dont ils encouragent la multiplication (*) par leur silence, par leur fausse bonté. Ils s’en remettent aux associations et aux caprices de la nature.

(*) tout en incitant les femmes françaises et européennes à pratiquer l’I.V.G. le plus qu’elles le peuvent. On ne craint aucune contradiction, car on croit penser et, très démocratiquement, on pense que le peuple ne pense pas.

 

***** Entendu, ce dimanche (29/X) sur l’antenne France-Culture, un élogieux (et mérité) dithyrambe concernant la vie et l’œuvre d’Ossip Zadkine, sculpteur qui vécut près de 40 ans dans son atelier de la rue d’Assas, avec sa femme, qui était peintre, épousée en 1920. On consentit à la mentionner en tant que peintre, à nous dire son nom : Valentine Prax. De son œuvre à elle, de son aide plus que probable à son célèbre époux, pas un mot ! Comme en 1880, aujourd’hui encore, être femme et artiste est un véritable malheur, un voyage silencieux dans la nuit de l’oubli. Les seules qui tranchent le voile de l’invisibilité sont rares : Germaine Richier, par exemple. Quelques autres encore, bien entendu, qui ont épousé quelque artiste faiseur de petits riens à la mode du temps, ou qui ont « couché », comme cela se dit couramment.

 

#. Commentaires & Divers (***)

**** Le lecteur observera que, dans ces Carnets, je cherche encore et toujours la forme la plus convenable. Elle ne se trouve jamais, et cela dans toute œuvre, quoi qu’on fasse et imagine.

**** Question : C’est entendu, le président Macron et son premier ministre ne travaillent pas pour les riches. Ils ne travaillent pas non plus pour les pauvres. Pour qui travaillent-ils ?

Le 14/X

 

Carnets d'un fou, LVIII, novembre 2017

« Il est honteux d’être sans honte », Saint Augustin, Confessions, II, i

 

#. Faits (*)

* Évasions : Elles sont fiscales et font les grands bonheurs de la sphère médiatique, d’autant plus grands que les puissantes multinationales et leurs actionnaires se livrent à ce sport de l’enrichissement opaque, illégal et monstrueux (*) avec une ardeur admirable. Divers paradis bancaires les accueillent sans rechigner. Quelques particuliers doués et richissimes font de louables efforts pour imiter les entrepreneurs. Des M. Cahuzac (encore et toujours en vacances) et des reines d’Angleterre comme Elisabeth II en son Buckingham Palace), font partie du lot ou, si l’on veut de la bande des brigands. Peut-être est-il possible de comprendre ces cancrelats de notre temps. J’en préjuge à l’aune des modestes émoluments que m’ont valu 40 années de travail au service de la nation, de ma pension aujourd’hui rongée, et des sommes plus conséquentes qui rétribuèrent mes quelques ouvrages littéraires et de défense de la langue, où le monstre qui loge à Bercy (ventre à terre, pied unique dans l’eau de la Seine), sorte de dragon de béton, a su constamment prélever des sommes hors de proportion avec l’imprudence qui fut la mienne lorsque je crus bon de les écrire. Quoique comprenant et acceptant fort bien l’impôt et sa fonction, j’ai souvent eu l’inavouable tentation d’entrer moi aussi dans la troupe des brigands.

(*) Il semblerait que l’écart entre les rétributions les plus élevées et les salaires les moindres, qui était de 1 à 25 il y a trente ans, est de 1 à 100 aujourd’hui (entendu sur une radio dédiée au monde de la finance).

 

* Prix Goncourt : Fut décerné ce lundi à un romancier d’histoire contemporaine, sans doute excellent romancier, le prix littéraire le plus convoité de l’année. Un article lu attentivement m’apprend que la plus chaude supportrice de l’écrivain couronné est une ancienne éditrice (qui le redeviendra), Mme Françoise Nyssen, actuellement ministre de la culture. On ne s’en émeut guerre, seulement quelques allusions légères, mais le fait paraît anodin et n’a sans doute pas desservi l’auteur auprès du jury ; me revient en mémoire un prix Goncourt datant maintenant de plusieurs décennies, où l’auteur fut violemment attaqué puis mis à l’écart (c’était, il est vrai, un tout autre temps !), entre autres motifs parce que le directeur littéraire de sa maison d’édition, d’idéologie un brin réactionnaire, était connu pour avoir les moyens de peser sur les jurés du prix. Cela fait rire, quand on y repense. Autres temps, mêmes mœurs !

