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7 poèmes de "Porté par le silence", Clément G. Second

Ecrit par Clément G. Second 20.01.16 dans La Une CED, Ecriture, Création poétique

7 poèmes de

 

Dans cet ici dressé vers l’aube à poindre,

qu’un seul des éléments se meuve et les autres sauront

appareiller, trouver cap par les termes

 

Quand tout s’attarde enlacé par la nuit

 

on offrirait au moins allant des verbes

des compléments marins, même approximatifs,

qu’il largue son gris-bleu et démarre

Conjointement le chant le silence et la paix

dans un mot qui dedans se perche

se penche un peu plus bas

remonte avec sa prise sombre

semant des errements des glissades des chocs

 

La lumière entrouverte,

on dirait que par inflexions

à sa suite la nuit se renverse et monte

 

Sur fond de grondement inégal du chauffage

va se démêlant, s’ordonnant le désir

 

– cette maison à craquements hésite

entre branler dans l’air

et son enrochement, se sceller en plein stable –

 

De la vie devinée en pointillés se trame,

écarte le surplace d’un lit défait

 

dont ne veut plus le faux-gisant,

 

horizontal pressé par quelque chose

qui tour à tour dispense

son lot d’insuffisance et vers le jour assez

d’allant pour un pas suivi d’autres

 

Tard attendu le rai se glisse et les battants

l’enjambent, précautionneux de sa mince lumière

 

ou bien ce sont les cils aussi qui le coulent

 

ou l’index qui l’esquisse évasivement

à la fin d’une phrase en mal de sonorité basse

 

La pièce tourne sur son axe imperceptible

 

Le basculement a raison des raisons d’équilibre

 

Ce que peut la finesse extrême va sidérant corps et cœur

 

et le regard plissé anticipe l’irruption par l’embrasure

d’une main de soleil avançant le matin à répandre

 

Très peu détenir pour ne presque rien perdre

entre les bras remerciés du soleil

 

de l’établissement d’aujourd’hui dans le jour

 

Des cris d’enfants rapprochant le large

pincent le vent, bredouilleur attardé

dans les pans de ses voiles

 

Où sont les petits matelots, les flots, la brume

d’un entre-deux caboteur engourdi sous le tympan ?

 

D’un élan éperdu l’oreille

va croiser en vain à des encablures

 

Ces cris à nouveau,

à présent chuchotés comme si c’était là

 

Écouter

l’ignorance

 

relever les paupières

 

Sourire à l’intermittence

Elle échancre la fixité

de la non-attente

 

et soudain ses tirets sans annonce

donnant corps à crédit à une venue

même pas espérée ni promise

 

Clément G. Second

 


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A propos du rédacteur

Clément G. Second

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Écrit depuis 1959 : poèmes (sortes de haïkus qu’il préfère nommer Brefs, sonnets, formes  libres), nouvelles, notes sur la pratique de l’écrit principalement.

Plusieurs ouvrages en cours ou achevés, parmi lesquels, en poésie,  Porteur Silence (2017 aux Éditions Unicité de François Mocaër), Encres de songerie (2018) et Ce qu’avoue la lisseur des choses suivi de Reprise (2020) chez le même éditeur..

Longtemps en retrait des échanges littéraires, a commencé en 2013 à collaborer à diverses revues pour l’ouverture et le partage : publications  dans Le Capital des Mots,  La Cause Littéraire, Décharge, 17secondes, Écrit(s) du Nord, Incertain regard, Lichen, Littératures brèves, N47, Neiges (site Landes), Nouvelles d’Harfang, Paysages écrits, Revue Pantouns, Terre à Ciel, Verso.

Réalisations avec Agnès Delrieu, photographe (revues, blog L’Œil & L’Encre http://agnesdelrieu.wix.com/loeiletlencre)

Proche de toute écriture qui « donne à lire et à deviner » (Sagesse chinoise), où « Une seule chose compte, celle qui ne peut être expliquée » (Georges Braque), et qui relève du constat d’Albert Camus : « L’expression commence où la pensée finit ».

 

Son blog : Carnets de flottaison CF. https://carnetsdeflottaison.blogspot.com/