52.dimanche (III)
ce dimanche 15 janvier 2012
ce qui interroge, pour finir, c’est le triple mouvement de la langue vers elle-même, puis de la venue du réel, et, comme dans un dernier mouvement, de l’appropriation de la chose
je penche pour l’opinion que l’idée existe avant
je m’explique
on pourrait agir à la façon des phénoménologues et reconnaître que le je pense donc je suis ne tient que s’il y a de l’étant d’abord, de l’être, à quoi j’ajoute très modestement, que cette préexistence est un discours
écrire, se pencher sur cette page d’écriture n’est pas tout le langage, mais un chemin dans le discours
ce disant, le discours existe avec l’idée, et l’idée chemine dans le discours a posteriori
ce dernier d’ailleurs, ne vient que figer de la réalité, laquelle n’est intelligible qu’au prix que donne l’idée à la chose, car une chose n’existe pas sans un discours sur la chose
pour clarifier ma position, je dis que la chose matérielle est aussi un discours en même temps que le langage
le discours est une coupe, à la fois par son utilité pour la libation, et comme contenant le vin, n’est-ce-pas ?
la question alors se pose : qu’est-ce que le vin ?
il est évident que je ne m’aventurerai pas à donner une explication ni matérialiste ni spiritualiste, et je laisserai chacun choisir en quoi le vin contient quelque chose
mais d’autres questions m’intéressent, comme celle du souffle, ou du cœur, et j’essaye de comprendre comment une activité inconsciente reste si énigmatique comme phénomène naturel
on peut dire : je respire, ou j’entends battre mon cœur, mais là n’est pas l’intelligence ni du souffle ni du battement cardiaque
l’activité du corps certes, est une activité matérielle, mais notre connaissance kinesthésique est un discours
sans doute est-ce ici une des raisons pour lesquelles j’opine dans le sens de l’idée contre la chose
ainsi le discours feuillette, ajoute, fait porte-à-faux, dilate
le corps, oui, pourquoi ?
Didier Ayres
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