Le 8/11

 

Dires (**)

** Au sujet d’un excellent livre écrit par la biologiste Barbara Demeneix (Cocktail toxique. Comment les perturbateurs endocriniens empoisonnent notre cerveau, aux Ed. Odile Jacob), Le M. ouvre un non moins excellent entretien avec l’auteur, signé de Stéphane Foucart (Le M, Science et Médecine, du 8/11), par cette interrogation : « Demain, tous crétins ? ». Le point d’interrogation est superflu. Ce « demain » optimiste, c’est bel et bien aujourd’hui. Il suffit de se promener dans nos rues pour rencontrer les malheureuses victimes des dits perturbateurs.

Pour l’essentiel, il s’agit donc des ravages exercés par les perturbateurs endocriniens (que l’agriculture répand à loisir sur nos champs) et dans les cerveaux des humains, et notamment ceux des mères et de leurs enfants. Des chiffres précis témoignent de la réalité du péril.

Le 8/11

 

** Heinrich Himmler, sous le IIIe Reich. Vu, ce mardi 14/XI, sur la chaîne ARTE, le document concernant la vie quotidienne et les échanges épistolaires de ce fonctionnaire nazi avec son épouse Marga (Document filmique de Vanessa Lapa). Himmler entretenait une vie de famille animée et suivie tout en procédant, à travers l’Europe, à l’extermination physique de diverses populations, en tête desquelles la population juive. Sauf dans quelques échanges avec sa femme, il ne marquait aucune continuité entre sa vie de famille, on ne peut plus petite bourgeoise et tranquille, et son travail d’organisateur d’assassinats de masse. On comprend qu’il était chez lui le bon père attentionné et adoré de ses enfants, et particulièrement de sa fille aînée Gudrun. Tout un temps proche de sa Marga, il redevenait l’employé de bureau, le fonctionnaire consciencieux et obéissant aux ordres venus d’en-haut dès qu’il sortait de son domicile. Une schizophrénie sans doute partagée chez les hauts dignitaires nazis. Les humains qu’il exterminait par diverses méthodes bien connues aujourd’hui, considérés comme des inférieurs raciaux, lui et ses pareils les appelaient « des animaux humains ». Des êtres à demi séparés de l’espèce.

 

Carnets d'un fou, LIX, décembre 2017

 

Faits

#. Le romancier Jean d’Ormesson vient de mourir. Dans la nuit qui suivit son décès, le chanteur populaire Johnny Halliday fit ses bagages à son tour. On ne parle plus que de ce dernier. Nous sommes en décembre de l’année écoulée. Pour Jean d’Ormesson, il était sans nul doute un bon écrivain, d’un style parfois sonnant le creux mais toujours maître d’une langue d’une grande clarté. Il usait à merveille des relais que lui offraient la presse écrite, les radios et la télévision, ne craignant pas de s’y faire voir et entendre en bateleur, voire en plaisantin facile, ce qu’il reconnaissait sans difficulté. C’est la seule vraie condition que met la société aux grands succès de librairie. Humainement, outre son élégance unanimement célébrée, il était généreux et reconnaissait les mérites des écrivains ses contemporains. Je lui dois reconnaissance pour quelques mots qu’il dit à mon sujet au terme d’une émission honteuse (Capital) où je fus, naïf et confiant que j’étais, piégé par son organisateur. Il fut de ceux qui luttèrent vaillamment pour que les femmes pussent entrer à l’Académie française. On rit encore de ce souvenir : lorsqu’il y introduisit Mme Marguerite Yourcenar fraîchement débarquée d’Amérique, qui, la mine entre revêche – Mais dans quel guêpier me suis-je donc fourrée ! – et à demi-satisfaite, ne savait trop où on la placerait, ce que l’on ferait d’elle, ce qui allait s’ensuivre. Elle figura très peu dans les travaux de l’immortel aréopage, et, ce jour-là, elle avait l’air d’un ragondin pris par des trappeurs.

