Le désir flambe ou attise ou redonne souffle à l’existence, tel est peut-être le point de départ de ce roman aux forts accents dellyens. Ce qu’il arrive à la biographie de Clara Davidson est un vrai concentré d’ingrédients romanesques : elle n’a jamais connu son père ; on lui a fait don d’une sœur adoptive Julia ; elle est veuve et vierge du « beau, tendre, intelligent » Victor ; elle est partie en Afrique, à Zanzibar, ouvrir une maison d’hôtes pour femmes… et un jeune photographe, Titus, part à sa recherche, parce que la dame, la soixantaine avancée, a disparu. Pourquoi ?
La construction narrative, quelque peu appuyée, donne voix à Titus, puis au Journal de Clara, entreprend cinq actes, et un final, censés éclairer une intrigue échevelée. Quand deux destins croisent en Afrique profonde, la vie tout simplement.
En effet, sous la trame romanesque, se cachent nombre de non-dits, de tabous familiaux, de contraintes. La vie n’a pas été simple pour la jeune Clara, corsetée par une mère très belle, Serena, folle de beauté et de mode, heureusement tempérée par la gentille présence de Julia, un double pour l’héroïne.