Né « au lendemain des attentats du 7 janvier 2015 à Paris », comme l’annonce le préambule, le nouveau recueil de Dominique Sorrente est le septième de son auteur aux éditions Cheyne. Le poète, qui vit à Marseille, a reçu de nombreux prix (Antonin Artaud et Georges Perros entre autres), est également passeur de poésie avec le collectif Le Scriptorium qu’il anime dans sa ville depuis 1999 et grâce auquel il veut favoriser la présence de la poésie au cœur de la vie citoyenne.
La première partie du recueil qui en comprend sept s’intitule d’une façon volontairement fautive Ils sont les gens. Cette présentation naïve ainsi que les premières pages ne sont pas sans rappeler aux lecteurs sexagénaires un titre comme Il y a des gens de toutes sortes, qui appartenait à la collection des magiques petits livres d’or. On pouvait y découvrir les gens bons, les gens méchants, les beaux, les laids, etc. Ici les énumérations réalistes, humoristiques ont, mutatis mutandis, le même pittoresque efficace qui mêle l’étrange au banal et qui donne envie de tourner les pages. Ainsi après la description de ces gens « pète-secs, rêvasseurs, pisse-drus », passe-t-on à une écriture narrative où on les voit vivre à tous les âges :