#. Les tortures que les sbires du tyran syrien Bachar Al-Assad, dans les geôles du régime, firent et font encore subir aux femmes et aux jeunes filles sont inimaginables, le viol étant l’élément de base du banquet mortel des monstres et des pervers. Hitler n’eut pas, me semble-t-il, le souci de tels raffinements de cruauté massifs. Pour Staline et Mao Dzé-Dong, il faut voir. L’Occident – nous ! – se tait depuis six ans. On n’est jamais vraiment déçu par le chromosome « Y », par le mâle encore dans sa pâte première et par l’humanité d’une façon générale (Article d’Annick Cojean, entretien avec Hasna Al-Hariri, Le M. du 6/XII/2017).

Cela me paraît sentir sa mythologie emplumée et devoir ne pas plaire le « vil » gazon à nos féministes distinguées. Il en reste quelques-unes aujourd’hui égarées dans la grammaire et le vocabulaire.

#. M. Donald Trump, l’inénarrable président des États-Unis, alors que personne ne lui demandait de se mêler des affaires d’autrui, vient de consacrer la ville de Jérusalem capitale de l’État d’Israël, y déplaçant son ambassade et déclenchant le trouble, la fureur, l’agitation chez les Palestiniens et les Arabes du monde entier. Cela peut s’appeler « donner un grand coup de pied dans la fourmilière » : on n’en sait les effets à moyen et long terme. Peut-être est-ce l’idiotie de ce début de siècle, peut-être l’amorçage d’une véritable évolution… Cela se jouera-t-il à quitte ou double ou à qui perd gagne ? Ya veremos.

Le 8/XII

 

#. Ce samedi 9 décembre, Alain Finkielkraut reçoit le premier ministre, M. Edouard Philippe. On parle littérature. Le ministre dit son admiration pour le chef-d’œuvre d’Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac, qu’il ne goûta et relut qu’après avoir vu Gérard Depardieu, dans le rôle, au cinéma. Il y voit l’essence de l’âme française, notre identité. Soit. On peut mourir bêtement et être un héros. Et le dernier acte déchire le cœur. Le ministre souhaite encore que nos plus jeunes écoliers apprennent la lecture selon la méthode syllabique, la grammaire par l’étude de la grammaire, l’orthographe par la dictée quotidienne et le calcul par le calcul mental. Ce sont les méthodes que tout enfant l’on me proposa, je n’y vis jamais rien de stupide, la grammaire était un peu difficile mais je l’appris avec intérêt, comme on apprenait à jouer au Meccano. L’orthographe me fut toujours un jeu. Je ne résistai qu’au calcul, par manque d’intérêt ou de don. Mes parents, uniquement soucieux de leurs affaires, ne m’aidaient et ne m’encourageaient en rien. Les intentions de M. Philippe et de son ministre de l’Éducation me semblent excellentes. Il est vrai que les instituteurs d’alors ne me considéraient pas comme porteur d’une tête réduite, bien au contraire, ni comme une victime de l’inégalité sociale, et qu’eux-mêmes, quoique socialistes, n’avaient rien d’une tribu de Jivaros. Il est vrai encore que je suis du bois très dur dont on fait les réactionnaires, cette engeance qui fait baver de rage les professeurs des écoles d’aujourd’hui, entichés de progrès imaginaires, livrés aux grands pédagogues comme autrefois les malades aux médecins de Molière, et qui n’ont donc rien à apprendre de personne.

Le 9/XII

 

#. On entend beaucoup parler, ces temps derniers, de marchés aux esclaves noirs qui se tiennent en Libye, cela à la grande joie de la clique médiatique qui croit ainsi avoir quelque chose d’inédit à présenter à la nation. L’hypocrisie est reine, comme toujours, on pleure, on gémit, puis on se tait, puis on se garde de bouger le petit doigt. On se trompe, on veut ignorer que c’est là une pratique bédouine qui s’exerce depuis la nuit des temps. Rafles, razzias et ventes de noirs africains sur les places de Benghazi, de Tripoli… Vive la tradition !

#. Décès attendu du chanteur et rockeur populaire Johnny Halliday. À l’occasion de ses obsèques, le monde des petits blancs français de souche remplit la place de la Concorde et l’avenue des Champs-Élysées, jusqu’à la place de l’Étoile. Personne ne l’eût imaginé et je ne sais si l’on eut autant de public lors des funérailles de Victor Hugo. On lut cette pancarte : « Johnny, tu es notre Dieu », touchant ainsi au plus bas du vide mental, spirituel et culturel.

