7 poèmes de "Porté par le silence", Clément G. Second
Dans cet ici dressé vers l’aube à poindre,
qu’un seul des éléments se meuve et les autres sauront
appareiller, trouver cap par les termes
Quand tout s’attarde enlacé par la nuit
on offrirait au moins allant des verbes
des compléments marins, même approximatifs,
qu’il largue son gris-bleu et démarre
Conjointement le chant le silence et la paix
dans un mot qui dedans se perche
se penche un peu plus bas
remonte avec sa prise sombre
semant des errements des glissades des chocs
La lumière entrouverte,
on dirait que par inflexions
à sa suite la nuit se renverse et monte
Sur fond de grondement inégal du chauffage
va se démêlant, s’ordonnant le désir
– cette maison à craquements hésite
entre branler dans l’air
et son enrochement, se sceller en plein stable –
De la vie devinée en pointillés se trame,
écarte le surplace d’un lit défait
dont ne veut plus le faux-gisant,
horizontal pressé par quelque chose
qui tour à tour dispense
son lot d’insuffisance et vers le jour assez
d’allant pour un pas suivi d’autres
Tard attendu le rai se glisse et les battants
l’enjambent, précautionneux de sa mince lumière
ou bien ce sont les cils aussi qui le coulent
ou l’index qui l’esquisse évasivement
à la fin d’une phrase en mal de sonorité basse
La pièce tourne sur son axe imperceptible
Le basculement a raison des raisons d’équilibre
Ce que peut la finesse extrême va sidérant corps et cœur
et le regard plissé anticipe l’irruption par l’embrasure
d’une main de soleil avançant le matin à répandre
Très peu détenir pour ne presque rien perdre
entre les bras remerciés du soleil
de l’établissement d’aujourd’hui dans le jour
Des cris d’enfants rapprochant le large
pincent le vent, bredouilleur attardé
dans les pans de ses voiles
Où sont les petits matelots, les flots, la brume
d’un entre-deux caboteur engourdi sous le tympan ?
D’un élan éperdu l’oreille
va croiser en vain à des encablures
Ces cris à nouveau,
à présent chuchotés comme si c’était là
Écouter
l’ignorance
relever les paupières
Sourire à l’intermittence
Elle échancre la fixité
de la non-attente
et soudain ses tirets sans annonce
donnant corps à crédit à une venue
même pas espérée ni promise
Clément G. Second
- Vu : 2691