L’avis de M.D.B., que je partage : « Johnny Halliday, c’est la rencontre de la médiocrité musicale et de l’excellence commerciale et publicitaire ».

 

#. Réflexions : Parce que, comme de respirer, on ne peut s’empêcher de réfléchir, voire de penser, verbe que je n’emploie que sur le mode prétentieux.

R. 1 : Nous finirons l’année, et sans doute les deux suivantes, sans les Jivaros-socialistes. Le gros dindon marcheur et leurs propres désaccords internes, mêlés d’ambitions démesurées, les ont désintégrés. Ils vendent leurs vieux meubles de la rue Solferino. Nous nous passerons d’eux avec joie.

R. 2 : J’ai conscience d’en avoir agacé plus d’un(e) par mon antisocialisme forcené. Tant pis. Je m’en excuse auprès des agacés, mais n’éprouve aucun remords. On ne se refait pas et les traîtres me répugnent. Or ils sont, pour le plus grand nombre des réélus, passés dans la basse-cour du Dindon, car là sont désormais la gamelle et le gâteau. Et encore, je ne comprendrai jamais que l’on puisse se revendiquer de la christianophobie exacerbée pour donner dans l’islamolâtrie enragée. Les deux superstitions partagent les mêmes valeurs. Enfin, le boboïsme de cette tribu, ses valeurs morales et politiques déclarées de gôche forment un contraste des plus gênants avec ses valeurs financières non déclarées (il y a, on vient de nous le révéler, plusieurs patrimoines de pluri-millionnaires chez les Dindons en marche). Cette passion de l’or partagée avec l’adversaire politique qui, du coup, n’en est plus un que d’opérette ! Cette hypocrisie ! Ce double jeu !

R. 3 : Ne soyons pas dupes, et bien des Français sans prétentions intellectuelles excessives ont saisi que sous l’autre revendication de l’égalitarisme se dissimulent ces vices naguère appelés jalousie et envie.

R. 4 : L’islamolâtrie est le plus dangereux de nos renoncements. Se déclarer partisan de la laïcité, en cette année 2017, c’est tout comme se déclarer fasciste hitlérien. Se déclarer catholique, c’est tout comme aussi. Parfois, tout athée que je suis, j’ai la tentation de m’accrocher une croix du Christ autour du cou ou au revers de la veste. Pour n’être pas ma croyance, ce sont mes racines. Ma culture, pour être critique, a puisé dans cette source-là.

R. 5 : Dernier méfait de la tribu des Jivaros. Des professeurs des écoles, de bons pasteurs des jeunes consciences républicaines, incapables d’apprendre l’orthographe à leurs élèves, viennent de conduire quatre-vingts d’entre eux jusqu’à un cinéma de Langon, quelque part dans le sud-ouest, le projet étant de leur faire voir un film consacré aux réjouissances de Noël. Bien vite, une fois commencée la projection, ils se rendirent compte que ce qu’on proposait là concernait la nativité de Jésus, la crèche de Bethléem, l’étoile, les rois mages, toutes ces mythologies et légendes qui ont fait rêver des générations entières, et surtout les enfants. Cela leur parut suspect, trop chrétien à leur goût, trop lié au fonds prérévolutionnaire français qui n’entre pas dans leur conception de la civilisation. Sans hésiter semble-t-il, ils ont fait interrompre la projection, sortir leurs élèves de la salle et obligé à ce qu’on leur rembourse les places. Ils ne savent donc pas se renseigner, ou lire. Ils sont, par surdose idéologique, devenus incapables d’apprécier une source de rêve et d’enchantement, un merveilleux ancré dans un temps séparé du monde de la consommation et du commerce. Ils ont privé leurs élèves d’un plaisir qui ne prête à aucune conséquence définitive : enfant, j’ai trouvé plaisir à contempler la crèche et suis devenu un athée tranquille sans qu’on ait eu à me priver de quoi que ce fût ou à me gaver de visions de tricoteuses et de guillotine. Ces gens, qui s’appelaient instituteurs, ont oublié ce que signifiait ce titre de noblesse laïque. Ils ont préféré devenir des professeurs des écoles. Bien la peine ! Leur sens pédagogique comme leurs esprits n’ont pas franchi pour autant les bornes de leurs intelligences limitées. Bergson, qui n’était pas un imbécile, disait je crois, que « … la forme n’est qu’un instantané pris sur une transition ». Il me paraît redoutable de ne pas se fier à l’intelligence des enfants, de vouloir leur inculquer de fausses vérités (fût-ce par la privation de…), d’encaserner leurs esprits : la forme les séduira un instant, certes, mais les transitions vers la pensée personnelle se feront librement chez chacun d’eux.

R. 6 : Si j’abandonne ces Carnets d’un Fou, c’est que j’en ai assez de lasser ; c’est que l’on peut en avoir assez de jouer les fous sans l’être le moins du monde. La folie d’esprits tels le mien se jouerait plutôt sur le terrain des folies. Reste que la question de la forme se pose, car si elle oriente et parfois détermine le sens, elle tend à édifier sa propre geôle.

R. 7 : Dialogue

– Moi : – … monarchie de droit divin, monarchie absolue, monarchie éclairée…

– M.D.B. : – À la bougie !

Les ancêtres de M.D.B., je l’avais oublié, furent des royalistes qui donnèrent quelques guillotinés.

R. 7 : J’y pense du même pas : le siècle des lumières nous aura apporté les ténèbres de la mort programmée, de la pensée unique, de l’abaissement moral affublé du titre de « libertés individuelles », du bien infligé aux peuples par les goulags, les camps d’internement, les exécutions sommaires… C’est cela, au fond, la grande aporie démocratique, ne pas faire mieux que les rois.

R. 8 : Idéal mondialiste : le citoyen devient consommateur discipliné. Il n’a plus besoin de choisir, on le fait pour lui. Le rêve est en passe de se réaliser.

R. 9 : De mon méchant esprit. Sans doute ai-je tort de croire découvrir en lisant, entre et sous les lignes, une allusion salace dans ces quelques vers d’Alphonse de Lamartine, extraits de ses Méditations poétiques, et cités par Pierre Bettencourt, écrivain à tort oublié :

« Le cygne qui s’envole

aux voûtes éternelles

Amis, s’informe-t-il

si l’ombre de ses ailes

Flotte encor sur un vil gazon ? »

 

Définitions-Eclair :

Y : L’upsilon grec, qui a survécu dans notre orthographe. Des esprits fatigués et chagrins, sous couvert de réforme orthographique, ont voulu que l’Y disparût. Qu’on imagine alors la triste mine d’une réplique comme « Ivette, t’as d’beaux ieux tu sais ! » Ils ont abandonné leur sot combat. L’Y est une heureuse bizarrerie de notre langue qui ne peut qu’attirer la curiosité des écoliers. Imaginons, au contraire, le gain esthétique visible dans les énoncés suivants, même si la langue grecque s’y trouve bousculée : « La poésye ennuie les ymbécyles. Ma byen-aymée Yrène est la plus jolye du pays. Des vysions érotyques s’ymmyscent sous les cyls de Cécyle ».

Yahvé : Dieu des Juifs. À l’image de sa créature, ce n’est pas un tendre, surtout pour son peuple. Par l’entremise du prophète Gad, il proposa à David trois sortes de punition pour quelque incartade : ou trois années de famine, ou trois mois de fuite avec l’ennemi aux trousses, ou trois jours de peste. David choisit la dernière : soixante-dix mille hommes moururent (Deuxième Livre de Samuel, 24, 13). Beaucoup plus tard (mais pour Yahvé le temps est-il chronologique ?) pour une faute imaginaire sans doute, il abandonna ce même peuple, qui faillit disparaître, aux mains d’une tribu ennemie singulièrement féroce. Les voies de Yahvé sont-elles, elles aussi, impénétrables ?

Yo-yo : On qualifiait joliment de « yo-yo », naguère, tout esprit sans cesse montant et descendant le long de la ficelle de l’humeur.

Zanzibar : Assez ignorant de la géographie, j’aime à penser que là est le Paradis. Une amie qui y fut me conseilla de le chercher ailleurs.

Zappeur : Celui qui, assis devant son téléviseur, ne cesse de goûter d’une image et d’une autre, d’un programme puis d’un autre. Il arrive que, ne pouvant détacher ses yeux de l’écran, sa femme se résigne à lui déposer sur les genoux son plateau-repas. Il devient alors le zappeur-camembert.

Zèle : L’excès en est nuisible, dit-on. On s’inquiète bien à tort. Et pourtant, dans l’Antiquité, l’inquiétude était de rigueur car, selon les lois de Moïse, le « jugement de zèle » consistait à lapider sans le moindre procès les blasphémateurs, les adultères… bref, ceux qui plaisantaient avec la réglementation religieuse.

Zéro : Seule mesure concevable de toute ambition. C’est un zéro : se dit, sur un ton de supériorité, de celui qui a la sagesse de ne pas escroquer ses contemporains. L’écrivain Robert Walser désirait en être un : « Peut-être y a-t-il en moi un homme très vil. Peut-être au contraire ai-je du sang aristocratique dans les veines. Je l’ignore. Mais ce que je sais, c’est que je serai plus tard un ravissant zéro tout rond ». On ne peut plus rondement se défaire des sottes vanités.

Zététique : Cette méthode algébrique consiste à supposer le problème résolu. D’ordinaire adoptée par les optimistes et les paresseux.

Zinzolin : À ne confondre ni avec « zinzin », ni avec « Gibelin ». En revanche, d’un ivrogne à la mine rubiconde on peut dire qu’il est quelque peu zinzolin.

Zola (Émile) : Grand courage. Phrasé pâteux. Peu admissible, même pour la défense des bonnes causes.

Zoophage : Terme savant désignant le client d’une boucherie comme celui qui se ronge les ongles.

 

(Une dernière fois, eu égard au respect dû à l’éditeur, on trouvera ces définitions, parfois augmentées, avec d’autres, dans l’ouvrage publié en 2012, aux éditions Hermann : Michel Host, Petit vocabulaire de survie, contre les Agélastes & la timidité de la pensée et du dire).

 

Fin des Carnets d’un Fou LVI, LVII, LVIII, pour l’année 2017

 

Michel Host

 

La première chronique de janvier aura un autre titre, d’autres fonctions, et cela sera expliqué.

 

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A propos du rédacteur

Michel Host

 

(photo Martine Simon)


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Rédacteur. Président d'honneur du magazine.


Michel Host, agrégé d’espagnol, professeur heureux dans une autre vie, poète, nouvelliste, romancier et traducteur à ses heures.

Enfance difficile, voire complexe, mais n’en a fait ni tout un plat littéraire, ni n’a encore assassiné personne.

Aime les dames, la vitesse, le rugby, les araignées, les chats. A fondé l’Ordre du Mistigri, présidé la revue La Sœur de l’Ange.

Derniers ouvrages parus :

La Ville aux hommes, Poèmes, Éd. Encres vives, 2015

Les Jardins d’Atalante, Poème, Éd. Rhubarbe, 2014

Figuration de l’Amante, Poème, Éd. de l’Atlantique, 2010

L’êtrécrivain (préface, Jean Claude Bologne), Méditations et vagabondages sur la condition de l’écrivain, Éd. Rhubarbe, 2020

L’Arbre et le Béton (avec Margo Ohayon), Dialogue, éd. Rhubarbe, 2016

Une vraie jeune fille (nouvelles), Éd. Weyrich, 2015

Mémoires du Serpent (roman), Éd. Hermann, 2010

Une vraie jeune fille (nouvelles), Éd. Weyrich, 2015

Carnets d’un fou. La Styx Croisières Cie, Chroniques mensuelles (années 2000-2020)

Publication numérique, Les Editions de Londres & La Cause Littéraire

 

Traductions :

Luis de Góngora, La Femme chez Góngora, petite anthologie bilingue, Éd. Alcyone, 2018

Aristophane, Lysistrata ou la grève du sexe (2e éd. 2010),

Aristophane, Ploutos (éd. Les Mille & Une nuits)

Trente poèmes d’amour de la tradition mozarabe andalouse (XIIe & XIIIe siècles), 1ère traduction en français, à L’Escampette (2010)

Jorge Manrique, Stances pour le mort de son père (bilingue) Éd. De l’Atlantique (2011)

Federico García Lorca, Romances gitanes (Romancero gitano), Éd. Alcyone, bilingue, 2e éd. 2016

Luis de Góngora, Les 167 Sonnets authentifiés, bilingue, Éd. B. Dumerchez, 2002

Luis de Góngora, La Fable de Polyphème et Galatée, Éditions de l’Escampette, 2005